>>Marseille : un véhicule fonce sur des piétons, un mort, un blessé grave et une interpellation
La police scientifique enquête sur les lieux après qu'un homme au volant d'une camionnette ait foncé sur des piétons, le 21 août à Marseille. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Il n'y a "aucun élément permettant, en l'état, de qualifier cet acte d'acte terroriste", a déclaré le procureur de la République de Marseille Xavier Tarabeux à l'AFP, alors que la menace terroriste est forte en France et en Europe quatre jours après des attaques à la voiture-bélier en Catalogne qui ont fait 15 morts et 120 blessés.
L'enquête "s'oriente plutôt vers une piste psychiatrique", a ajouté le magistrat, précisant avoir demandé un "examen psychiatrique" de l'auteur présumé, qui était en cours lundi 21 août dans le cadre de sa garde à vue. Les enquêteurs espèrent ensuite pouvoir l'entendre sur ses actes.
L'homme, né en 1982 à La Tronche près de Grenoble (Isère), était hospitalisé dans une clinique psychiatrique d'Allauch (Bouches-du-Rhône), a précisé le procureur. Il était connu de la justice, et avait été "condamné à plusieurs reprises", notamment pour un vol avec violence.
Le maire (LR) de Marseille, Jean-Claude Gaudin, a condamné "la folie meurtrière d'un individu ayant séjourné plusieurs fois en hôpital psychiatrique".
Au volant d'un fourgon Renault Master volé, l'homme a foncé, entre 8h30 et 9h30, sur un premier abribus à la cité Val Plan, dans le 13e arrondissement, blessant grièvement une femme qui a été hospitalisée pour une fracture du bassin.
La fourgonnette a ensuite fauché, à un autre arrêt de bus en bordure d'une zone commerciale du 11e arrondissement, une femme de 42 ans, qui est décédée. Le véhicule en cause a, quelques minutes plus tard, été immobilisé par la police au bout du Vieux-Port, et la brigade anti-criminalité a procédé à l'interpellation du conducteur.
"L'air agressif"
Autour de l'abribus où la femme a été mortellement fauchée, des bris de verre jonchent le sol, non loin d'un restaurant KFC. Nicolas Negre, 32 ans, employé de ce restaurant, déchargeait des marchandises avec un collègue au moment du choc, à une dizaine de mètres de lui : "j'ai entendu un gros boum, j'ai cru à un accident bénin mais après, j'ai vu la camionnette qui avait le côté droit enfoncé partir à fond, ses pneus crissaient".
Selon lui, il n'y avait "pas grand monde à l'arrêt de bus", "ça n'a duré que quelques secondes" avant que le camion ne reparte "tellement vite qu'il aurait tout défoncé devant lui".
Le secteur du Vieux-Port a été complètement bouclé et la circulation n'a été rétablie qu'en milieu d'après-midi. D'importants effectifs de police - une centaine- ainsi que des pompiers et des militaires ont été mobilisés.
Pierre Magliozzi 24 ans, plaisancier, dit à l'AFP avoir assisté depuis son bateau à l'arrestation du suspect. "J'ai entendu un homme hurler: "Sors du véhicule!" "J'ai levé la tête et j'ai vu un policier en civil avec une très grosse arme". "Il y a eu deux ou trois minutes de flottement", poursuit-il, "et l'homme est sorti du véhicule, il s'est débattu. Il était assez costaud (...) et avait l'air agressif. Il n'était pas armé".
Badauds et riverains ont le visage fermé, et beaucoup disent avoir pensé à un acte terroriste, après les attaques en Catalogne et la série d'attentats qui a frappé la France depuis 2015, faisant 239 morts au total. Au moins sept projets d'attentats ont été déjoués depuis le début de l'année 2017, après 17 autres en 2016, a affirmé le 6 juillet le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb.
Le 9 août dernier, Hamou B., un Algérien de 36 ans, a percuté en voiture six soldats de l'opération Sentinelle à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine) qui ont été blessés. Il a été interpellé dans le Pas-de-Calais. Le parquet anti-terroriste est chargé de l'enquête.
AFP/VNA/CVN