>>Australie : l'état d'urgence déclaré dans l'est suite à des feux de brousse
>>Incendies en Australie : les pompiers redoutent une aggravation de la situation
>>Australie: des milliers de personnes évacuées en raison de feux de forêt
Une voiture aspergée de produit retardant près d'un incendie qui menace une zone résidentielle en banlieue de Sydney, le 12 novembre. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Les feux de brousse se trouvaient mardi 12 novembre à quelques kilomètres du centre de Sydney, capitale de l'État de Nouvelle-Galles-du-Sud (Sud-Est). Des avions de lutte contre les incendies ont pulvérisé des produits retardant sur les arbres et les maisons d'une banlieue située au nord de la ville. Deux incendies qui s'étaient déclarés à Turramurra, à environ 15 kilomètres au nord de Sydney, ont dévasté une forêt d'eucalyptus située dans un parc forestier et atteint des maisons. Ils ont finalement été maîtrisés.
Cette ville de banlieue était entourée d'un épais nuage de fumée alors que les maisons, les véhicules et les routes étaient recouverts d'un produit retardant de couleur rouge framboise. "Les braises qui flottaient dans l'air ont déclenché des feux devant les maisons", a expliqué, Nigel Lush, un habitant. Selon le témoignage de Julia Gretton-Roberts, une autre habitante, l'incendie s'est propagé très rapidement.
Andrew Connon, un pompier, a expliqué qu'un certain nombre de maisons avaient été menacées mais que la pulvérisation du produit ignifuge a permis de limiter les menaces qui pesaient sur les habitations. Des milliers de pompiers avaient été déployés préventivement dans les États du Queensland et de Nouvelle-Galles-du-Sud en raison de conditions "catastrophiques" et "hors normes". Ils ont cependant été dans l'incapacité d'empêcher plusieurs feux de brousse de percer le périmètre de confinement. Des résidents qui n'avaient pas été évacués se sont ainsi retrouvés pris aux pièges.
"Trop tard pour partir"
Sur plus d'une centaine de feux de brousse, une situation d'urgence a été décrétée pour treize d'entre eux alors que de nombreuses villes sont directement menacées.
Carte de la Nouvelle Galles du Sud en Australie et localisation de régions touchées par les incendies en fonction de l'intensité de leur état d'urgence. |
hoto : AFP/VNA/CVN |
"Beaucoup de gens ont tenu compte des avertissements et sont partis tôt", a déclaré Shane Fitzsimmons, responsable des pompiers de Nouvelle-Galles du Sud, mais "manifestement, d'autres ont choisi de ne pas le faire". "Pour ceux qui se trouvent encore" dans les zones concernées par ces violents incendies "il est trop tard pour partir et se mettre à l'abri est désormais votre seule option", a-t-il affirmé.
Depuis vendredi 8 novembre, les incendies sur la côte est de l'Australie ont fait trois morts, détruit plus de 150 habitations et contraint des milliers d'habitants à fuir. Des températures atteignant 40 degrés et des vents soufflant à 60 km/h étaient attendus mardi 12 novembre sur la côte est de l'Australie. Selon des experts, la combinaison de ces éléments, très favorables aux feux de brousse, est la pire jamais enregistrée. Les vents qui soufflent d'ouest en est et l'intense sécheresse qui frappe la végétation risquent de propager les incendies en direction des foyers de population vivant sur le littoral.
"Ces conditions devraient s'aggraver", a affirmé M. Fitzsimmons, invitant les habitants des régions voisines à rester en état d'alerte. "Un excès d'optimisme tue", a-t-il averti. À titre préventif, environ 600 écoles ont été fermées, ainsi que de nombreux parcs nationaux. La police et l'armée apportent un appui logistique aux pompiers qui ont également reçu le soutien aérien d'une centaine d'appareils.
"Les feux sont partout"
Le rallye d'Australie, dernière manche du championnat du monde des rallyes de la FIA, qui devait débuter jeudi en Nouvelle-Galles du Sud, a été annulé mardi 12 novembre par les organisateurs.
Des habitants observent un incendie près de la localité australienne de Nana Glen, à environ 600 km au nord de Sydney, le 12 novembre. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Dans la ville de Hillville, au nord de Sydney, un incendie a ravagé une superficie équivalant à près de 25.000 terrains de foot. Comme pour beaucoup d'habitants, le feu s'est approché du domicile de Daniel Stevens qui s'est retrouvé contraint de plier bagages après avoir longuement hésité à abandonner sa maison et l'ensemble de ses biens. Dans la petite ville de Taree, également au nord de Sydney, des dizaines de personnes ont trouvé refuge dans un parc d'expositions. Caroline Watson, 59 ans, est arrivée lundi soir 11 novembre avec son époux et leur chien.
"Les feux sont absolument partout", a-t-elle dit. "Ils ne nous ont pas demandé de partir, mais on s'est dit que ça viendrait." Dans les Blue Mountains, à l'ouest de Sydney, Alan Gardiner, un pompier de Winmalee, a indiqué que les habitants étaient "terrifiés et à bout de forces". La ville porte encore les stigmates de l'incendie de 2013 qui avait détruit 200 habitations. La population est consciente de l'importance de se décider à temps pour partir, en raison du peu d'axes routiers dans cette zone montagneuse. "S'il y a un incendie, ce sera catastrophique", estime M. Gardiner.
De tels incendies se produisent chaque année sur l'immense île-continent pendant le printemps et l'été en Australie. Cette année, la saison des feux a été particulièrement précoce et violente et pourrait être l'une des pires connues par le pays. En Nouvelle-Galles du Sud, un million d'hectares a déjà brûlé, soit déjà trois fois plus que l'an dernier.
AFP/VNA/CVN