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Des policiers inspectent l'épave d'un véhicule après l'explosion de deux voitures piégées à Quito, le 31 août en Équateur. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
L'un des véhicules a explosé en face du siège du SNAI, l'organisme chargé de l'administration des prisons en Équateur, l'autre devant un ancien bâtiment de cette même administration.
"Ça n'a pas été une journée facile", a euphémisé le maire de la capitale de trois millions d'habitants, Pabel Muñoz, s'engageant à "travailler sur tous les fronts pour que la paix et la tranquillité continue de régner".
Trois grenades ont en outre explosé dans la ville, a rapporté l'édile sur les réseaux sociaux, sans plus de précision.
Les deux voitures piégées, qui ont explosé dans le même quartier, transportaient des bouteilles de gaz, a constaté un photographe de l'AFP.
À l'intérieur d'un des véhicules, il y avait "deux bouteilles de gaz, du carburant, une mèche lente et apparemment des bâtonnets de dynamite", a précisé à la presse le directeur des enquêtes de la police, le général Pablo Ramirez.
Des policiers inspectent l'épave d'un véhicule après l'explosion de deux voitures piégées à Quito, le 31 août en Équateur. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
La police, qui a ensuite signalé "un deuxième véhicule brûlé", a arrêté six personnes, dont une de nationalité colombienne, ayant des antécédents d'extorsion, vol et meurtre, et qui seraient impliquées dans ces explosions, a précisé M. Ramirez.
"Trois d'entre elles avaient été arrêtées il y a 15 jours pour le vol d'un camion et des enlèvements en vue d'extorsion dans différents endroits de la ville, mais elles avaient été relâchées avec des mesures de substitution", a-t-il ajouté.
"Intimider l'État"
Le SNAI a procédé à un transfert de prisonniers mercredi 30 août d'une prison à une autre afin d'éviter les affrontements entre gangs liés au trafic de drogue. Selon le général Ramirez, ce transfert "pourrait être" à l'origine des attentats.
Des policiers emmènent l'épave d'un véhicule après l'explosion de deux voitures piégées à Quito, le 31 août en Équateur. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Par ailleurs, des centaines de militaires et de policiers sont intervenus mercredi pour rechercher des armes, des munitions et des explosifs dans une prison située dans la ville de Latacunga (Sud), l'une des principales du pays, théâtre d'affrontements meurtriers entre prisonniers.
Pour protester contre cette intervention, les détenus de la prison de Cuenca (région des Andes méridionales) ont pris en otage des gardiens. "Les gardiens retenus sont en bonne santé", a indiqué le SNAI, sans préciser leur nombre ou s'ils ont été libérés.
Les affrontements entre gangs dans les prisons équatoriennes ont fait plus de 430 morts depuis 2021.
"Ils veulent intimider l'État pour empêcher que les forces armées et la police continuent à assurer leur rôle et le contrôle des prisons", a déclaré sur une radio locale le ministre de la Sécurité, Wagner Bravo.
En janvier 2018, une voiture piégée a explosé devant une caserne de police dans une ville équatorienne située à la frontière avec la Colombie (Nord), blessant 23 personnes.
L'attentat à la voiture piégée est un événement inhabituel à Quito, bien que le trafic de drogue a provoqué au cours des dernières années une vague de violence dans le pays.
L'épicentre de ces violences est le port de Guayaquil, sur la côte Pacifique, mais elles se ressentent désormais loin de la côte et jusqu'à Quito.
Le taux d'homicides a quadruplé depuis 2018 et les enlèvements sont monnaie courante.
Lieux d'une explosion à Quito, le 31 août en Équateur. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Ces attaques à la voiture piégée constituent une nouvelle démonstration de la puissance du crime organisé dans un pays de plus en plus violent, autrefois un havre de paix entre la Colombie et le Pérou, les deux plus grands producteurs de cocaïne au monde.
La violence s'est encore intensifié avec la campagne électorale en vue de la présidentielle du 15 octobre. L'un des principaux candidats, Fernando Villavicencio, a été abattu par des hommes armés colombiens le 9 août à Quito.
AFP/VNA/CVN