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Logo de quatre géants de la technologie. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Les géants de la tech ont "leur propre quasi-réglementation privée qui ne s'applique qu'à eux-mêmes", estiment des parlementaires démocrates, dans un rapport publié mardi, après plus de 15 mois d'enquête et d'auditions avec les responsables des quatre entreprises.
"Pour le dire simplement, ces géants qui étaient autrefois des petites start-up, remettant en question le statu quo, sont devenus le genre de monopoles que nous n'avions pas vus depuis l'ère des barons du pétrole et des magnats des chemins de fer", insistent-ils en introduction du document de 449 pages.
Ces élus de la Chambre des représentants appellent en conséquence à des "séparations structurelles pour empêcher ces plateformes d'opérer dans des secteurs d'activité qui dépendent ou interagissent avec elle".
Ils veulent notamment mettre fin aux situations où une entreprise est à la fois juge et partie - comme Apple sur l'App Store, son magasin d'applications mobiles ou Amazon sur sa plateforme de vente en ligne.
"Les grandes entreprises ne sont pas dominantes par définition, et l'hypothèse selon laquelle le succès ne peut qu'être le résultat d'un comportement anti-compétitif est simplement fausse", s'est insurgé le géant du e-commerce dans un communiqué sur son blog.
À qui profite l'acquisition
Le débat revient de plus en plus fréquemment aux États-Unis, à mesure que monte la grogne contre les Gafa, toujours plus riches et plus puissants. La pandémie et le Grand confinement les ont même renforcés, alors que les grandes entreprises d'autres secteurs ont dû licencier des milliers de personnes.
Mais leur pouvoir économique, les sociétés de la tech l'ont "accru et exploité sur les marchés financiers de manière non-concurrentielle", affirment les présidents de la commission judiciaire Jerry Nadler, et celui de la sous-commission antitrust David Cicilline, dans un communiqué de presse.
Le rapport recommande que les plateformes autorisent une "interopérabilité" avec les équipements de leurs concurrents et l'établissement d'une "norme" pour interdire les acquisitions qui nuisent à la concurrence.
Cette mesure vise notamment Facebook, dont le patron, Mark Zuckerberg avait été longuement interrogé sur le rachat d'Instagram, fin juillet, lors d'une audition des dirigeants des quatre groupes par la commission.
"Facebook voyait Instagram comme une menace (...), donc (...) ils les ont rachetés", avait martelé Jerry Nadler, fustigeant le manque de compétition sur le marché des réseaux sociaux.
AFP/VNA/CVN