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Des émoticônes hommes et femmes portant des tenues traditionnelles des ethnies du Vietnam. |
Photo : CTV/CVN |
Récemment, le jeune graphiste Nguyên Minh Ngoc a mis en avant son dernier produit : des émojis représentant les ethnies du Vietnam. Chacune est illustrée par des icônes d’une femme et d’un homme arborant les vêtements typiques. Ces dessins numériques font suite au projet Nho to Viêt Nam, visant à parler d’un grand Vietnam par de petits émojis. "+Nho to Viêt Nam+ se sert de ces petites icônes pour présenter un Vietnam grand, à l’Histoire longue et ancienne, et aux cultures riches et variées", explique Minh Ngoc.
Le jeune graphiste veut en profiter aussi pour faire un appel à contribution du public et des lecteurs pour perfectionner cet ensemble d’icônes en donnant des idées pour que les vêtements soient les plus exacts et représentatifs possible.
Combler un manque d’émojis sur le Vietnam
Ce projet inédit né des observations de Minh Ngoc sur Internet. Il s’est en effet aperçu que les internautes - surtout les jeunes - utilisent très souvent des icônes pour illustrer et animer leurs conversations, publications ou commentaires mais qu’il leur manquait quelque chose. "Les émojis correspondent presque à des logogrammes aujourd’hui, c’est un véritable langage. Mais justement, quand on veut parler du Vietnam, on manque encore de mots", explique-t-il.
Les icônes courantes contiennent un seul emblème du Vietnam, c’est celui du drapeau national. Le dessinateur graphiste entend graver l’empreinte du pays dans la riche collection des icônes mondiales. Avec ces petits dessins, Minh Ngoc souhaite apporter sa contribution à la promotion de la culture vietnamienne à l’échelle mondiale.
Apprendre pour créer
Outre cet aspect promotionnel, le concepteur considère le projet Nho to Viet Nam comme un outil d’enrichissement de connaissances, d’abord pour lui-même et ensuite pour les autres. "Ce travail constitue un défi et l’occasion de tester ma persévérance, ma stabilité mentale et ma détermination à aller au bout des choses", affirme-t-il. Avant d’ajouter que terminer cet ensemble d’icônes lui a pris quatre mois, depuis la consultation des documents à la publication de ses créations numériques.
Au cours de la réalisation du projet, Minh Ngoc s’est passionné pour les ethnies Pà Then, Lô Lô et Cor dont il admire la beauté de leurs vêtements colorés. Concernant les traditions des ethnies, il voudrait maintenant pouvoir assister à la fête du saut au-dessus du feu des Pà Then dans la province de Hà Giang (Nord) et à des cérémonies de "Dominer le chant du coq" (coutume consistant à chanter plus fort que les coqs au Nouvel An lunaire pour s’attirer chance et bonheur pour le reste de l’année) des Pu Péo sur le plateau de Dông Van, aussi à Hà Giang.
L’ethnie la plus mystérieuse pour Minh Ngoc est celle des Chut (aussi appelés Ruc). Jusqu’aux années 1950, ils vivaient encore dans des grottes et cavernes de la province de Quang Binh (Centre). Ils n’ont pas vraiment de vêtements traditionnels, alors les personnages dessinés par Minh Ngoc portent un polo pour l’homme et un t-shirt pour la femme, leurs vêtements quotidiens étant désormais les mêmes que ceux des Kinh.
Les émojis sur les vêtements typiques des ethnies du Vietnam constituent la première partie du projet Nho to Viêt Nam. Les suivantes porteront sur la cuisine, les professions, les sites populaires, les instruments de musique, entre autres. Minh Ngoc envisage de travailler entre quatre et six mois supplémentaires pour réaliser chaque thème. Il souhaite que l’ensemble des icônes sur les 54 ethnies du Vietnam soit mis en service dans le courant du mois.
Passionné d’art et de culture
Nguyên Minh Ngoc, concepteur du projet "Nho to Viêt Nam", visant à promouvoir la culture nationale. |
Photo : CTV/CVN |
Passionné de peinture depuis son enfance, Minh Ngoc a suivi des cours de graphisme en dehors de ses études à l’université. Après la licence, il a travaillé comme graphiste et illustrateur.
Deux ans après, il quittait son travail pour aller faire des études à Lasalle, une école d’arts et de design de Singapour. Début 2020, alors qu’il cherchait du travail à Singapour, la pandémie de COVID-19 a émergé pour toucher le monde entier. Il a conçu alors un alphabet sur le thème du nouveau coronavirus et le poste sur Behance, un site web où des artistes et créateurs partagent leurs créa-tions. Chaque lettre de son alphabet traite graphiquement d’une actualité ou d’un phénomène lié à la pandémie et à ses impacts sur la société. "C’était un projet à but non lucratif, mon préféré à l’époque", partage le jeune dessinateur.
Précédemment, il avait déjà réalisé un autre alphabet, cette fois-ci sur le thème des gâteaux et snacks traditionnels de Singapour. Un travail soutenu et apprécié par les amateurs de la gastronomie singapourienne. Toutes les étapes de ces projets, de Singapour à Nho to Viêt Nam, sont réalisées par lui et lui seul : recherche de documentation, conception, mise en page...
À l’avenir, Minh Ngoc espère collaborer avec d’autres jeunes qui lui permettront de valoriser ses projets et d’améliorer l’esthétique, la popularité et l’exactitude de ses produits.