Syrie
Début des pourparlers le 10 mars, l'opposition traîne des pieds

Les négociations sur un règlement politique de la guerre en Syrie devraient reprendre le 10 mars, malgré les réticences de l'opposition qui réclame notamment des avancées sur le plan humanitaire.

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Ces pourparlers à Genève, sous l'égide de l'ONU, seront les premiers depuis l'entrée en vigueur le 27 février d'une trêve inédite entre régime syrien et rebelles, qui semble tenir globalement malgré des accusations mutuelles de violations quotidiennes.

Deux raids aériens ont frappé le 4 mars les alentours de Douma, zone rebelle à l'est de Damas, la capitale syrienne.

Mais un porte-parole de l'opposition a affirmé le 5 mars que celle-ci n'avait toujours pas pris de décision concernant sa participation, disant attendre un "progrès" sur le plan humanitaire.

L'émissaire de l'ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, a annoncé que les négociations, auparavant reportées du 7 au 9 mars, devraient finalement débuter le 10. "Je pense que nous allons commencer le 10", a-t-il affirmé au quotidien panarabe Al-Hayat.

Depuis les premières négociations qui avaient échoué en 2014, la principale pierre d'achoppement reste le sort du président Bachar al-Assad, qui refuse de partir malgré la révolte de 2011 qui a dégénéré en guerre brutale, faisant plus de 270.000 morts et des millions de réfugiés et de déplacés.

M. de Mistura a rappelé que "l’ordre du jour du processus est clair : premièrement des négociations en vue d'un nouveau gouvernement, deuxièmement une nouvelle Constitution, et troisièmement des élections parlementaires et présidentielle dans un délai de 18 mois".

Il y a quelques jours, il avait estimé que c'était aux Syriens eux-mêmes de décider du sort du chef de l'État, au pouvoir depuis l'an 2000.

Assad doit partir, selon Ryad

Le 5 mars, l'Arabie saoudite a estimé que M. Assad, dont le clan dirige la Syrie depuis plus d'un demi-siècle, devait partir dès la mise en place d'une autorité de transition.

"Un organe de transition est mis en place, le pouvoir passe d'Assad à cet organe (...), et il s'en va", a affirmé le chef de la diplomatie saoudienne Adel al-Jubeir.

En février, des négociations à Genève avaient tourné court en raison de l'intensification des bombardements de la Russie. Depuis, un accord de cessez-le-feu a été conclu par les États-Unis et la Russie, avec le soutien de l'ONU.

Les conditions ne sont "actuellement pas propices" à une reprise des discussions, a d'ailleurs déclaré le 4 mars Riad Hijab, coordinateur du Haut comité des négociations (HCN), qui regroupe responsables politiques et représentants de groupes armés de l'opposition.

L'opposition réclame notamment la libération des prisonniers et l'acheminement de l'aide humanitaire, conformément à la résolution 2254 du Conseil de sécurité de l'ONU.

"Le HNC n'a pas pris de décision jusqu'à présent", a affirmé son porte-parole Monzer Makhos. "Nous attendons un progrès sur la question humanitaire et le respect du cessez-le-feu. Ce qui s'est passé jusqu'à présent n'est pas suffisant pour que nous participions".

La Coalition nationale syrienne (CNS), la principale formation de l'opposition en exil, a élu samedi 5 mars un nouveau chef, Anas al-Abdé, succédant à Khaled Khoja.

Selon M. de Mistura, l'ONU a récemment fait parvenir de l'aide à "115.000 personnes" assiégées, mais 300.000 autres personnes ont besoin d'aide et 4,6 millions se trouvent dans des zones difficiles d'accès.

Moscou a signalé le 5 mars neuf violations du cessez-le-feu en 24 heures, contre 27 la veille.

La trêve offre un répit aux Syriens épuisés par cinq ans de guerre et de pénuries. Samedi 5 mars, au lendemain du retour de l'eau à Alep (Nord), l’électricité était progressivement rétablie dans l'ex-capitale économique de la Syrie.

Les bombardements intenses se poursuivent toutefois, notamment sur les territoires tenus par les extrémistes du groupe État islamique et du Front Al-Nosra (branche locale d'Al-Qaïda), exclus de l'accord de cessez-le-feu.

AFP/VNA/CVN

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