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De gauche à droite: le vice-Premier ministre chinois Liu He, le ministre du Trésor, Steven Mnuchin, et le représentant américain au Commerce, Robert Lighthizer. |
Photo: AFP/VNA/CVN |
Depuis le début de la semaine, le président américain a oscillé entre signes d'apaisement et menaces envers le géant asiatique. Il n'a pas varié vendredi 10 mai à l'issue d'une session express de négociations à Washington.
Après avoir assuré que les discussions sur le commerce avec Pékin avaient été "franches" et "constructives", il a mis à exécution la menace qu'il brandissait depuis plusieurs mois.
"Le président nous a ordonné de démarrer le processus d'augmentation des droits de douane sur quasiment tout le reste des importations de Chine, évalué à environ 300 milliards de dollars", a indiqué Robert Lighthizer, représentant américain au Commerce (USTR), dans un communiqué.
La procédure doit démarrer lundi 13 mai.
À présent, plus de 250 milliards de dollars d'importations en provenance du géant asiatique sont frappés par des tarifs douaniers punitifs. Et ces derniers sont passés vendredi 10 mai de 10% à 25% pour 200 milliards de ces importations.
Plusieurs mois
Le lancement de la procédure pour taxer les quelque 300 milliards d'importations restantes doit faire l'objet d'une notification publique. De plus, la décision d'y procéder ou non doit être précédée d'une période de consultations.
La mesure ne serait donc probablement pas effective avant plusieurs mois. Cette annonce est donc davantage une façon de ne pas desserrer l'étau sur Pékin. Mais elle pourrait aussi compromettre l'issue des négociations.
Le président américain Donald Trump, le 9 mai 2019 à la Maison Blanche. |
Photo: AFP/VNA/CVN |
Sur ce point, Donald Trump est resté vague vendredi 10 mai, indiquant que les discussions allaient se poursuivre mais à une date indéterminée.
De son côté, le chef des négociateurs chinois Liu He a expliqué que les pourparlers commerciaux avec les États-Unis allaient se poursuivre à Pékin en dépit des obstacles.
"Les négociations n'ont pas échoué, au contraire, (les obstacles sont) un revirement normal dans les négociations (...) c'est inévitable" entre les deux pays, a indiqué M. Liu devant des médias chinois à l'issue des pourparlers.
Le négociateur, considéré comme un très proche du président Xi Jinping, a fait état de "trois points de désaccord" persistant entre les deux puissances.
"Si nous parvenons à un accord, les droits de douane punitifs devront être retirés", a-t-il prévenu.
M. Liu a également souligné un différend sur le montant des importations de produits américains supplémentaires que Pékin s'est engagé à acheter pour réduire l'énorme déséquilibre commercial entre les deux pays.
L'administration Trump avait déploré lundi 6 mai que Pékin soit revenu sur ses engagements.
En troisième point de friction, le négociateur chinois a évoqué le texte final d'un éventuel accord. "(Il) doit être équilibré", a prévenu Liu He.
Le milliardaire républicain a aussi entretenu le doute sur le devenir des droits de douane supplémentaires entrés en vigueur vendredi 10 mai. Ceux-ci "pourraient être levés, ou pas", en fonction de l'avancée des "négociations futures", a-t-il simplement tweeté.
Assurant que sa relation avec son homologue chinois Xi Jinping restait "très forte", le président américain n'a pas non plus indiqué s'il s'était entretenu avec lui.
Washington aurait donné à Pékin trois à quatre semaines pour parvenir à sceller un traité, faute de quoi les tarifs douaniers se propageront à l'ensemble des importations venant de Chine (539,5 milliards en 2018), avait affirmé plus tôt l'agence d'informations économiques Bloomberg, citant deux sources proches du dossier.
Les discussions de vendredi 10 mai ont été particulièrement brèves. Le vice-Premier ministre chinois Liu He, qui dirigeait la délégation chinoise, a en effet quitté le lieu des négociations deux heures seulement après y être entré.
Serrant les mains du représentant au Commerce (USTR), Robert Lighthizer, et du secrétaire au Trésor, Steven Mnuchi, tout en saluant les journalistes, il est sorti tout sourire sans faire de commentaire.
Jouant la montre - "pas besoin de se précipiter"-, Donald Trump avait, lui, loué les bénéfices des mesures protectionnistes américaines: "Les droits de douane apporteront beaucoup plus de richesses à notre pays qu'un accord traditionnel, même exceptionnel".