Deux familles palestiniennes expulsées au profit de colons à Jérusalem-Est

Israël a poursuivi la colonisation juive à Jérusalem-Est en expulsant le 2 août des Palestiniens de 2 maisons, s'attirant aussitôt les foudres de la communauté internationale.

Treize manifestants israéliens et palestiniens, qui protestaient contre cette expulsion, ont été interpellés le 2 août par la police, a rapporté la radio publique. Au total, près de 200 manifestants s'étaient rassemblés sur le site, selon cette source.

"Je suis né dans cette maison, mes enfants aussi. Je résidais ici légalement, et maintenant, nous sommes à la rue. Nous sommes des réfugiés", s'insurge Maher Hanoun après avoir été expulsé de chez lui, à Cheikh Jarrah.

Ce quartier est l'un des plus prestigieux de la partie arabe orientale de Jérusalem, conquise et annexée en 1967 par Israël et où les Palestiniens veulent établir la capitale de leur futur État.

Pendant que des colons israéliens transportaient dans des cartons les affaires des familles expulsées, avant de les placer dans un grand camion de déménagement, d'autres s'affairaient pour prendre possession des lieux, équipés de truelles, d'échelles et de marteaux-piqueurs.

La police israélienne a déployé les grands moyens. Uniformes noirs, casques à visière et gourdins, lunettes de soleil, les hommes de l'unité anti-émeute ont pris position autour de l'une des 2 maisons, dans la rue Othman ben Afan. Des garde-frontières aux bérets verts et une ambulance ont également été mobilisés.

"Nous avons tous peur d'être également chassés. Nous sommes ici depuis 1956 en vertu d'un accord alors conclu par les autorités jordaniennes avec l'UNWRA", l'Office de l'ONU pour l'aide aux réfugiés palestiniens, affirme Amal Kassem, une voisine. "Les titres de propriété dont se réclament les colons sont des faux", juge-t-elle.

La police a investi les lieux après que la Cour suprême d'Israël eut rejeté les appels des familles al-Ghawe et Hanoun contre l'ordre d'expulsion obtenu en justice par l'organisation de colons Nahalat Shimon International.

Cet ordre, qui concerne 53 personnes dont 19 mineurs, a suscité la colère de Saëb Erekat, principal négociateur palestinien. "Israël ignore le droit international et les droits de l'homme. Les colons s'installent dans des maisons appartenant à des Palestiniens et il y a 19 enfants sans logis supplémentaires", a-t-il déclaré.

Un diplomate américain a qualifié cette action de "provocatrice". "L'éviction de familles et la démolition de maisons à Jérusalem-Est ne s'accordent pas avec les obligations israéliennes", a-t-il déclaré sous couvert d'anonymat.

Le consulat britannique à Jérusalem-Est s'est déclaré "consterné", jugeant l'expulsion "incompatible avec le désir de paix que professe Israël".

"Nous déplorons totalement les actions inacceptables d'Israël évinçant de chez elles des familles palestiniennes enregistrées par l'UNWRA à Cheikh Jarrah", a dit Richard Miron, le coordinateur spécial de l'ONU pour le processus de paix.

En juillet, les États-Unis, l'Union européenne et la Russie ont dénoncé le projet de construction d'une vingtaine de logements destinés à des Israéliens, également à Cheikh Jarrah.

AFP/VNA/CVN

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