Nguyên Duc Kiên, vice-président de la Commission de l'économie de l'Assemblée nationale
Selon moi, l'envergure des banques n'est pas le facteur décisif. On peut citer des exemples brillants de caisses de crédits populaires, dotées d'un fonds modeste comme les caisses de crédits populaires commuales des provinces de Dông Nai et Binh Duong (Sud). Ce qui est important, c'est qu'elles mènent des activités efficaces au service du développement socio-économique national.
Dans le passé, les critères d'attribution de la licence pour créer une banque étaient simples. Pour remédier à ces faiblesses, la Banque d'État a demandé aux banques par actions d'augmenter leur capital social et d'appliquer des critères stricts pour assurer la sécurité du système monétaire national.
Pour restructurer les banques, l'Assemblée nationale et le gouvernement doivent créer un couloir juridique, conformément à la loi et aux engagements internationaux du Vietnam. Avec les textes juridiques existants, les banques ont déjà réalisé des affaires de fusion et de rachat. Tout récemment, la banque par actions Liên Viêt (LVB) a officiellement annoncé son changement de nom en banque des Postes Liên Viêt (LPB), après avoir fusionné avec la Compagnie des épargnes des Postes. Cependant, on doit perfectionner ces textes.
Vu Viêt Ngoan, président du Comité national de supervision financière
Le Vietnam compte trop de petites banques aux capacités réduites, ce qui augmente d'autant les risques de faible solvabilité, le taux de créances douteuses... Celles-ci peuvent créer une instabilité économique préjudiciable au pays. Pour mener à bien la restructuration du système bancaire, il faut réviser les activités des banques pour analyser les points faibles et proposer des mesures portant sur la hausse du capital social, le respect d'un ensemble de critères de sécurité.
Restructurer le système bancaire est un besoin urgent, pour éliminer les banques les plus faibles. Les banques ne pouvant se restructurer devront envisager une autre solution, la fusion. La Banque d'État pourrait racheter des banques faibles, conformément à la Loi sur l'organisation des institutions de crédits, adoptée en 2010.
Face à la crise financière mondiale, le système financier du Vietnam est jugé faible. Dans le contexte où les pays du monde effectuent une restructuration de leur système financier pour rehausser sa capacité et prévenir les risques, si le Vietnam n'accélère pas le sien, il restera en arrière. Ce processus de restructuration vise à rehausser l'indépendance de la Banque d'État du Vietnam et aussi à supprimer les banques dépourvues de capacités financière et gestionnaire suffisantes. Cependant, il faut élaborer un plan détaillé et déterminer un agenda précis.
Cao Sy Kiêm, ex-gouverneur de la Banque d'État
La restructuration des banques doit commencer par les banques de petite envergure, les plus exposées aux risques. Avant de lancer la restructuration, il faut faire une enquête profonde sur les points faibles et les risques concrets du système bancaire. La restructuration vise à améliorer le volume de fonds des banques, leur capacité de gestion, leur niveau technologique et la qualité de leur personnel.
Ces dernières années, le système bancaire du Vietnam a connu une croissance exponentielle, notamment les banques par actions. Mais le niveau de gestion et la qualité de la main-d'œuvre n'ont pas suivi cette croissance. La plupart des banques se concentrent sur les services de crédits et sont pour la plupart des banques d'envergure modeste.
Dr Lê Xuân Nghia, vice-président du Comité national de supervision des finances
La restructuration des banques commerciales est un facteur clé de la restructuration économique nationale. Ce travail doit s'appliquer sur les bases de la pratique internationale. En premier lieu, il faut faire la transparence du rapport des biens des banques. En deuxième lieu, il est important d'édifier une stratégie de commerce conformément à capacité du marché financier du pays, tout en assurant la compétitivité internationale. Troisièmement, la réforme du système de comptabilité à la norme internationale est très importante. Le renforcement de la gestion des risques et la transparence des informations et des rapports financiers ont été cités parmi les missions. Objectif : dans trois ou cinq ans, les banques commerciales auront un envol en envergure, en compétitivité et en sécurité.
Thê Linh/CVN