>>Syrie : l'ONU se félicite d'un accord sur la cessation des hostilités
>>Les États-Unis et la Russie conviennent d'un cessez-le-feu en Syrie
Un soldat syrien à un point de contrôle à l'extérieur de la ville syrienne de Raqa, le 19 février. |
L'entrée en vigueur de la trêve, prévue pour vendredi 26 février à 22h00 GMT, pourrait cependant être entravée car elle n'implique pas d'influents groupes jihadistes comme le groupe État islamique (EI) et le Front Al-Nosra, branche syrienne d'Al-Qaïda, qui contrôlent de larges pans du territoire syrien.
Le ministère syrien des Affaires étrangères a indiqué mardi 23 février que le régime acceptait la trêve, mais qu'il poursuivrait ses "opérations militaires pour lutter contre le terrorisme de Daech (acronyme en arabe de l'EI), le Front Al-Nosra et les autres groupes terroristes qui leur sont liés".
Le gouvernement syrien est prêt à se coordonner avec les Russes pour déterminer quelles sont les régions et les groupes armés qui feront l'objet du cessez-le-feu, a ajouté le ministère dans un communiqué.
Les groupes clés de l'opposition, réunis dans le Haut comité des négociations (HCN), avaient annoncé lundi 22 février qu'ils acceptaient le cessez-le-feu à condition que les dispositions de la résolution 2254 de l'ONU soient respectées, dont celles prévoyant un accès aux civils dans les zones assiégées et la livraison d'aide humanitaire.
"Difficilement applicable"
L'ONU a annoncé mardi 23 février que des convois humanitaires étaient en route vers Mouadamiyat al-Cham et Kafra Batna --deux localités rebelles de la périphérie de Damas assiégées par le régime-- pour livrer de l'aide à plusieurs dizaines de milliers de civils.
La semaine dernière, une centaine de camions avaient livré de l'aide à 80.000 personnes dans cinq zones assiégées, dont Mouadamiyat al-Cham.
Après un entretien lundi 22 février avec son homologue américain, le président russe Vladimir Poutine avait assuré que son pays "fera le nécessaire" pour que Damas respecte l'interruption des combats et disait espérer que les États-Unis, qui appuient les opposants, "feront la même chose" avec eux.
Selon l'analyste Karim Bitar, "il semble y avoir aujourd'hui une coordination encore plus étroite entre Russes et Américains" même si "les obstacles de fond demeurent".
Les États-Unis et la Russie ont annoncé un cessez-le-feu en Syrie qui prendra effet à partir du 27 février. |
Mais sur le terrain, des opposants et des civils ont exprimé leurs doutes sur ce cessez-le-feu.
"C'est un accord difficilement applicable", a affirmé Abou Ibrahim, un commandant de "Brigade 10" qui combat les troupes loyalistes dans l'Ouest et le Nord-Ouest du pays.
Pour certains, c'est surtout l'exclusion du Front Al-Nosra, allié à des groupes des opposants dans plusieurs régions, qui est un obstacle majeur à l'entrée en vigueur de la trêve.
"Signe d'espoir"
La proposition de trêve intervient près de trois semaines après l'échec de négociations de paix à Genève et alors qu'une trêve censée entrer en vigueur vendredi dernier 19 février, conformément à un accord parrainé par Moscou et Washington, a été ignorée.
Le patron de l'ONU Ban Ki-moon a accueilli le nouveau projet américano-russe de cessation des hostilités comme un "signe d'espoir pour la population syrienne".
La Turquie a salué l'initiative mais s'est déclarée peu optimiste sur sa portée. Elle a en outre promis, en cas d'attaque, de riposter à sa frontière contre les milices kurdes qu'elle bombarde depuis plus d'une semaine dans le Nord de la Syrie.
Le secrétaire d'État américain John Kerry a d'ailleurs évoqué mardi 23 février au Sénat un éventuel "plan B" en cas d'échec du processus diplomatique et politique.
Des informations sur cet hypothétique "plan B", qui mettrait davantage l'accent sur l'option militaire ont circulé début février entre des diplomates et dans la presse.
Les dirigeants français, américain, allemand et britannique, qui ont eu un entretien téléphonique sur le cessez-le-feu en Syrie, ont souhaité que l'accord puisse entrer en vigueur "dans les meilleurs délais", selon l'Élysée.
AFP/VNA/CVN