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Logo du groupe de prêt-à-porter H&M. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Une amende de 35.258.707,95 euros est requise contre H&M (...) pour une affaire de surveillance de plusieurs centaines de ses collaborateurs", a indiqué le Commissariat à la protection des données de Hambourg.
Il s'agit du montant le plus important infligé par l'Allemagne à une entreprise au nom de la législation européenne sur la protection des données privées (RGPD), depuis son entrée en vigueur en 2018, a indiqué une porte-parole de l'institution à l'AFP.
Les autorités reprochent au groupe de prêt-à-porter d'avoir laissé des responsables d'un site H&M, à Nuremberg (Sud), rassembler et stocker des informations sur leurs salariés, entre 2014 et 2019.
"Certains de ces supérieurs ont acquis une large connaissance de la vie privée de leurs employés", a constaté le centre de protection.
Après l'absence d'un collaborateur, les responsables du site organisaient systématiquement un entretien, traitant "des vacances", ou des "symptômes et diagnostics" du salarié, en cas de congés maladie.
Ces informations étaient ensuite "enregistrées", stockées numériquement, et servaient à "établir des profils individuels".
Les supérieurs obtenaient également des éléments de vie privée de leurs collaborateurs lors de discussions informelles, notamment sur des "problèmes familiaux", ou des "croyances religieuses".
Ces données étaient ensuite "disponibles à la lecture pour jusqu'à 50 responsables du groupe".
Réagissant à la décision des autorités allemandes, la marque de prêt-à-porter a présenté ses excuses pour des faits qu'elle estime "non conformes aux directives et instructions" du groupe.
H&M insiste sur l'aspect "local" de ces pratiques, et affirme avoir "signalé immédiatement les faits" aux autorités, après en avoir pris connaissance.
Ces faits ont été dévoilés en octobre 2019, lorsqu'une erreur informatique les a rendus accessibles, pendant quelques heures, à l'ensemble de l'entreprise.
Le Règlement européen de protection des données a renforcé les obligations des entreprises en terme de protection de la vie privée.
Il prévoit des amendes pouvant aller jusqu'à 4% de leur chiffre d'affaires.
En 2019, l'Allemagne a déjà condamné le groupe immobilier Deutsche Wohnen à une amende de 14,5 millions d'euros pour avoir archivé des données sensibles de ses locataires.
La France a de son côté infligé une sanction de 50 millions d'euros au géant de l'informatique Google, pour défaut d'information de ses utilisateurs de leurs données personnelles.
L'amende la plus élevée a été infligée par le Royaume-Uni à la compagnie aérienne British Airways, qui a écopé en 2019 d'une sanction de 183 millions de livres (200 millions d'euros), pour un vol des données financières de centaines de milliers de ses clients.