Avec la crise, le risque d'instabilité politique augmente

Toujours très affectée par la pandémie de COVID-19, l'économie mondiale connaît une reprise graduelle, mais les risques d'instabilité politique augmentent, selon une enquête publiée jeudi 1er octobre par l'assureur-crédit Coface.

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Photo : AFP/VNA/CVN

"La bonne nouvelle, c'est qu'il y a une reprise, mais globalement elle est d'une ampleur insuffisante pour que les risques sectoriels et les risques pays diminuent", a expliqué Julien Marcilly, chef économiste de l'assureur-crédit et coauteur de l'étude.

Pour 2021, la Coface anticipe que dans les grandes économies européennes et aux États-Unis, le niveau d'activité économique qui restera inférieur de 3 à 7 points inférieur à celui de 2019.

Comme "la taille du gâteau aura diminué sur l'ensemble de la période" 2020 et 2021, "il faut s'attendre à davantage de conflits de répartition", d'après M. Marcilly. "Plus le temps va passer, plus on va se focaliser sur les conséquences sociales et politiques de cette crise sanitaire", selon lui. "On était déjà avec un niveau de risque politique au niveau mondial qui était historiquement élevé avant que cette crise démarre et évidemment celle-ci ne fait qu'accentuer les problèmes", ajoute-t-il.

Pour mesurer ce risque, la Coface prend en compte d'une part "le degré de frustration sociale" qui inclut des critères comme le niveau des inégalités, le taux de chômage ou la perception de la corruption.

D'autre part, elle mesure le potentiel qu'a le mécontentement de s'exprimer, en tenant compte du taux d'accès à l'enseignement supérieur et à l'internet, ou de l'urbanisation, entre autres.

L'assureur-crédit mesure enfin la "fragilité" des systèmes politiques et le degré de "populisme" des discours politiques. Actuellement les conflits entre États restent à un niveau élevé, mais ont tendance à baisser en intensité, tandis que "pour les risques politiques internes -de soulèvement, de mécontentement social- notre baromètre pointe à une augmentation du risque", relève M. Marcilly.

Le risque politique et de fragilité sociale est le plus élevé en Iran tandis que la Turquie est le pays "où notre mesure du risque social a le plus augmenté" même si sa gestion de l'épidémie a été plutôt bonne, d'après l'économiste.

Enfin, dans nombre de pays émergents dont l'Amérique latine et l'Afrique du Sud, "les tensions sociales étaient déjà vives avant la crise et la relative mauvaise gestion de la crise sanitaire par les autorités locales ne fait qu'accentuer le problème".

AFP/VNA/CVN

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