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Des salariés de GM & S délogés par les forces de l'ordre le 5 septembre à Poissy, près de Paris. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Le tribunal de commerce de Poitiers doit rendre jeudi 7 septembre sa décision sur l'offre de reprise par l'emboutisseur GMD, qui préserverait 120 emplois sur 277. Une solution jugée "insuffisante" par les manifestants.
Venus en autocar et en voiture, ils se sont rassemblés et ont distribué des tracts devant l'une des entrées du site, tandis qu'à l'entrée opposée une contre-manifestation a rassemblé environ 120 membres de la direction de l'usine.
Les forces de l'ordre sont intervenues en milieu de journée pour déloger les manifestants qui avaient organisé un sit-in pour bloquer les camions chargés de voitures sortant de l'usine.
De précédents blocages par des salariés de GM & S à l'usine de Poissy, qui emploie 5.000 salariés, avaient occasionné "6 millions d'euros de pertes" pour PSA, a affirmé le maire de Poissy (LR) Karl Olive, venu lui aussi sur place, mais pour soutenir la direction du site.
"Ce qu'on veut ce sont des perspectives d'avenir", a expliqué le secrétaire général de la CGT de GM & S, Vincent Labrousse, qui s'est offusqué de la manière dont "le gouvernement traite les salariés qui défendent leurs emplois, alors qu'il y avait des possibilités de faire autrement".
"On défend nos emplois, on défend notre avenir", a pour sa part argué un autre délégué CGT, Franck Cariat, qui travaille depuis 21 ans dans l'entreprise.
Les salariés jugent que les garanties de commandes (22 millions d'euros annuels sur cinq ans) arrachées à PSA et Renault par Bercy ne sont pas un gage de la pérennité du site.
Le PDG de PSA "Carlos Tavares veut faire crever les salariés de GM&S" en décidant "de faire produire les pièces ailleurs à moindre coût", a estimé Jean-Pierre Mercier, délégué central CGT pour le groupe PSA, qui a estimé "légitimes" les revendications des salariés de GM&S.
"Ils ont contribué à fabriquer les bénéfices, ils doivent pouvoir maintenir tous les emplois et avoir des indemnités de licenciement supra-légales", a-t-il encore considéré, en soulignant que des salariés "vont partir avec quelques milliers d'euros alors que ça fait 30 ans qu'ils travaillent dans cette usine".
"C'est lamentable", a-t-il ajouté, en assurant que "la CGT de PSA se déclare solidaire à 100% des salariés de GM & S".
Les syndicats réclament 75.000 euros d'indemnité extra-légale par licencié et "un plan social digne de ce nom" pour un personnel à plus de 50 ans de moyenne d'âge.
GM & S était jusque-là le deuxième employeur privé de la Creuse.