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Cordon de police autour de la Mosquée bleue le 12 janvier à Istanbul |
Photo : AFP/VNA/CVN |
L'attentat s'est produit en milieu de matinée dans le quartier de Sultanahmet, sur l'ancien hippodrome qui borde la basilique Sainte-Sophie et la Mosquée bleue, les deux monuments les plus visités de la plus grande ville du pays.
Trois mois après celle qui avait fait 103 morts lors d'une manifestation prokurde à Ankara, cette nouvelle attaque a visé délibérément des étrangers et le tourisme, l'un des secteurs clé de l'économie turque.
"Nous avons déterminé que l'auteur de cette attaque terroriste (...) est un étranger membre de Daech (acronyme arabe de l'EI)", a affirmé le Premier ministre Ahmet Davutoglu lors d'une brève déclaration télévisée à Ankara.
Le président Recep Tayyip Erdogan avait auparavant déclaré que l'attentat avait été commis par "une personne d'origine syrienne", sans autre détail.
Longtemps soupçonné de complaisance envers les rebelles radicaux syriens, le régime islamo-conservateur turc a rejoint l'été dernier la coalition antijihadiste internationale. Depuis octobre, il a multiplié les arrestations de membres présumés de l'EI, affirmant plusieurs fois avoir déjoué d'autres projets d'attentats.
Les secours se pressent autour des victimes d'une violente explosion le 12 janvier à Istanbul |
Le 12 janvier, la police a encore arrêté 47 suspects à Ankara, Sanliurfa (Sud-Est) et Mersin (Est), selon les médias, sans lien immédiat avec les événements d'Istanbul.
À l'issue d'une réunion d'urgence autour de M. Davutoglu, le porte-parole du gouvernement Numan Kurtulmus a indiqué que le kamikaze avait été identifié comme un Syrien né en 1988, sans toutefois donner son nom.
"Acte odieux"
Selon l'agence de presse Dogan citant des sources policières, cet homme s'appelait Nabil Faldi et était né en Arabie saoudite. Il est entré en Turquie le 5 janvier par la frontière syrienne, a précisé l'agence.
Près de deux mois après les attentats de Paris, le président français François Hollande a dénoncé un acte "odieux" et exprimé sa "solidarité" avec Ankara, alors que le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a condamné un "crime méprisable".
Les premières photos prises sur place montraient plusieurs corps démembrés couchés sur le sol pavé de cette grande esplanade, traversée chaque année par des millions de touristes venus du monde entier.
"Toutes les victimes sont de nationalité étrangère", a indiqué M. Davutoglu.
Explosion près de la Mosquée bleue à Istanbul : 10 morts et 15 blessés. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Un responsable gouvernemental turc a évoqué dans un premier temps le chiffre de 9 touristes allemands tués mais le ministre des Affaires étrangères Frank-Walter Steinmeier a fait état en soirée de 8 victimes de son pays.
Un Péruvien a également été tué, a confirmé Lima.
Le bilan dressé par le bureau du gouverneur d'Istanbul a également fait état de 15 blessés. Deux d'entre eux se trouvent dans un état grave, a précisé M. Kurtulmus. Parmi eux figure un citoyen norvégien, selon Oslo.
Berlin a recommandé "avec insistance" aux Allemands d'éviter "provisoirement" les lieux publics et les "attractions touristiques" à Istanbul, alors que Paris a conseillé de son côté à ses ressortissants d'éviter le secteur de l'attentat.
'Le sol a tremblé'
Sitôt après l'explosion, de nombreux témoins ont évoqué le scénario d'un attentat suicide.
Le quartier touristique de Sultanahmet évacué par la police après une violente explosion le 12 janvier à Istanbul. |
"L'explosion a été si forte que le sol a tremblé", a indiqué une touriste, Caroline, "c'est vraiment effrayant". "J'ai entendu une très forte explosion, et puis de nombreux cris. Et puis j'ai vu une boule de feu et je me suis enfui", a raconté un autre témoin.
La Turquie vit en état d'alerte permanent depuis le double attentat suicide jihadiste qui a visé un rassemblement de manifestants prokurdes le 10 octobre devant la gare centrale d'Ankara, faisant 103 morts et plus de 500 blessés.
"Le mode opératoire, un kamikaze, et la cible, un groupe de touristes, suggèrent un attentat jihadiste", a commenté mardi 12 janvier un diplomate occidental. "Si c'est le cas, c'est le signe que Daech a décidé de s'en prendre directement à l'État turc", a-t-il ajouté, "jusque-là, ses cibles en Turquie étaient les Kurdes".