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Le président Donald Trump prononce un discours sur la stratégie des États-Unis en Afghanistan, le 21 août à Arlington, en Virginie. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Dans un discours à la tonalité solennelle d'une vingtaine de minutes, M. Trump n'a donné aucun chiffre sur le niveau des troupes ou aucune échéance dans le temps, jugeant que c'était "contre-productif". Mais il a martelé sa conviction qu'un retrait précipité d'Afghanistan créerait un vide qui profiterait aux "terroristes", d'Al-Qaïda comme du groupe État islamique.
Seize ans après les attentats du 11-septembre qui avaient poussé les États-Unis à lancer une vaste offensive pour déloger le régime taliban au pouvoir à Kaboul, le fragile édifice démocratique afghan est menacé par une insurrection déstabilisatrice.
Fait rare, Donald Trump a ouvertement reconnu qu'il avait fait volte-face sur ce dossier épineux. "Mon instinct initial était de se retirer (?) mais les décisions sont très différentes lorsque vous êtes dans le Bureau ovale", a-t-il d'entrée souligné dans une allocution très attendue depuis la base de Fort Myer, au sud-ouest de Washington.
Avant d'accéder à la Maison Blanche, Donald Trump avait plusieurs fois exprimé sa préférence pour un retrait du pays. "Quittons l'Afghanistan", écrivait-il sur Twitter en janvier 2013. "Nos troupes se font tuer par des Afghans que nous entraînons et nous gaspillons des milliards là-bas. Absurde! Il faut reconstruire les USA".
Un haut responsable américain a souligné que M. Trump avait donné son feu vert au Pentagone pour le déploiement de jusqu'à 3.900 soldats supplémentaires.
Si la hausse n'est pas spectaculaire (les États-Unis comptaient 100.000 soldats sur place il y a sept ans), elle marque cependant une inversion de tendance par rapport aux dernières années.
Le secrétaire américain de la Défense, Jim Mattis, a de son côté immédiatement annoncé qu'il consulterait le secrétaire général de l'OTAN et les alliés, soulignant que plusieurs d'entre eux s'étaient également engagés à augmenter le nombre de soldats déployés.
Quelque 8.400 soldats américains sont actuellement présents en Afghanistan au sein d'une force internationale qui compte au total 13.500 hommes et qui sert essentiellement à conseiller les forces de défense afghanes.
Donald Trump a par ailleurs laissé la porte ouverte à un dialogue avec certains rebelles : "à un moment donné, après un effort militaire efficace, peut-être qu'il sera possible d'avoir une solution politique incluant une partie des talibans en Afghanistan". "Mais personne ne sait si ou quand cela arrivera", a-t-il ajouté.
Son secrétaire d'État, Rex Tillerson, a précisé peu après que les États-Unis étaient prêts à soutenir des pourparlers de paix entre le gouvernement afghan et les talibans "sans condition préalable".
AFP/VNA/CVN