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Étudier la génétique et des maladies moléculaires dans le laboratoire. |
Le docteur Giang Hoa prend dans le congélateur du laboratoire un échantillon d’ADN pour l’introduire dans la machine à décoder. Quinze heures après, il sait exactement ce dont est atteint son patient. C’est un des travaux quotidiens effectués par les médecins à l’Institut génétique médical de Hô Chi Minh-Ville.
Crée par l’ex-recteur adjoint de l’Université de médecine et de pharmacie de Hô Chi Minh-Ville, le Pr-Dr Truong Dinh Kiêt, ce centre est un creuset de jeunes médecins talentueux en charge de projets sur le séquençage génétique concernant les maladies chroniques comme le cancer ou Alzheimer et les maladies rares chez les enfants…
Exactitude, rapidité et économie
Après deux ans de fonctionnement, l’Institut a décodé et analysé des centaines d’échantillons envoyés depuis les diverses provinces et villes du pays.
Le docteur Nguyên Van Thông, professeur à la faculté des maladies génétiques relevant de l’hôpital de Hùng Vuong (5e arrondissement), a fait savoir que "presque toutes les familles de jeunes gens s’intéressent au diagnostic prénatal comme le dépistage de la trisomie 21 (ou syndrôme de Down), la Thalassémie bêta (maladie génétique de l’hémoglobine) ou la fausse couche. En se basant sur les résultats du séquençage de l’ADN, les médecins pourront donner un pronostic ainsi que les mesures à prendre dans chaque cas".
Autrefois, les hôpitaux devaient expédier les échantillons de sang vers d’autres pays pour effectuer les tests. Cela exigeait du temps et beaucoup d’argent. De ce fait, depuis la mise en service de l’Institut, le processus est à la fois plus court et moins coûteux.
Pour le dépistage du cancer selon la méthode traditionnelle, "il faut payer près de 20 millions de dôngs contre 6 millions de dôngs seulement en appliquant le séquençage de 17 gènes", a fait savoir le docteur Giang Hoa. À présent, l’Institut utilise un système de séquenceurs automatiques venant des États-Unis et capables de décrypter un grand nombre d’échantillons génétiques humains chaque jour.
"En cas d’urgence, nous pouvons soutenir d’autres hôpitaux dans la recherche des résiliences antibiotiques et de nouvelles bactéries ou s’agissant de leurs nouveaux sujets d’expérience", a souligné M. Hoa.
Investir dans la main d’œuvre qualifiée
Le domaine de la génétique moléculaire nécessite des ressources humaines qualifiées pour maîtriser des progrès technologiques en la matière. |
En poursuivant ses études pendant plusieurs années, le Pr-Dr Truong Dinh Kiêt a vu les besoins augmenter de jour en jour concernant le dépistage des maladies génétiques au Vietnam. C’est pour cette raison qu’il a décidé de fonder l’institut. En effet, les progrès technologiques en matière médicale permettent aux hôpitaux de raccourcir le processus et donc de trouver plus tôt et avec des marges d’erreur réduites les causes des maladies.
"Pourtant, ces domaines, surtout la génétique moléculaire, se trouvent bloqués dans leur développement faute de ressources humaines qualifiées" a constaté M. Kiêt. En ajoutant que "les docteurs se doivent de renforcer davantage leurs connaissances et expériences sur la génétique", a-t-il souligné.
Au début de la construction de l’institut, M. Kiêt et ses élèves ont rencontré beaucoup de difficultés parce que c’est un domaine encore nouveau au Vietnam et qui demande des ressources humaines haut de gamme et des machines modernes répondant aux normes internationales.
Ainsi, l’institut met l’accent sur l’éducation et la formation de médecins et de techniciens capables d’appliquer les nouvelles technologies pour l’analyse des données biologiques. "L’institut a clairement tracé sa stratégie d’attrait des jeunes talents en informatique et en biologie", a confié M. Kiêt.
L’établissement invite ainsi des cancérologues américains reconnus ou des experts en biologie moléculaire afin de les faire coopérer avec les scientifiques vietnamiens.
Maintenant, en plus des recherches et analyses sur l’ADN en laboratoire, les médecins de l’Institut participent également aux enseignements universitaires.
De ce fait, les jeunes accumuleront plus d’expériences réelles et maîtriseront les nouvelles avancées technologiques, contribuant ainsi à l’amélioration des consultations et donc à la santé publique au Vietnam.