Équilibrer le marché des devises est-il toujours un casse-tête ?

Réguler le marché des devises étrangères et le taux de change constitue un problème difficile pour le secteur bancaire. Mais il concerne aussi les entreprises, surtout au moment où l'économie nationale intègre en ampleur et en profondeur l'économie mondiale. Avis de Nguyên Van Giàu, gouverneur de la Banque d'État, lors d'un entretien avec le journal en ligne VietNamNet.

La Banque d'État affirme toujours que l'économie nationale ne manque jamais de billet vert. Pourtant, bon nombre d'entreprises déclarent qu'il est difficile d'en acheter, y compris sur le marché parallèle, à cause de la tension de ce marché au cours des derniers mois. À votre avis, quelles sont les causes ?

Je pense que cette situation est due à 2 facteurs majeurs. Primo, à cause de la crise financière et de la récession économique dans le monde, un grand nombre de particuliers et d'entreprises exportatrices désirent conserver leurs devises étrangères surtout le dollar. Viennent s'y ajouter la tendance à la spéculation de la population et les rumeurs selon lesquelles la Banque d'État dévaluerait le dông de 5%, provoquant ainsi une forte fluctuation du taux de change sur marché parallèle. C'est la raison pour laquelle les banques n'ont pas suffisamment de devises étrangères pour équilibrer l'économie. Secundo, la situation découle également de l'influence de la pratique de la politique de bonification d'intérêt pour les prêts en dông en faveur des entreprises. Ainsi, ces dernières ont préféré emprunter en dông et garder le billet vert en réserves, afin de générer un profit, par l'écart du taux de change entre dông et dollar. Donc, si le facteur psychologique des consommateurs est résolu et le taux d'intérêt entre dôngs et billet vert, calculé de manière harmonieuse, cette situation - la tension du marché des devises étrangères - sera réglée.

* Les causes ont été élucidées, mais l'offre en dollar sur le marché domestique ne va toujours pas mieux. Pourquoi ?

En premier lieu, il faut affirmer que la macroéconomie s'est améliorée visiblement depuis le début de l'année. Ce qui est marqué par le faible taux d'inflation et de balance déficitaire. L'économie nationale se rétablit graduellement. La Banque d'État déploie de manière synchronique des mesures souples pour stabiliser le marché monétaire et financier. Des informations sur la macroéconomie sont régulièrement rendues publiques permettant à la population de comprendre de plus en plus la situation économique du pays ainsi que les politiques. La Banque d'État devrait réexaminer les mesures de régulation afin que les influences de la politique de bonification d'intérêt, exercées sur le marché domestique, soient moindres et que les entreprises s'adaptent à la cessation de ce programme privilégié. Ce qui ira de pair avec la réduction du taux d'intérêt des prêts en dollar à 3-3,5%/an. Objectif : encourager les entreprises à emprunter en devises étrangères.

* À votre avis, est-ce que la Banque d'État continue à augmenter l'offre en dollar sur le marché domestique ?

Au dire d'économistes, une fois la quantité de devises étrangères, notamment de billet vert, à vendre accrue, le marché monétaire se stabilisera. Pourtant, ce n'est pas facile. La Banque d'État doit chercher à choisir des mesures convenables pour réguler le marché des devises étrangères ainsi que le taux de change. Elle doit également garantir toujours la balance de paiement international, surtout pour notre pays où le déficit reste important, non seulement dans l'immédiat, mais encore pour quelques années. De plus, une attention particulière devra être prêtée à la réduction des importations massives, qui ne concernent pas les produits de première nécessité. Alors que le marché des devises étrangères se heurte encore à des difficultés, le système bancaire cherche à garantir la source de devises étrangères pour importer des marchandises de première nécessité. Or, quand ce marché connaît des fluctuations, les entreprises et les banques doivent s'adapter à la nouvelle conjoncture.

* Certaines entreprises jugent que le fait que la Banque d'État resserre la vente et l'achat de billet vert, au cours des derniers temps, rend le marché des devises plus tendu ? Qu'en pensez-vous ?

Il ne s'agit pas de la nouvelle politique en la matière. Le taux de change ne peut être flottant. L'interdiction à certains guichets de pratiquer les transactions de change de devises constitue une mesure plus énergique pour bien gérer ce marché et l'équilibrer. À présent, le taux d'intérêt des prêts en dollar s'est réduit à 3-3,5%. Les entreprises pourraient en emprunter ou diversifier leurs monnaies de paiement. Ces dernières semaines, les soldes débiteurs en devises étrangères à la banque étaient en hausse. Il s'agit d'un bon signe de l'économie nationale prouvant ainsi l'efficacité des politiques modifiées par les entreprises et les banques. Par ailleurs, d'après le ministère de l'Industrie et du Commerce, l'investissement direct étranger dans les projets à moyen et long termes et les devises étrangères, qui seront injectés d'ici la fin d'année, se montrent satisfaisants. C'est la raison pour laquelle, les entreprises qui ont l'habitude ou tendance à conserver les "fortes monnaies" doivent bien calculer, sinon elles pourraient subir des pertes.

Hà Anh/CVN

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