Reprenant pour son intitulé le nom de ce conte populaire rendu célèbre par Charles Perrault et les frères Grimm, la performance a été imaginée par l'Ukraino-canadien Taras Polataiko au Musée national d'art ukrainien.
Une visiteuse regarde la belle endormie dans une chambre faiblement éclairée. |
Plusieurs jeunes femmes volontaires "dorment" en public par tranches de deux heures. Elles viennent chaque jour pendant trois jours. Celui -- ou celle, comme Iana Krasnokoutska -- qui veut tenter sa chance, doit s'engager par écrit à épouser la belle si elle se réveille.
Les plus hésitants ont la possibilité de regarder la belle endormie dans une chambre faiblement éclairée, sans déposer de baiser sur ses lèvres.
"Je ne suis pas prêt à embrasser une femme au premier rendez-vous, et c'est assurément la première fois que je la vois", témoigne ainsi Oleksandr Dankov, 43 ans. "Je vais peut-être revenir", ajoute-t-il.
Iana Krasnokoutska, 23 ans, s'est montrée plus hardie. "C'est un conte de fées, j'étais donc juste curieuse d'essayer", indique-t-elle, souriant après son furtif baiser.
L'artiste Taras Polataiko explique avoir été inspiré par le conte, dans lequel la jeune princesse, victime d'une malédiction, sommeille pendant des centaines d'années avant d'être enfin réveillée par le baiser d'un prince.
"Notre peuple peut être patient très longtemps. Quand la Belle est endormie, le royaume entier dort également. Pour réveiller le royaume, il faut réveiller la Belle", dit-il. Il précise avoir recruté pour cette performance des jeunes femmes séduisantes cherchant une relation stable.
"Les cinq filles que j'ai choisies sont splendides, intelligentes et attendent le véritable amour", dit-il, affirmant avoir choisi parmi plus de cent candidates. "Nous avons trois ou quatre visiteurs chaque jour qui souhaitent réveiller la belle au bois dormant, hommes comme femmes, mais personne n'a encore eu la chance d'y parvenir".
Natalia Bakovskaïa, 27 ans, a été la première belle au bois dormant à s'exposer aux baisers, après que ses sœurs lui ont parlé du casting, annoncé à la télévision. "Quand cela a commencé, je me suis sentie comme dans un conte de fées", a-t-elle déclaré.
"C'était difficile le premier jour de dormir avec toutes les caméras et les visiteurs, mais ensuite, j'ai apprécié ces deux heures de repos au milieu de la journée et je me suis même assoupie", ajoute-t-elle.
La jeune femme a précisé qu'elle n'avait pas ouvert les yeux et n'avait donc pas trouvé son prince, bien que l'un des baisers qu'elle a reçus ait été "particulièrement mémorable".
Mais même en visionnant plus tard une vidéo des prétendants qui se sont succédé le premier jour, elle n'a pu en reconnaître l'auteur. La quatrième "belle au bois dormant", Iana Gourji, 24 ans, sentant un baiser sur son front, a pour sa part ouvert les yeux pour découvrir non un prince, mais une princesse, prénommée Katia. Pas de mariage en vue, il n'est d'ailleurs pas autorisé entre personnes du même sexe en Ukraine.
AFP/VNA/CVN