Des colis explosifs visent des figures anti-Trump en pleine campagne électorale

Des bombes artisanales adressées à Barack Obama, Hillary Clinton, CNN et d'autres détracteurs de Donald Trump: en pleine campagne pour les législatives, la polarisation politique américaine a pris un tour dramatique mercredi 24 octobre, Donald Trump appelant au rassemblement tandis que des élus démocrates l'accusaient d'attiser la violence.

Combinaison créée le 24 octobre montrant Barack Obama, Hillary Clinton, George Soros, Debbie Wasserman Schultz et Maxine Waters.
Photo: AFP/VNA/CVN

En quelques heures, les alertes au colis suspect se sont succédé, de New York à la Floride en passant par Washington, avec une fausse alerte en Californie. Aucune victime n'a été signalée mais les forces de l'ordre ont été placées en état d'alerte. Les responsables new-yorkais, toujours inquiets face au terrorisme depuis les attentats de septembre 2001, ont dénoncé des actes de "terreur", appelant la population à la vigilance. "Dans des moments comme celui-ci, nous devons nous rassembler", a réagi Donald Trump. "Les actes et les menaces de violence politique n'ont pas leur place aux États-Unis".

La première alarme a retenti dans la matinée lorsque le service fédéral chargé de la protection des anciens présidents a annoncé avoir intercepté deux colis contenant "des engins explosifs potentiels", destinés à l'ex-secrétaire d'État démocrate Hillary Clinton, qui réside dans la banlieue de New York, et à l'ex-président démocrate Barack Obama, qui habite à Washington. Le paquet destiné à Mme Clinton, rivale malheureuse de Trump à la présidentielle 2016, a été intercepté mardi soir 23 octobre, celui destiné à Barack Obama mercredi matin 24 octobre, a indiqué le Secret Service. Aucun des colis n'a atteint ses destinataires, a-t-il précisé.

Peu après, la chaîne d'information CNN, souvent prise pour cible par Donald Trump qui l'accuse de critiquer systématiquement sa présidence, évacuait ses bureaux new-yorkais après la découverte d'un colis suspect. La police new-yorkaise a confirmé que le colis contenait un engin "apparemment explosif" et une "poudre blanche", en cours d'analyse, a confirmé son chef, James O'Neill. Le paquet était adressé à John Brennan, ex-directeur de la CIA et commentateur sur CNN, très hostile à Trump, au point que le président américain lui a retiré en août son habilitation de sécurité.

Envois coordonnés

La tension est devenue psychose lorsque la police de Floride a indiqué avoir trouvé un colis suspect près du bureau de l'élue au Congrès américain Debbie Wasserman Schultz, ex-présidente du comité national du parti démocrate.

Cette image diffusée mercredi 24 octobre par CNN montre le "colis suspect" reçu par la chaîne à son bureau de New York.

Au moins deux autres personnalités démocrates, noires, l'ex-ministre de la Justice d'Obama, Eric Holder, et la députée californienne Maxine Waters ont aussi été visées par des colis suspects. Personne n'a revendiqué l'envoi de ces colis, survenu après qu'un engin explosif eut été retrouvé lundi dans la boîte aux lettres de la résidence new-yorkaise du milliardaire George Soros, démocrate notoire devenu une cible des nationalistes américains et européens. Aucune arrestation n'a été annoncée.

Mais le FBI a confirmé que les cinq petits paquets jaunes destinés à Soros, Clinton, Obama, Holder et Brennan étaient "d'apparence similaire" et portaient plusieurs timbres avec une même adresse d'expéditeur: celle de Mme Wasserman Schultz. La police fédérale a estimé "possible qu'il y ait d'autres paquets envoyés ailleurs", demandant au public d'être vigilant.


AFP/VNA/CVN

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