Des politiques privilégiées pour attirer les investissements

Les investissements ont tendance à se limiter au secteur agro-sylvio-aquatique. L'industrie de transformation nécessitant des capitaux et des hautes technologies n'est pas encore la cible des investisseurs.

Plus de 72% des investissements sur la période 2000-2008 se concentrent dans 20 secteurs qui ne comprennent pas l'industrie de fabrication, la haute technologie, l'agriculture et la transformation agro-sylvio-aquatique. Telles sont les données publiées lors d'un échange de vues sur la situation économique récemment organisé par l'Institut central de recherche et de gestion économique (CIEM).

Outre les investissements du secteur étatique, 65% des fonds se concentrent dans 10 secteurs. Il s'agit de transport routier, fourniture en eau, hydraulique, transport fluvial, production électrique et de gaz, exploitation pétrolière, gestion étatique, services sanitaires et allocations sociales, services de télécommunications, culture et sport.

Quelque 17% s'effectuent dans 10 secteurs : commerce, services agricoles, production d'engrais, exploitation de charbon, production de ciment, sciences et technologies, immobilier, transport ferroviaire, hôtellerie et tourisme.

Hors étatiques, les 10 secteurs qui attirent 65% des fonds d'investissement sont commerce, hôtellerie, services, construction, transport routier et fluvial, services de télécommunications, exploitation de charbon, transformation de produits aquatiques, production d'électricité et de gaz.

Dix secteurs attirent 12% des investissements : restauration, éducation et formation, aquaculture, services agricoles, sylviculture, commerce immobilier, transformation du riz, du café et élevage porcin. Les investissements dans les secteurs industriels comme production de pâte de papier et papiers, bois et meubles, produits plastiques, textile-habillement... qui sont des points forts du privé sur la période 2000-2005 ont diminué légèrement en 2006.

Pendant la période 2000-2008, 47% des investissements directs étrangers (IDE) ont été décaissés dans les secteurs d'exploitation pétrolière, d'électricité et de gaz, fourniture d'eau, produits en cuir, commerce, immobilier, transport routier, production de ciment. Environ 22% des IDE sont allés dans 10 autres secteurs : textile-habillement, construction, confection, automobile et autres véhicules de transport, hôtellerie, services, machines électriques.

Les secteurs sylvicole et aquatique occupent 3% des IDE. Un même pourcentage est destiné aux secteurs de transformation agricole, aquatique et alimentaire. La production d'engrais et d'aliment pour animaux représente 2%.

Via ces résultats, on peut voir que les investissements étatiques dans les services financiers et monétaires, l'industrie de transformation et de haute technologie laissent encore à désirer. De plus, les fonds étatiques se concentrent dans les secteurs où les entreprises privées sont prêtes à investir comme commerce, hôtellerie, construction, confection...

Dans le secteur hors-étatique, les investissements dans l'agriculture, l'industrie et les services vont à l'exploitation des ressources naturelles, les transports et communications, l'hôtellerie, l'immobilier, la production de matériaux de construction, la fourniture en eau et électricité. Les IDE se concentrent dans l'exploitation des ressources naturelles et l'immobilier avec 26% des fonds. L'agriculture (y compris l'aquaculture et la sylviculture) et l'industrie concernée attirent seulement 8% des capitaux.

La transformation qui nécessite beaucoup de travailleurs et technologies attire 18% des fonds. Les services occupent 3% des IDE décaissés tandis que l'investissement dans l'immobilier a tendance à augmenter (15% du total des IDE en 2008).

Alors, une question se pose : est-ce que le mécanisme d'encouragement des IDE dans les secteurs de grande valeur ajoutée et de hautes technologies n'est pas encore efficace ?

Développer les infrastructures

En ce qui concerne la Stratégie de développement socioéconomique du Vietnam, Victoria Kwakwa, directrice de la Banque mondiale dans ce pays, fait remarquer la répétition des plans de développement des localités.

"Les localités construisent leur voie de développement avec différents objectifs et orientations. Pourtant, il y a des répétitions dans leurs plans", exprime Mme Kwakwa.

Le Vietnam a déterminé 3 régions économiques de pointe qui contribuent de plus en plus à la croissance nationale. Pourtant, les autorités locales s'intéressent au développement de certaines mais pas de toute la région. Alors, selon Nguyên Dinh Cung, chef adjoint de l'Institut central de recherche et de gestion économique (CIEM), il faudrait que les autorités provinciales s'efforcent de recevoir davantage d'assistances étatiques, surtout des aides publiques pour le développement, des aides financières du budget d'État ainsi que pour attirer les investissements privés et étrangers pour le développement local.

"Concernant la structure économique, les localités déterminent leur stratégie de développement socioéconomique en se basant sur l'augmentation de la production industrielle et des services, la diminution de la production agro-sylvio-aquatique. Autrement dit, elles veulent construire une même structuration économique au lieu de se baser sur leurs points forts et leur compétitivité", analyse M. Cung.

Les investissements se concentrent essentiellement à Hanoi et Hô Chi Minh-Ville. Selon CIEM, plus des deux tiers de la production industrielle résident à Hanoi, Hai Phong et dans les provinces voisines ainsi que dans la région du Sud-Est. Ces localités sont aussi sièges des entreprises. Jusqu'en 2007, 65% des entreprises, 70% des travailleurs et 84% des fonds appartiennent au delta du fleuve Rouge et à la région du Sud-Est.

Selon les experts, il est donc nécessaire de faire une planification globale et de contrôler strictement sa mise en oeuvre. Sans oublier de s'intéresser au développement des infrastructures qui aident à lier les régions économiques.

Minh Hà/CVN

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