Entretien marathon entre Netanyahu et Kerry à Jérusalem

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et le secrétaire d'État, John Kerry, se sont longuement rencontrés le soir du 27 juin à Jérusalem pour discuter du processus de paix au Proche-Orient, que le chef de la diplomatie américaine s'efforce de relancer avec opiniâtreté.

Le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou (au premier plan) en compagnie du secrétaire d'État américain John Kerry, à Jérusalem, le 23 mai.

Le chef du gouvernement israélien et John Kerry ont conversé à huis clos pendant près de quatre heures, pour la plus grande part en tête à tête, lors d'un "dîner de travail" dans un grand hôtel de Jérusalem-Ouest.

"Ils ont eu une conversation productive, approfondie et exhaustive sur l'importance de faire avancer le processus de paix", a commenté un responsable américain, ajoutant que M. Kerry avait "réitéré son engagement ferme et déterminé à œuvrer avec toutes les parties en faveur de deux États (israélien et palestinien) vivant côte à côte dans la paix et la sécurité".

M. Kerry effectue sa cinquième navette dans la région depuis sa prise de fonctions en février, pour tenter de ramener Israéliens et Palestiniens à la table des négociations, désertée depuis bientôt trois ans.

Les deux hommes devraient se revoir l'après-midi du 28 juin à Jérusalem après que le chef de la diplomatie américaine se soit entretenu avec le président palestinien Mahmoud Abbas à Amman. M. Kerry a eu des consultations le 27 juin avec le roi de Jordanie Abdallah II sur le processus de paix mais aussi la crise syrienne.

M. Netanyahu avait auparavant réaffirmé l'importance de la sécurité d'Israël, tout en étant prêt, selon son entourage, à évacuer des colonies en Cisjordanie.

"La paix n'est pas fondée sur les bonnes intentions ni sur la légitimité (de l'existence d'Israël) comme le pensent certains. Elle est fondée intrinsèquement sur notre capacité à nous défendre", a plaidé M. Netanyahu. "Sans la sécurité, sans l'armée (...) nous ne pourrons pas défendre la paix. (...) La sécurité est une condition fondamentale pour parvenir à la paix et la maintenir", a-t-il insisté.

La Palestine exige l'arrêt de la colonisation israélienne

Côté palestinien, un dirigeant de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), Tayssir Khaled, a exhorté les États-Unis à faire davantage pression sur Israël pour arrêter la colonisation, estimant que "la partialité américaine devait cesser".

Le président Abbas exige jusqu'à présent pour reprendre les négociations un gel total de la colonisation et une référence aux lignes d'avant l'occupation israélienne des Territoires palestiniens en juin 1967 comme base de discussions.

Le négociateur en chef palestinien Saëb Erekat a fustigé le 27 juin "l'impunité israélienne" au lendemain du feu vert à la construction de 69 logements dans un quartier de colonisation de Jérusalem-Est occupée et annexée.

M. Netanyahu appelle lui à des négociations sans "conditions préalables", envisageant seulement des "gestes de bonne volonté", comme la libération de prisonniers palestiniens ou un gel partiel de la colonisation, selon les médias israéliens.

Mais les analystes soulignent que, compte tenu du scepticisme ambiant sur les chances de succès de M. Kerry, chacune des deux parties se préoccupe surtout de faire porter à l'autre la responsabilité de l'échec des efforts américains.

AFP/VNA/CVN

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