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Les forces de sécurité afghanes sur les lieux d'une attaque contre un centre de police, le 17 octobre à Gardez en Afghanistan. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Au moins 41 personnes dont vingt civils ont été tuées et près de 160 blessées au total, dont 110 civils à Gardez, capitale de la province de Paktiya (Sud-Est), dans l'attaque ciblant un vaste complexe de la police, selon le vice-ministre de l'Intérieur, le général Murad Ali Murad.
"L'énorme onde de choc qui a suivi la déflagration m'a jeté au sol, quand je me suis rué dehors, j'ai vu beaucoup de morts et de blessés. Dont le corps d'un ami très proche" raconte depuis son lit d'hôpital Sayed Agha, policier blessé à l'intérieur du QG de la police.
L'assaut revendiqué par les talibans a duré cinq heures et s'est terminé par la mort des cinq assaillants qui portaient des uniformes de la police.
Simultanément, dans la province voisine de Ghazni, "25 membres des forces de sécurité et cinq civils ont été tués et une dizaine blessés" dans l'attaque du siège du district d'Andar, à l'ouest de Gardez, selon le vice-ministre.
Interrogé au Pakistan par l'AFP, un responsable taliban a affirmé que ces deux opérations étaient des représailles à de récentes attaques de drones américaines : "Ces opérations sont une contre-attaque", a-t-il assuré.
Dans les deux cas, l'assaut a commencé par l'explosion de véhicules piégés qui ont ouvert la voie à des commandos armés.
"J'étais en classe quand j'ai entendu un énorme boum, tout le bâtiment a été secoué, les vitres ont volé en éclats. On essayait de sortir quand on a entendu une deuxième explosion. Plusieurs camarades ont été blessés par le verre", a rapporté un étudiant de Gardez, Noor Ahmad.
Hôpitaux débordés
À l'intérieur de l'hôpital de Gardez, c'est le chaos, "des enfants, des femmes et des policiers blessés attendent dans le hall" a précisé un correspondant de l'AFP qui a vu aussi des corps de policiers déposés à même le sol.
Des Afghans blessés lors de deux attaques à la voiture piégée, le 17 octobre à l'hôpital de Gardez. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Tout autour du lieu de l'attentat, le verre jonche le sol. Les rescapés, choqués, regardent les colonnes de fumée grise et les incendies.
En fin d'après-midi, les journalistes étaient toujours tenus à distance du site par les commandos d'élite qui ont mené l'assaut. Mais ils ont vu de l'extérieur des mares de sang et des carcasses de voitures, dont celle d'un Humvee, les bâtiments officiels effondrés et les barrières et murs de protection jetés à terre.
Le chef de la police provinciale, le général Toryalay Abdani, a été tué dès le début de l'assaut. Le complexe qui abrite un centre d'entraînement, des forces de la police nationale, de la police des frontières et des militaires a été soufflé par les explosions.
Après l'explosion des voitures suicides, a précisé le ministère de l'Intérieur, "les assaillants munis de vestes explosives et d'armes légères (...) sont entrés dans l'enceinte".
Les forces spéciales et des renforts de police ont été déployés.
AFP/VNA/CVN