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La gare de Waterloo fermée en raison de la grève des cheminots britanniques, le 21 juin à Londres |
Photo : AFP/VNA/CVN |
C'est le deuxième grand jour de grève de la semaine, qui pourrait être suivi par un troisième samedi 25 juin. Environ 40.000 membres du syndicat Rail, Maritime and Transport (RMT) de Network Rail et 13 opérateurs ferroviaires suivent la grève.
Seul un train sur cinq circulait et les lignes n'étaient ouvertes qu'entre 7h30 et 18h30, une plage horaire plus réduite que d'habitude. Plusieurs gares étaient désertées, les voyageurs ayant visiblement suivi la consigne de reporter leurs déplacements.
Face à cette mobilisation historique et alors que la grogne gagne les postiers, les enseignants ou encore les avocats, le gouvernement a adopté une position très dure, malgré une hausse des prix attendue à plus de 11% en fin d'année.
"C'est important de se rappeler que ces grèves sont inutiles. Je pense que les gens devraient se mettre autour de la table et régler le problème", a martelé Boris Johnson en marge d'un déplacement au Rwanda où il participe à un sommet du Commonwealth, soulignant l'importance d'opérer des "réformes sensées" du système ferroviaire
Son gouvernement a annoncé jeudi 23 juin son intention de modifier la loi pour permettre le recours à des travailleurs intérimaires pour remplacer les grévistes et réduire l'impact qu'il juge "disproportionné" des grèves. Sous réserve de l'approbation du Parlement, ces modifications devraient entrer en vigueur au cours des prochaines semaines et s'appliqueront à l'Angleterre, l'Écosse et le Pays de Galles.
Dégradation des conditions de travail
Pour le ministre des Transports, Grant Shapps, cette réforme est "vitale" et "garantira que toute future grève causera moins de perturbations et permettra à un personnel adaptable, flexible et qualifié de continuer à travailler".
Évolution du taux annuel d'inflation au Royaume-Uni de janvier 1989 à mai. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Le gouvernement a également annoncé qu'il augmentait les dommages-intérêts maximums auxquels les syndicats peuvent être condamnés à payer lorsque la grève a été jugée illégale. Pour les plus grands syndicats, l'indemnité maximale passera de 250.000 livres sterling à 1 million (1,16 million d'euros).
Le syndicat RMT, qui a appelé à la grève, demande des hausses salariales en phase avec l'inflation, mais dénonce aussi la perspective de "milliers de licenciements" et la dégradation des conditions de travail.
Un porte-parole de Network Rail s'est dit "déçu" de l'échec des négociations et a jugé la grève "inutile et prématurée". Ce gestionnaire public du réseau de voies ferrées a appelé les voyageurs à ne prendre le train que si nécessaire.
Le syndicat TSSA a indiqué de son côté mercredi que ses adhérents au sein de Merseyrail, l'un des nombreux opérateurs ferroviaires privés, avaient accepté une offre de hausse salariale de 7,1%, mettant un peu plus de pression sur les négociations entre RMT et les employeurs. "Les augmentations de salaires sont possibles et entièrement justifiées", a tweeté le syndicat jeudi 23 juin.
Kathy Mazur, organisatrice régionale du syndicat RMT, a averti que les grèves pourraient s'étendre à d'autres secteurs. "Je pense que les gens en ont simplement marre, l'inflation monte en flèche, personne n'a eu d'augmentation de salaire en trois ans", a-t-elle déclaré devant la gare d'Euston, dans le centre de Londres.
AFP/VNA/CVN