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Dans le parc Astérix à Plailly dans l'Oise, le 2 juin. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Les 80 hectares du parc, dont 34 hectares de loisirs et 26 hectares de parkings, paraissent bien vides à une semaine de la réouverture. Ici et là pourtant les petites mains sont à l'œuvre : là on plante un dernier clou, là on balaie devant une boutique, tel le personnage Bonemine, alors que plus loin les 42 attractions tournent sans personne à bord.
Et puis soudain, au détour d'une allée apparaît Astérix, répétant au pas cadencé sa déambulation dans le parc.
"Nous sommes en plein préparatifs et ça fait du bien de voir un peu de monde sur ce parc Astérix qui a été fermé pendant sept mois", déclare Delphine Pons, toute nouvelle directrice générale du parc.
Inauguré en 1989 à Plailly dans l'Oise, le parc Astérix, qui appartient à la Compagnie des Alpes, a accueilli 2,325 millions de visiteurs en 2019 pour un chiffre d'affaires de plus de 123 millions d'euros. La pandémie a fait chuter de 40% la fréquentation et d'autant le chiffre d'affaires en 2020.
Partout dans le parc, les 600 saisonniers recrutés pour l'ouverture (plus de 1.000 en pleine saison) terminent leur formation pour être fins prêts le 9 juin.
Le port du masque est obligatoire à partir de 11 ans dans le parc Astérix. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Depuis l'annonce de la réouverture, Delphine Pons a noté une "accélération très nette des réservations", qui sont obligatoires jusqu'au 30 juin. Dans un premier temps, le parc travaillera "avec une jauge à 65% de sa capacité à savoir 20.000 visiteurs", explique-t-elle.
Le port du masque est obligatoire à partir de 11 ans, des marquages au sol assurent la distanciation entre les groupes qui seront limités à six personnes. Plus de 900 points de distribution de gel hydroalcoolique ont été installés et la désinfection des mains sera obligatoire à l'entrée de chaque attraction.
Soudain, "le silence"
Thomas Vallet, responsable adjoint de la maintenance, vérifie les harnais de protection du "pégase express" alors que les hauts-parleurs diffusent en boucle de la musique de danse sirtaki.
La reprise "fait beaucoup, beaucoup de bien au moral (...) On a tous hâte que les grilles du parc rouvrent pour voir les personnes arpenter les allées du parc, monter dans nos attractions", s'enthousiasme ce trentenaire, arrivé en 2006 comme apprenti et qui fait aujourd'hui partie des 300 permanents du parc.
Bien qu'habitué à ce que le parc ferme trois mois par an, il a trouvé la période du COVID "assez dure". "Outre l'arrêt d'un parc d'attraction, c'est l'arrêt d'un lieu festif où les gens sont là pour s'amuser. C'est un parc qui a l'habitude d'entendre des cris, des rires et d'un seul coup, un silence", raconte-t-il.
"Au bout de six mois, les jours commencent à être très longs", ajoute-t-il avant de reprendre ses vérifications.
Nous sommes donc à J-8 avant la reprise, il n'y a aucun visiteur... Aucun ? Non ! Une famille d'irréductibles Gaulois résiste encore et toujours et se promène dans les allées du parc. La famille Allavoine a remporté un concours organisé pour la réouverture. Elle a passé la nuit et la journée sur place.
Et pour ces fidèles du parc qui viennent chaque année, le COVID ne change rien.
"Le parc est nickel, ils n'ont pas de rodage à faire", assure le père de famille Frédéric, 36 ans, attablé pour un goûter avec Lindsay, 35 ans, Louane 10 ans, Lilou et Nolan, 8 ans. Dispensés de masque par leur âge, les trois enfants affichent un large sourire.
Même le protocole sanitaire ne les refroidit pas, "on y est habitué depuis un an, c'est tout à fait naturel, il faut passer par là pour pouvoir profiter", assure Frédéric Allavoine.