Tusk appelle les migrants économiques à rester chez eux

Le président du Conseil européen Donald Tusk, après une visite en Grèce, s'entretient vendredi 4 mars à Istanbul avec le président turc Recep Tayyip Erdogan, à trois jours d'un sommet crucial avec la Turquie sur la crise migratoire en Europe.

Le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu (droite) et le président du Conseil européen Donald Tusk, lors d'une conférence de presse après une réunion à Ankara le 3 mars.
Photo : AFP/VNA/CVN

De son côté, le président François Hollande reçoit dans la matinée la chancelière Angela Merkel à l'Élysée, pour tenter de trouver des remèdes à la crise qui fait tanguer le couple franco-allemand.

Jeudi 3 mars, M. Tusk a appelé les migrants économiques à ne pas venir sur le continent européen et prôné de nouvelles mesures pour ralentir un flot migratoire "encore beaucoup trop élevé".

Lors d'une visite en Grèce, en première ligne, M. Tusk a tenté de décourager les migrants économiques. "Ne venez pas en Europe. Ne croyez pas les passeurs. Ne risquez pas vos vies et votre argent. Tout cela ne servira à rien", a lancé M. Tusk à Athènes. "Ni la Grèce, ni aucun autre pays européen ne pourront continuer à être des pays de transit", a-t-il prévenu, "les réglementations de Schengen seront à nouveau appliquées".

Mercredi 2 mars, en Slovénie, M. Tusk avait estimé qu'un retour aux dispositions de la zone Schengen, incluant des contrôles rigoureux à ses frontières extérieures, était une condition "préalable" à une solution à la crise des migrants.

Dans l'après-midi, M. Tusk a profité d'un entretien avec le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu pour rappeler que le flot des migrants restait "encore beaucoup trop élevé".

"D'autres mesures sont nécessaires" pour enrayer ce flux, a jugé le responsable européen, suggérant la mise en place d'un "mécanisme rapide et à grande échelle destiné à renvoyer les migrants irréguliers qui arrivent en Grèce".

La Turquie a fait savoir mercredi 2 mars qu'elle était prête à signer avec 14 pays un accord de réadmission sur son sol des migrants clandestins. Elle a signé en novembre avec l'UE un accord l'engageant à ralentir le flux des migrants en échange d'une aide de 3 milliards d'euros et d'une accélération de sa procédure de candidature à l'Union européenne.

"Tout ce qui est nécessaire"

Mais cet accord n'a pas donné les résultats escomptés, provoquant la frustration des Européens qui reprochent à la Turquie, laquelle accueille 2,7 millions de réfugiés syriens, de ne pas jouer le jeu.

Des migrants attendent à la frontière entre la Grèce et la Macédoine, le 3 mars 2016 près d'Idomeni.
Photo : AFP/VNA/CVN

M. Davutoglu s'est défendu jeudi 3 mars en répétant que son pays était déterminé à "faire tout ce qui était nécessaire" pour lutter contre les migrations clandestines.

Alors que plus de 11.500 migrants sont toujours bloqués à la frontière de la Grèce avec la Macédoine, M. Tusk a également critiqué jeudi 3 mars les actions "unilatérales" de certains pays membres de l'UE qui ont imposé des quotas à l'entrée de leurs territoires. "Des décisions unilatérales sans une coordination préalable, même si elles sont compréhensibles dans un contexte national, portent atteinte à l'esprit européen de solidarité", a-t-il affirmé.

La fermeture partielle des frontières sur la route des Balkans, empruntée par les réfugiés qui veulent rejoindre l'Europe du Nord, a piégé des milliers de personnes en Grèce, faisant planer, selon l'ONU, la menace d'une crise humanitaire imminente.

Incapables d'apporter une réponse coordonnée, les Européens se déchirent alors que les flux sont loin de diminuer, avec plus de 130.000 migrants arrivés en Europe depuis janvier, selon le Haut-commissariat aux réfugiés (HCR), après un million l'an dernier. Selon le ministre adjoint de la Défense grec Dimitres Vitsas, près de 32.000 réfugiés et migrants se trouvent actuellement sur le sol grec, dont "6.857 dans les îles" et "24.985 sur le continent".

"La Grèce ne peut pas gérer toute seule" ce fardeau migratoire, a répété jeudi 3 mars son Premier ministre Alexis Tsipras, déplorant "la faiblesse" de l'UE à gérer le flux. Pour aider ses États membres en première ligne sur la route des migrants, l'UE a proposé mercredi 2 mars une aide humanitaire d'urgence de 700 millions d'euros.


AFP/VNA/CVN

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