Phùng Manh Tiên, de l'Institut des sciences et techniques de communications et de transports du Sud
Primo, la mégapole du Sud a besoin de prendre des mesures pour maîtriser sa croissance démographique. Les politiques et mesures municipales en matière de développement municipal sont fondées sur l'importance de la population.
Secundo, il est nécessaire de fixer les orientations majeures du développement futur de Hô Chi Minh-Ville, dont le plan des communications en particulier, et plus généralement des infrastructures. La ville doit ouvrir la porte aux investissements dans le but d'améliorer la convenance municipale, notamment en réduisant la surface des logements au profit des communications, ouvrages publics et espaces verts.
Tertio, une fois la planification urbaine adoptée, il faudra la mettre en oeuvre rapidement en s'assurant du rythme des travaux. Il nous faudra de 20 à 30 ans comme pour les villes de Lyon (France), Singapour ou Hongkong (Chine) si l'on veut se doter d'un réseau complet de communications publiques. Dans un premier temps, il est acceptable de développer à la fois les moyens de transport en commun et les véhicules individuels. Construire des ouvrages pour la circulation des motos ne demandera pas de gros investissements et dans un court temps. La construction d'une voie destinée aux deux-roues est indispensable. Ces ouvrages auxiliaires seront montés lorsque le réseau de bus fonctionnera à pleine efficacité. En outre, pour le bus, l'important est de bien organiser les lignes, d'utiliser des cartes électroniques en remplacement des billets et d'améliorer la qualité des services. Les bus nécessitent moins d'investissements que d'autres moyens de transport tels que métro ou train aérien, bien que les premiers transportent moins de passagers que les seconds.
Quarto, la mégapole du Sud s'attache à sensibiliser et à élever la conscience de la population en la matière. L'important, c'est que la population s'habitue à l'idée d'aller à pied, en bicyclette ou en transport public. Dans certaines administrations municipales, les salariés essayent le bus pour aller travailler, mais cela ne peut convenir que pour ceux travaillant dans un bureau, pas pour ceux qui doivent faire de nombreux déplacements. La ville doit durcir le ton sur l'occupation des trottoirs et des chaussées.
Quinto, c'est de diminuer progressivement le nombre de véhicules individuels, notamment de motos. Toutefois, il faut un itinéraire raisonnable.
Duong Hông Thanh, directeur adjoint du Service municipal des communications et des transports
Le problème actuel est d'avoir besoin de réserver les terrains destinés au bus dans la planification urbaine et celle du ressort d'ar- rondissement et de district. Le Comité populaire municipal a demandé à notre Service d'accorder une priorité en la matière, pour les lignes Lang Cha Ca-Hoàng Van Thu-Phan Dang Luu-Bach Dang, Bên Thành-Nam Ky Khoi Nghia-Công Hoà. Pour atteindre cet objectif, il faut développer le métro et le tramway, limiter au fur et à mesure l'utilisation des véhicules individuels.
Nguyên Trong Hoà, chef de l'Institut d'études pour le développement de Hô Chi Minh-Ville
Les mesures pour limiter les embouteillages prises par le Service municipal des communications et des transports sont raisonnables. Une bonne mise en oeuvre est essentielle. Pour l'heure, la planification intra-muros s'oriente vers 2025. Trois mesures sont envisagées : la cessation de la construction d'ouvrages en attendant le perfectionnement des infrastructures de communications ; la réalisation simultanée de ces 2 travaux ; l'amélioration des infrastructures de commu- nications. À mon avis, il est nécessaire de diminuer le rythme de construction des buildings intra-muros, bien que cette solution influence nettement le développement urbain et plus généralement la croissance économique de la ville.
Luu Trong Hai, architecte
À mon avis, les embouteillages ont souvent lieu entre les banlieues et le centre-ville. La surcharge des ouvrages publics intra-muros est une des causes principales de ce phénomène. Pour le résoudre, il faut durcir le ton sur la délocalisation des hôpitaux de grande envergure et des universités vers la banlieue, ainsi que cesser de délivrer la licence à de nouveaux projets en la matière.
Lê Trung Tinh, chef du Bureau de gestion des transports et de l'industrie
Selon la planification, la ville inaugurera en 2014 sa première ligne de métro. Dans 5 à 10 ans, le bus aura un rôle essentiel dans les communications. Des mesures durables doivent donc être prises à son égard, telles que prix raisonnable, régularité des temps de déplacement, agrandissement du réseau des lignes, utilisation de carburants biologiques…
Lê Anh Duc, chef adjoint du Département de planification de l'Université d'architecture de Hô Chi Minh-Ville
Théoriquement, le réseau des communications a une influence sur le développement des logements et réciproquement. La structure de ce réseau décide la forme des cités et des habitations urbaines. Ces dernières ont un rôle majeur dans l'augmentation ou la baisse des besoins en déplacement.