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Centre de services d'Euronext, opérateur de la Bourse de Paris, à La Défense, le 24 juin. |
"Les marchés européens risquent de continuer à stagner" dans les jours qui viennent avec ces deux grands rendez-vous à l'agenda, résume auprès de l'AFP Isabelle Mateos y Lago, directrice générale au BlackRock Investment Institute.
La BCE le 12 janvier et l'entrée en fonction de Donald Trump le 13 janvier "favoriseront clairement l'attentisme, car les investisseurs veulent d'abord savoir ce qui va se dessiner du côté des États-Unis et en matière de politique monétaire", estime Christopher Dembik responsable de la recherche économique chez Saxo Banque. En ce qui concerne l'institution monétaire, les attentes sont certes limitées après les grandes annonces de la précédente session, mais néanmoins prégnantes.
En décembre, le prolongement des rachats massifs de la BCE au delà de mars, au rythme de 60 milliards d'euros par mois et jusqu'à la fin 2017 avait en effet été acté. "Un des fils rouges pour la banque centrale va être le retour d'un certain niveau d'inflation en Europe, plus marqué en Allemagne que dans d'autres pays, ce qui va la placer dans une position délicate", souligne Bertrand Lamielle, directeur de la gestion chez B*Capital (filiale BNP Paribas). "Des voix risquent ainsi d'émerger outre-Rhin pour remonter les taux alors que la BCE conduit toujours une politique accommodante", complète-t-il.
"La BCE a fixé un cap pour toute l'année, et à moins d'un événement exceptionnel, nous n'attendons pas de déviation par rapport au sentier qui a été fixé. Néanmoins au vu des évolutions récentes en terme d'inflation, l'institution devra confirmer que cette petite percée est temporaire et ne remet pas en cause ses projections macroéconomiques", observe également Mme Mateos y Lago.
Entre une réunion de la Banque centrale européenne (BCE) et l'investiture du nouveau président américain Donald Trump, l'attentisme devrait être encore de mise la semaine prochaine à la Bourse de Paris. |
"Nouvelle donne"
Avant ce rendez-vous clé, les investisseurs se tourneront le 17 janvier vers le Royaume-Uni où la Première ministre britannique, Theresa May, prononcera un discours afin de préciser son approche des négociations sur la sortie de l'UE, qui devraient s'ouvrir d'ici à la fin mars. Mme May a été peu diserte sur ses objectifs jusqu'à présent et les marchés seront sensibles à toute annonce.
Les investisseurs auront également quelques indicateurs, comme le baromètre ZEW du moral des milieux financiers allemands, l'inflation en Allemagne et au Royaume-Uni ou les ventes au détail britannique en décembre, pour patienter avant l'un des rendez-vous clés de ce début d'année, à savoir l'arrivée de Donald Trump à la tête des États-Unis. "Après une conférence de presse qui a clairement déçu les marchés, ce grand événement sera l'occasion de voir si les leçons de cette semaine ont été tirées", explique Mme Mateos y Lago.
Car au cours de la semaine écoulée, c'est déjà Donald Trump qui a occupé le devant de la scène avec sa première intervention devant la presse depuis son élection. "Ce rendez-vous a un peu attisé les inquiétudes. Les investisseurs pensaient qu'il allait leur donner un peu de visibilité", relève M. Dembik. C'est une "nouvelle donne" à laquelle les investisseurs vont devoir s'habituer : "il va y avoir des pointes de stress liées à ses déclarations", analyse M. Lamielle.
Dans ce contexte, les cotes parisienne et francfortoise ont eu du mal à s'extirper de la fourchette étroite dans laquelle elles végètent depuis le début d'année. La place londonienne a en revanche enchaîné les records, profitant d'un effet de change favorable, mais également du dynamisme des valeurs pétrolières, dont le poids est très important dans l'indice. Car comme le souligne M. Lamielle, "en terme de valeurs, le schéma qui prévalait en fin d'année se poursuit, avec les secteurs pétrolier et financier qui sont toujours à l'honneur".