Divergents avis sur le projet de baptême de 36 nouvelles rues à Hanoi

Le projet de baptiser 36 nouvelles rues avec des noms de capitales étrangères a suscité de vives réactions dans le milieu des professionnels. Les experts s'inquiètent notamment de l'absence d'un parc foncier suffisant et du manque de bases d'études scientifiques.

L'architecte Trân Huy Anh

C'est un projet créatif et il est digne d'être encouragé. Ce projet pousse les citoyens à faire valoir l'image de marque de la capitale dans les yeux des amis du monde. Chacun des 6 millions de Hanoïens pourra se motiver pour contribuer à assainir la capitale.

Dans le cas où des litiges se produiraient entre le Vietnam et un certain pays étranger dont le nom de capitale serait donné à une rue, il faudrait distinguer l'amitié entre les 2 nations avec ces litiges. Par ailleurs, la nation vietnamienne est réputée depuis toujours pour sa générosité. Il n'y a pas d'adversaires éternels, mais des partenaires éternels.

Du point de vue scientifique, il n'y a rien d'anormal à aménager un quartier aux rues représentatives de cultures différentes. Dans le 13e arrondissement de Paris, plusieurs restaurants de pho vietnamien sont gérés par des Chinois. Même à Hanoi, plusieurs restaurants de pho traditionnel de Nam Dinh sont patronnés par des gens originaires de Bac Ninh. C'est la diversité culturelle.

Pour ma part, j'ai proposé un terrain dans l'arrondissement de Tây Hô, à côté du parc Hoà Binh en construction, pour déployer ce projet. Il faudrait en outre augmenter le nombre de rues pour les baptiser avec le nom de capitales des 4 coins du monde. Selon les données sur le site web des capitales millénaires du monde créé par le Fonds culturel de Hanoi, parmi près de 200 pays, 120 ont une capitale vieille de 1.000 ans.

Trân Trong Hanh, professeur-Docteur, ex-recteur de l'Université d'architecture de Hanoi

C'est une initiative osée et originale. La création d'un quartier avec des rues de noms étrangers offre une occasion de découverte aux gens qui ne peuvent pas faire de voyages à l'étranger. Pourtant, le déploiement de ce projet n'est pas simple. En premier, il faudrait trouver un parc foncier suffisant pour avoir un espace assez large pour 36 nouvelles rues. Par ailleurs, toutes les rues devraient avoir la même envergure pour échapper aux commentaires.

Une autre question. Pourquoi choisir 36 rues tandis que le monde compte des centaines de pays ? Ce chiffre ne revêt aucune signification, mis à part le quartier aux 36 anciennes rues au centre-ville. Ce projet pourrait avoir une certaine signification sur le plan de la promotion touristique. Il nécessite des études profondes sur les valeurs culturelles et architecturales. À mon avis, cette initiative est bonne et à 50% faisable.

Pham Quang Long, professeur-Docteur, directeur du Service de la culture, du sport et du tourisme de Hanoi

L'auteur de cette initiative a l'intention d'embellir la capitale. Pourtant, il y a loin de la coupe aux lèvres. À mon avis, ce projet n'a aucune faisabilité. La première raison, les règles gouvernementales pour baptiser les rues et les ouvrages d'utilité publique diffèrent beaucoup de la façon dont la compagnie Tiêu Diêm, auteur de ce projet, propose de baptiser les nouvelles rues. Deuxième raison, ce projet nécessiterait d'obtenir l'accord des pays étrangers. Si ces pays étrangers acceptaient cette initiative, sur quelle base pourrait-t-on choisir le nom des rues en conciliation avec les caractéristiques culturelles de chaque pays, sans compter les raisons en relation avec la situation socio-économique, les facteurs géopolitiques, etc.

Je ne soutiens pas ce projet en tant que directeur du service compétent, parce qu'il manque de bases scientifiques. Ce projet, à mon avis, est utopique et hors des capacités de la capitale.

Ngân Huong/CVN

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