Difficile progression des secours du séisme au Pakistan et en Afghanistan

La course contre la montre se poursuivait le 28 octobre pour retrouver les survivants du séisme qui a fait plus de 360 morts aux confins du Pakistan et de l'Afghanistan, leur apporter vêtements et nourriture dans une zone parfois enneigée, et coupée du monde.

>>Puissant séisme en Asie du Sud, près de 300 morts au Pakistan et en Afghanistan

Des policiers et habitants au milieu des ruines de maisons détruites par un puissant séisme, le 27 octobre à Lower Dir, au Pakistan.
Photo : AFP/VNA/CVN

Des centaines de milliers de personnes se sont retrouvées complètement isolées dans ces montagnes après la secousse de magnitude 7,5 qui a détruit des milliers d'habitations, provoqué des glissements de terrain et coupé les communications.

En plus de la dégradation du temps, les secouristes craignent que la situation très instable sur le plan de la sécurité ne complique leur tâche, bien que les talibans qui contrôlent de nombreux secteurs se soient engagés à faciliter leur intervention.

"Personne n'est venu nous aider. Nous sommes obligés de rester dehors. Il a plu hier et personne n'est venu nous aider", déplorait Jamil Khan, 24 ans, un habitant du district de Shangla, un des plus touchés par le séisme, dans la province pakistanaise de Khyber Pakhtunkhwa.

Rentré mardi 27 octobre d'une visite aux États-Unis, le Premier ministre Nawaz Sharif a promis aux survivants "des compensations généreuses pour qu'ils puissent reconstruire de meilleures maisons".

Des habitants fouillent les décombres de maisons à la recherche de victimes après un puissant séisme, le 27 octobre à Gandao, au Pakistan.
Photo : AFP/VNA/CVN

Bien que l'épicentre du séisme se situait en Afghanistan, c'est au Pakistan voisin que la majorité des victimes sont pour l'instant recensées : 248 morts, dont 202 dans la province de Khyber Pakhtunkhwa. Plus de 1.600 personnes ont été blessées.

Mais les autorités redoutent que ces chiffres ne gonflent, en raison des pénuries d'eau, de nourriture et de la baisse des températures.

'Rien à manger'

L'armée pakistanaise s'est mobilisée pour porter secours aux victimes, envoyant des tentes, des équipes médicales et des rations de survie dans les zones sinistrées tandis que des hélicoptères réalisaient les premières évacuations de Peshawar, le chef-lieu provincial.

Mais dans les secteurs plus reculés, les habitants devaient se débrouiller seuls pour tenter de retrouver des survivants sous les décombres de bâtiments effondrés.

Dans le village de Gandao, la quasi totalité des 300 maisons ont ainsi été endommagées. Nombre d'habitants en ont été réduits à dormir dehors dans des températures glaciales, de peur que leurs habitations ne s'effondrent.

"Nous sommes plus de 50 membres de la même famille, forcés d'attendre en plein air l'arrivée des secours", a protesté Hakim Khan, un habitant sexagénaire d'un village de Shangla.

Distribution de nourriture aux rescapés d'un puissant séisme, le 27 octobre à Lower Dir, au Pakistan.

Son neveu de 12 ans a péri dans le séisme, qui a détruit sa maison et celle de ses trois frères. "Nous n'avons rien à manger ni à porter avec ce froid, et nous avons peur que la neige arrive".

Des opérations de déblayage étaient en cours sur l'autoroute du Karakorum qui relie le Nord du Pakistan à la Chine et a été coupée par plusieurs glissements de terrain.

En Afghanistan, le séisme, dont l'épicentre se trouvait dans les montagnes du Badakhshan (Nord-Est), avait généré lundi 26 octobre une scène d'horreur dans la ville de Talogan : 12 écolières prises de panique ont péri dans une bousculade alors qu'elles tentaient de fuir leur école.

Dans ce pays, le bilan officiel a été revu à la hausse mardi à 115 morts, des centaines de blessés et 7.000 habitations détruites.

'Aide inconditionnelle' des talibans

Le gouvernement a appelé les organisations humanitaires à la rescousse, mais des responsables d'ONG indiquent avoir du mal à organiser les secours par manque d'information sur la sécurité.

Des soldats installent des tentes pour les rescapés d'un puissant séisme, le 27 octobre à Lower Dir, au Pakistan.

Les zones sinistrées sont difficiles d'accès. Le Badakhshan est très montagneux, et une bonne partie de cette province, ainsi que certaines autres zones touchées, sont aux mains des rebelles talibans, compliquant les opérations de secours.

Le mouvement taliban a appelé les organisations humanitaires à aider les victimes, et ses combattants à apporter leur "aide inconditionnelle" aux secours.

Les États-Unis ont proposé une assistance humanitaire à l'Afghanistan et les médias publics chinois rapportent mercredi 28 octobre que Pékin a également offert son aide aux deux pays sinistrés.

L'Organisation mondiale de la santé a indiqué mercredi 28 octobre qu'elle avait distribué des produits médicaux pour venir en aide à des milliers de sinistrés afghans.

Pour nombre d'habitants de cette région, le séisme a ravivé le douloureux souvenir du terrible tremblement de terre de magnitude 7,6 qui avait fait plus de 75.000 morts le 8 octobre 2005.

Afghanistan et Pakistan sont régulièrement touchés par des tremblements de terre, notamment au niveau de la chaîne montagneuse de l'Hindu Kush, qui se trouve sur la ligne de faille entre les plaques tectoniques indienne et eurasienne.

AFP/VNA/CVN

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