Le ministre irakien des Affaires étrangères, Hoshyar Zebari, a affirmé que ces attentats portaient la "marque" du réseau d'Al-Qaïda, qui rappelle des attaques spectaculaires menées au cours des derniers mois contre des hôtels et des ministères.
Deux premières attaques ont eu lieu à la mi-journée dans le quartier Mansour (Ouest) : l'une à l'entrée de l'ambassade égyptienne, en partie détruite, et l'autre près des ambassades allemande, espagnole et syrienne non loin.
Quelques minutes plus tard, c'est l'ambassade d'Iran qui a été visée. Aucun diplomate n'a été tué dans ces attaques. Selon un dernier bilan du ministère de l'Intérieur, au moins 30 personnes sont mortes et 224 ont été blessées.
Les forces de sécurité ont stoppé une quatrième voiture piégée à Masbah (Centre), qui devait être apparemment utilisée contre le quartier général des forces de sécurité chargées de la protection des ambassades, selon un porte-parole du commandement militaire de Bagdad.
À l'ambassade d'Égypte, le kamikaze a réussi à passer plusieurs barrages pour se faire exploser à quelques mètres de l'entrée. "J'ai vu le camion, il avançait lentement. Trois gardes de sécurité ont ouvert le feu pour l'arrêter mais il a continué à avancer et a explosé", a lancé encore sous le choc Saïd Mohammed. "Je veux demander à l'armée? Comment ce véhicule a-t-il pu arriver jusqu'ici"?
Selon les Affaires étrangères égyptiennes, le responsable de la sécurité du bâtiment, un Irakien, a été tué de même qu'un "certain nombre des membres de l'unité" de sécurité.
À Berlin, la chancelière Angela Merkel s'est dit "profondément touchée" par ces attentats, "en particulier celui à proximité de l'ambassade d'Allemagne", où un agent de sécurité irakien a été tué.
Paris a condamné des "actes de barbarie" et la Ligue arabe a estimé qu'ils visaient à "déstabiliser l'Irak à un moment délicat".
Devant l'ambassade d'Iran, la rue était prise dans des scènes de chaos. Un cratère d'au moins 5 mètres de large était visible.
Cinq corps calcinés étaient visibles sur les lieux et des lambeaux de chair dispersés au sol. Trois corps étaient encore pris dans la tôle écrasée de leur véhicule alors que des pompiers éteignaient des carcasses d'un taxi et d'un bus en feu, sous les cris des policiers tentant d'éloigner les badauds "Ils ne tuent jamais les ministres, les responsables ou les chefs d'État. Ce sont toujours les chauffeurs de taxi, les fonctionnaires et les commerçants qui sont tués. Combien de temps cela va-t-il durer?", a lancé Abou Ahmed, chauffeur de taxi.
Pour Ziad, officier de l'armée blessé à la tête, "si les partis politiques ne se mettent pas d'accord rapidement le pays va replonger dans les violences confessionnelles".
Les États-Unis, dont les troupes de combat doivent se retirer en août d'Irak, ont mis en garde contre l'utilisation par Al-Qaïda du vide du pouvoir après les législatives du 7 mars. "C'est une attaque politique qui vise à nuire au processus (politique) et à envoyer le message que les terroristes sont toujours actifs", a insisté M. Zebari.
Les partis politiques mènent de difficiles tractations pour former le prochain gouvernement, après la victoire de l'ancien Premier ministre laïque Iyad Allawi, qui a devancé de seulement 2 sièges le chef du gouvernement sortant Nouri al-Maliki.
Par ailleurs, 3 personnes ont été tuées et 30 blessées dans une attaque à la voiture piégée.
AFP/VNA/CVN