États-Unis
Des parlementaires vont se pencher sur les allégations d'espionnage de Trump

Donald Trump maintient ses accusations explosives contre Barack Obama. Le président américain a demandé le 5 mars au Congrès d'enquêter sur les éventuelles écoutes téléphoniques qu'il reproche, sans preuve, à son prédécesseur d'avoir ordonnées contre lui avant l'élection du 8 novembre.

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Donald Trump dans le Bureau oval de la Maison Blanche, le 28 janvier à Washington.

Quelques heures plus tard, le républicain Devin Nunes a assuré que la commission du renseignement qu'il préside à la Chambre des représentants chercherait "à savoir si le gouvernement a mené des activités de surveillance sur des responsables ou des représentants de l'équipe de campagne d'un parti politique".

Donald Trump, qui passe le week-end en Floride, avait lancé la veille ces allégations sur un nouveau Watergate dans des tweets matinaux. Elles ont été catégoriquement démenties par le porte-parole de l'ancien président et, dépourvues de tout élément de preuve, elles ont suscité beaucoup de scepticisme dans la classe politique américaine.

Rapports "inquiétants"

"Les rapports concernant des enquêtes aux motivations politiques potentielles juste avant l'élection de 2016 sont très inquiétants", a insisté le 5 mars Sean Spicer, porte-parole de la Maison Blanche, dans un communiqué.

"Le président Donald J. Trump demande que, dans le cadre de leurs enquêtes sur l'activité russe, les commissions sur le renseignement au Congrès exercent leur autorité de supervision pour déterminer si les pouvoirs d'enquête de la branche exécutive ont été outrepassés en 2016", a-t-il ajouté.

La Maison Blanche a baissé d'un ton. Les mots sont pesés, la formulation très prudente contrairement aux tweets vengeurs postés la veille par le président américain.

"Comment le président Obama a-t-il pu tomber si bas en mettant mes téléphones sur écoute pendant la période sacrée des élections. C'est Nixon/Watergate", avait lancé Donald Trump, qualifiant son prédécesseur de "personne malfaisante (ou malade)".

Non étayées

Donald Trump a ainsi fait référence au scandale le plus retentissant de l'histoire politique américaine, le Watergate. En 1974, le président républicain Richard Nixon a été poussé à la démission après la découverte de micros dans les bureaux du parti démocrate.

Cette salve de tweets accusateurs semble avoir été déclenchée par des affirmations non étayées du site d'informations d'extrême droite Breitbart, dont l'ex-patron n'est autre que Steve Bannon, conseiller en stratégie du président.

Le porte-parole de Barack Obama, Kevin Lewis, a répliqué en assurant le 4 mars que l'accusation était "tout simplement fausse".

James Clapper, chef du renseignement américain (DNI) sous Obama, a affirmé qu'"aucune opération d'écoute n'a été mise en œuvre" par les organismes sous sa responsabilité (dix-sept agences et entités de renseignement) contre Donald Trump.

Affaires russes

En demandant au Congrès, le Parlement américain, d'élargir ses enquêtes, Donald Trump a lui-même fait le lien avec les affaires russes dans lesquelles il est englué depuis le début de son mandat.

Au moins trois commissions du Sénat et de la Chambre des représentants ont lancé des investigations sur les ingérences de la Russie pendant la campagne électorale, dont le but aurait été de favoriser la victoire de Donald Trump face à Hillary Clinton.

L'administration Obama avait accusé les Russes d'être à l'origine du piratage des emails de proches de Hillary Clinton et avait pris des sanctions contre Moscou fin décembre.

De plus, les multiples contacts entre des proches de Donald Trump et des responsables russes, pendant la campagne et dans les semaines ayant suivi la victoire du milliardaire, font peser le soupçon d'une collusion.

Le conseiller de Donald Trump pour la sécurité nationale Michael Flynn a dû démissionner le 13 février. Et la semaine dernière, c'est le ministre de la Justice, Jeff Sessions, un autre très proche du président, qui a dû s'expliquer sur ses conversations avec l'ambassadeur russe à Washington, Sergueï Kisliak.

M. Clapper a assuré que, sous son ère, "nous n'avions aucune preuve de collusion" entre l'entourage du milliardaire et la Russie. "Ça a pu être révélé ou être disponible depuis que j'ai quitté le gouvernement", a-t-il relevé.

Pour l'opposition démocrate, les accusations de Donald Trump contre Barack Obama n'ont qu'un but: détourner l'attention de ces dossiers russes qui accaparent une grande partie du débat politique depuis sa prise de fonctions.


AFP/VNA/CVN

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