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>> À Tokyo, la floraison des cerisiers de nouveau très précoce
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Cerisiers en fleurs au parc Kudanzaka de Tokyo, le 31 mars. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
La floraison des cerisiers, "Sakura" en japonais, événement très attendu tant par les Japonais que par les touristes, se voit menacée par l'âge avancé de nombreux arbres, âgés de 70 à 80 ans.
Face à un risque de disparition et à des coûts d'entretien croissants, les autorités locales font appel à des "médecins des arbres".
Et pour aider à collecter davantage de données sur les cerisiers, la société nippone de boissons Kirin a développé un nouvel outil appelé "Sakura AI Camera".
Cette application permet aux utilisateurs d'évaluer l'état et l'âge des cerisiers à partir de photos prises avec leur téléphone, sur une échelle de cinq niveaux allant de "très sain" à "préoccupant".
L'intelligence artificielle, entraînée grâce à 5.000 images avec l'aide de ces "médecins-spécialistes", analyse les arbres pour fournir cette évaluation. Les photos de l'arbre, son état et sa localisation sont ensuite collectés sur le site de Sakura AI Camera.
Depuis son lancement le mois dernier, environ 20.000 nouvelles photos ont été répertoriées et les données sont accessibles en ligne gratuitement pour les autorités locales.
"Nous avons entendu dire que la préservation des cerisiers nécessitait des moyens humains et financiers, et qu'il était difficile de recueillir des informations. Je pense que nous pouvons y contribuer", explique Risa Shioda, du service marketing de Kirin.
Changement climatique
Selon l'arrondissement tokyoïte de Meguro (Sud-Ouest), qui abrite un quartier célèbre pour ses berges parées de cerisiers, replanter un nouvel arbre coûte l'équivalent de 6.210 euros.
Hiroyuki Wada, de l'association japonaise de ces "médecins des arbres", qui a contribué à superviser le développement de l'outil, trouve "formidable de pouvoir identifier l'emplacement et l'état des cerisiers".
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Des cerisiers en fleurs au parc Hamacho de Tokyo, le 2 avril. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
D'après lui, l'idéal serait que les experts puissent utiliser ces données pour également analyser les raisons qui les rendent vulnérables.
M. Wada, qui inspecte fréquemment les cerisiers dans Tokyo, a observé ces derniers temps une augmentation du nombre d'arbres nécessitant un entretien particulier.
"Je suis très inquiet. Les changements environnementaux sont généralement progressifs, mais maintenant, ils sont visibles", dit-il.
"Il y a l'impact de la chaleur et, bien sûr, le manque de précipitations, sans oublier l'âge des arbres, ce qui rend la situation naturellement plus grave".
L'agence météorologique japonaise (JMA) a indiqué en janvier que l'année 2024 avait été la plus chaude de l'archipel depuis le début des relevés.
Depuis l'année dernière, Kirin a commencé à reverser une partie de ses bénéfices à la préservation des cerisiers, afin de "rendre la pareille" à la population.
L'alcool, notamment la bière, fait partie des boissons prisées lors des "hanami", ces fêtes et pique-niques organisés sous les arbres lors de la saison des "Sakura", explique Mme Shioda.
Les cerisiers en fleurs symbolisent la fragilité de la vie dans la culture japonaise, car les fleurs épanouies ne durent qu'une semaine environ avant que les pétales ne tombent des arbres.
Cette période est également vue comme un temps de transition, marquant le début de la nouvelle année fiscale, avec de nombreux diplômés universitaires lançant leur carrière professionnelle et des employés plus âgés prenant de nouvelles fonctions.
AFP/VNA/CVN