De nouvelles drogues de synthèse menacent les jeunes

Moins chères, les nouvelles drogues de synthèse explosent depuis quelques années. Facilement accessibles, ces psychotropes hautement addictifs ciblent les jeunes. Leurs effets sont très délétères.

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Soins médicaux donnés à une patiente souffrant des suites de la consommation de stupéfiants à l’hôpital Bach Mai, à Hanoï.
Photo: LD/CVN

Il fut un temps où le Centre de désintoxication de l’hôpital Bach Mai, à Hanoï, recevait fréquemment des patients intoxiqués à l’héroïne. Ces dix dernières années, le nombre de cas a diminué. Pourtant, le nombre de patients intoxiqués par de nouvelles drogues de synthèse tels qu’amphétamines et stupéfiants naturels comme le khat et le haschisch a connu une nette augmentation.

Une de ces nouvelles drogues aux effets particulièrement délétères s’appelle le LSD (diéthylamide de l’acide lysergique). Il s’agit d’une substance synthétisée à partir d’un champignon parasite affectant le seigle, le froment et l’avoine.

Le LSD se présente le plus souvent sous la forme de petits morceaux de papier buvard imprégnés de substance. Les buvards sont pour la plupart illustrés. Le LSD peut également prendre la forme d’une sorte de mine de crayon ("micro pointe").

Fabriqué à partir d’acide lysergique, il cause des symptômes tels que des hallucinations ainsi que d’autres effets très imprévisibles.

Le LSD peut avoir des répercussions de longue durée sur le cerveau et l’état émotionnel. Cette drogue commence désormais à être consommée dans les écoles, menaçant gravement la santé des jeunes.

Comme le LSD, le ballon de baudruche (appelé "balloon") est en train de revenir à la mode dans les soirées étudiantes. Ce dernier, contenant du protoxyde d’azote, appelé familièrement "proto", provoque fous rires et vertiges pendant une poignée de secondes, après une ou deux inspirations de ce gaz.

Si le risque d’addiction au "proto" est écarté, reste que son inhalation peut entraîner des effets secondaires tels que problèmes respiratoires, troubles de la mémoire ou encore des évanouissements, préviennent des responsables de Drogue Info Service, contactés par le journal 20 minutes.

Ces derniers temps, de nombreux lots de drogues de synthèse ont été saisis par la police.
Photo: Thanh Thuy/VNA/CVN

En outre, les médecins se soucient des intoxications causées par les feuilles de khat (plante aux propriétés stimulantes et euphorisantes) qui contiennent trois principes actifs, dont le plus puissant est la cathinone. La structure chimique de la cathinone est très semblable à celle des amphétamines.

Par ailleurs, une partie des jeunes Vietnamiens apprécient la prise de champignons "magiques" (aussi appelés "magic mushroom"). Ces derniers sont hallucinogènes et peuvent provoquer de l’anxiété, des nausées et des spasmes musculaires. Les personnes ne développent généralement pas de dépendance.

Ces derniers temps, le Bureau de police d’enquête sur la criminalité liée à la drogue de Hai Phong a interrompu plusieurs trafics de champignons hallucinogènes. Les analyses de l’Institut des sciences pénales, dépendant du ministère de la Police, montrent que ces champignons contiennent de la psilocybine et de la psilocine, deux tryptamines absolument interdites.

Ce champignon, qui a pour nom scientifique Psilocybe pelliculosa, pousse en grand nombre dans les prairies d’Amérique du Nord et du Sud, en Scandinavie et dans certaines régions asiatiques.

En tant que psychotiques, les champignons à psilocybine peuvent être responsables de divers problèmes psychiatriques graves et durables, et ce même dès la première prise. On parle ici de crises d’angoisses, de confusion, de phobies, de dépression, de crises délirantes…

Alertes sur les nouvelles drogues de synthèse

Selon le médecin Nguyên Trung Nguyên, responsable du Centre de désintoxication de l’hôpital Bach Mai, de nombreuses nouvelles drogues de synthèse ont fait leur apparition ces dernières années. Bon marché et particulièrement populaires chez les jeunes, ces drogues sont souvent vendues sous forme de comprimés colorés arborant toutes sortes de dessins.

À noter que de plus en plus de jeunes, trompés par de fausses informations, acceptent les effets secondaires et n’hésitent pas à augmenter la dose afin d’avoir des hallucinations plus intenses.

Le médecin Nguyên fait savoir que la plupart des patients intoxiqués par ces nouvelles drogues de synthèse ne coopèrent pas avec les agents médicaux, et peuvent dans certains cas menacer ces derniers lors de leur traitement.

La consommation de drogues chez les jeunes peut avoir plusieurs explications. La plus importante: celle liée au manque d’attentions de la famille.

Pour lutter contre la consommation de drogues de synthèse, une des priorités sera de renforcer les mesures de communication visant les jeunes sur leurs effets délétères ainsi que d’améliorer la qualité des soins afin de permettre aux patients de reprendre une vie normale et d’éviter qu’ils ne replongent. Une étroite coopération entre les organismes compétents, l’école et la famille est aussi nécessaire.

Huong Linh/CVN

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