>>Israël découvre une synagogue vieille de 2.000 ans
>>L'"archéologie galactique" exhume un "courant" d'étoiles des premiers âges
>>Découverte d'un objet inconnu dans la Voie lactée par des astronomes australiens
Vue du site antique vieux de 9.000 ans dans un désert dans le sud-est de Jordanie, le 23 février 2022. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Le site, qui date de l'Âge de pierre, a été exhumé en 2021 dans le désert de Jibal al-Khashabiyeh, dans le sud-est de la Jordanie, selon un communiqué conjoint du département jordanien des Antiquités et du ministère jordanien des Antiquités, publié mardi 22 février
Il a été découvert par une équipe d'archéologues français et jordaniens, réunis au sein du Projet archéologique du Sud-est de Badia (SEBAP).
Utilisé pour les rites de chasseurs de gazelle, le site comprend notamment un autel et un modèle miniature d'un piège à gibier surnommé "cerf-volant du désert" en raison de sa forme.
À l'ère néolithique, les gazelles étaient rabattues par les chasseurs vers de grands murs en pierre qui les dirigeaient ensuite vers un enclos ou un trou où elles étaient abattues.
Des structures similaires, aux murs parfois longs de plusieurs kilomètres, ont été découvertes en Arabie saoudite, en Syrie, mais aussi en Turquie et au Kazakhstan.
Celle découverte en Jordanie est "spectaculaire et inédite", ont affirmé les autorités jordaniennes dans leur communiqué, soulignant qu'il s'agissait de "la plus ancienne structure au monde construite à grande échelle connue jusqu'à présent".
Le site comprend également deux stèles à silhouette humaine - dont une haute de 1,12 mètres -, mais aussi des silex, des statuettes représentant des animaux, et 150 fossiles marins placés d'une certaine manière.
Le SEBAP espère pouvoir approfondir sa connaissance des "premières sociétés pastorales et nomadiques, ainsi que l'évolution des stratégies" de chasse, d'après le communiqué.
Ces "cerfs-volants du désert" suggèrent "des stratégies de chasse massive extrêmement sophistiquées, inattendues à une époque aussi ancienne", explique le communiqué.
Le site servait certainement à "invoquer les forces surnaturelles pour des chasses fructueuses et des proies en abondance."
L'ambassadrice de la France en Jordanie, Véronique Vouland-Aneini, a salué une "réussite à la fois pour le monde scientifique et la Jordanie", estimant que "cela nous donne un témoignage précieux de l'Histoire au Moyen-Orient, ses traditions et ses rituels".