Le couvre-feu sera toutefois maintenu dans les régions frontalières avec le Nicaragua, pour prévenir le retour de M. Zelaya. Selon le porte-parole du gouvernement par intérim, Rene Zepeda, le couvre-feu sera maintenu à El Paraiso à l'Est, à Concepcion de Maria, El Triunfo et Guasaule au Sud.
Le Honduras est entré dans une crise politique, lorsque M. Zelaya a été forcé à s'exiler à l'étranger. L'armée, le parlement et le système juridique de ce pays d'Amérique centrale s'opposent à M. Zelaya qui voulait organiser un référendum sur l'amendement de la Constitution, une initiative accusée de lui permettre de briguer un autre mandat présidentiel.
De son côté, M. Zelaya dont le retour au Honduras en tant que président est rejeté par les autorités issues du putsch, poursuit ses efforts pour avoir le soutien de la communauté internationale. Il se rendra au Mexique cette semaine, à l'invitation du président Felipe Calderon.
Dans un communiqué, le ministère mexicain des Affaires étrangères a indiqué que M. Zelaya arrivera à Mexico aujourd'hui, pour discuter de la situation hondurienne avec M. Calderon. MM. Calderon et Zelaya discuteront aussi de la médiation du président costaricien, Oscar Arias, "qui a un soutien solide de la communauté internationale".
Le gouvernement mexicain "a condamné dès le premier moment le coup d'État" et "a exprimé de manière répétée son soutien total au gouvernement constitutionnel dirigé par le président Jose Manuel Zelaya".
La ministre des Affaires étrangères mexicaine, Patricia Espinosa, a prôné la réconciliation entre le gouvernement par intérim hondurien et M. Zelaya. Le gouvernement par intérim doit savoir que l'isolement n'est pas un bon choix, "il lui faut modifier sa position et laisser le retour au pouvoir du président renversé", a souligné Mme Espinosa. Elle a estimé que le plan de réconciliation proposé par le médiateur costaricien favorisera le retour du Honduras à l'ordre démocratique par la restauration de M. Zelaya au pouvoir.
De l'autre côté, le gouvernement par intérim hondurien a durci sa position vendredi, en menaçant de mener des représailles après que l'ambassade des États-Unis eut révoqué les visas de 4 responsables officiels honduriens. "Aucun de ces hommes, dont les visas ont été annulés, n'a commis de crimes de corruption, de terrorisme, de trafic de drogue, de malversations ou autres", a répliqué le ministère hondurien des Affaires étrangères.
Washington refuse de reconnaître le gouvernement hondurien dirigé par Roberto Micheletti issu du coup d'État.
En outre, Xiomara Castro, l'épouse de M. Zelaya, est retournée vendredi à Tegucigalpa, la capitale hondurienne, et a pris part à une manifestation contre le gouvernement par intérim.
Mme Castro était dans la ville frontalière El Paraiso depuis le 24 juillet, avec sa fille et d'autres parents, parce que le gouvernement par intérim hondurien les empêchait de traverser la frontière pour rejoindre M. Zelaya au Nicaragua voisin.
Plusieurs centaines de supporteurs de M. Zelaya ont bloqué des routes conduisant à Tegucigalpa vendredi, pour le deuxième jour. Jeudi, au moins 6 personnes ont été blessées et 88 arrêtées lors d'affrontements entre manifestants pro-Zelaya et la police.
XINHUA/VNA/CVN