Objectif 2022
Des gauches divergentes se réunissent pour parler présidentielle

Les dirigeants de gauche se réunissent samedi 17 avril dans un hôtel parisien à l'initiative de l'écologiste Yannick Jadot, qui espère en faire la première étape d’un rapprochement en vue de la présidentielle malgré des absences remarquées.

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Benoît Hamon (droite) et Yannick Jadot, lors de la dernière campagne présidentielle, le 26 février 2017 à Paris.

"Si on veut pas être condamnés à un duel entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron, on a une obligation de proposer une grande espérance pour notre pays, ça commence par se mettre autour d'une table aujourd'hui", a déclaré M. Jadot à la presse avant le début de la réunion à 10h00.

Le secrétaire national d'EELV Julien Bayou, l'ancien candidat à la présidentielle Benoît Hamon - arrivés ensemble en tant qu'alliés dans le Pôle écologiste - le premier secrétaire du PS Olivier Faure, la maire de Paris Anne Hidalgo, le député européen Place publique Raphaël Glucksmann... il y avait bien longtemps qu'autant de personnalités de gauche n'avaient été réunies dans une même pièce.

"Il n'y aura pas de fumée blanche, ce n'est pas l'élection du pape", a toutefois prévenu M. Bayou, répétant que la priorité restait "la crise sanitaire et les régionales" fin juin.

"Je pense à la situation des classes moyennes et populaires, c'est pour eux que nous devons faire la transition écologique dans la justice sociale", a affirmé Mme Hidalgo. Selon M. Faure, "il y en a marre d'avoir des gens qui disent que l'élection d'une Marine le Pen ou d'un Macron ne serait pas supportable et qui leur déroulent le tapis rouge par leurs divisions".

En dépit du "casting" inédit de cette réunion qui devait se dérouler jusqu'au milieu de la journée, plusieurs leaders de gauche, et non des moindres, étaient absents à cette réunion. À commencer par l'Insoumis Jean-Luc Mélenchon, arrivé 4e au premier tour de 2017 et déjà déclaré candidat pour 2022, mais actuellement en voyage en Amérique latine.

Pendant plusieurs jours, ses lieutenants et le camp Jadot ont échangé des courriers à propos de l'ordre du jour exact de la réunion. Les Insoumis la souhaitaient cantonnée à l'aboutissement d'un "pacte de non-agression", jugeant les convergences sur le fond insuffisantes pour amorcer tout rapprochement. Résultat, même le coordinateur du mouvement Adrien Quatennens ne se déplacera pas, laissant le responsable des relations avec les gauches Eric Coquerel représenter LFI. Ce dernier a d'ailleurs souligné à son arrivée "les différences importantes sur le fond" entre les forces en présence.

Pas "d'embrassades lyriques

De son côté le chef des communistes Fabien Roussel, qui vient lui-même de franchir la première étape pour être investi candidat à la présidentielle par son parti, a préféré consacrer son samedi à sa circonscription de député, glissant qu'il ne voulait pas une "primaire" des gauches. Son porte-parole Ian Brossat le remplace.

Anne Hidalgo (droite) et Ian Brossat, le 6 décembre 2017 à Paris. 
Photo : AFP/VNA/CVN

Au sein même du pôle écologiste, la réunion ne fait pas consensus. M. Bayou a plusieurs fois rappelé ces derniers jours que les écologistes désigneraient leur candidat via leur primaire interne de septembre - à laquelle Yannick Jadot pourrait être candidat.

Son alliée au pôle écolo, la députée et présidente de Génération écologie Delphine Batho se dit pour sa part "contre les mariages forcés" et ne viendra pas: "La question d'une coalition doit venir dans un deuxième temps seulement, une fois défini un projet de transformation écologique de notre pays".

Il faut dire que de l'économie à l'Europe en passant par le nucléaire et la laïcité, les gauches ont de nombreuses divergences, même si cela tient parfois de la nuance.

Yannick Jadot a semblé tenir compte des réserves: "On ne discutera pas des candidatures, parce que si on le fait le processus est mort. Discutons, explorons ce qui nous rassemble, ce qui répond aux difficultés du quotidien des Français".

"Le but est d'avoir un projet qui donne du souffle"; cette réunion, c'est "plus positif que des anathèmes", a affirmé Eric Piolle, maire EELV de Grenoble, probable futur candidat à la primaire du Pôle écologiste.


AFP/VNA/CVN

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