Selon l'Ordonnance sur les devises de 2005, il est interdit d'afficher les prix en devises. Fin avril dernier, la Banque d'État a adressé un ensemble de documents aux ministères et organes compétents pour fixer des sanctions sévères envers les contrevenants. Le ministère de l'Information et de la Communication s'est vu confier la direction de la publicité et de l'affichage des prix des marchandises et des services en dông, excepté pour 5 groupes d'acteurs (*).
La protection de la monnaie nationale contre une "dollarisation" est une mesure couramment appliquée dans plusieurs pays du monde. Cependant, les compagnies domestiques qui font le commerce des produits de grande valeur, et celles ayant pour clients des étrangers, ont naturellement des difficultés à se plier à la règle. Ainsi en va-t-il des agences de voyage, compagnies aériennes et hôtels. Deux défis principaux à affronter pour celles-ci : renégociations des prix en dôngs et risques du taux de change...
"L'affichage des prix en dôngs est obligatoire selon la loi alors que les partenaires étrangers font leurs transactions en dollar. En cas de fluctuation du taux de change, les entreprises sont exposées à des pertes parfois conséquentes", explique Pham Tiên Dung, directeur de la compagnie Golden Tour.
"Afficher les prix en dông signifie respecter la monnaie nationale, limiter le phénomène de +dollarisation+ et assurer les consommateurs domestiques, insiste Nguyên Minh Phong, chef du bureau d'études en économie de l'Institut d'études du développement socioéconomique de Hanoi. Mais l'application d'une telle réglementation se doit d'être souple, à commencer pour les entreprises dont les clients principaux sont des étrangers".
De nombreuses entreprises lancent plusieurs formes pour "contourner" la règlementation sur l'interdiction d'affichage des prix en devises, selon les premières estimations de la mission intersectorielle de Hanoi. Les établissements qui contreviennent à la règlementation, notamment dans le commerce des produits de souvenirs, la fourniture des marchandises et services dans le tourisme restent nombreux. Heureusement, les compagnies de grande envergure la respectent davantage.
(*) Ce sont les organisations de crédit et de fourniture de services en devises, celles de commerce de marchandises détaxées, de fourniture de services aux postes frontalières et entrepôt sous douane, les douanes et la police dans ces zones qui sont autorisées à recevoir des devises de personnes non domiciliées fiscalement, les frais d'immigration ou de fourniture de services, les organes diplomatiques et consulats qui peuvent percevoir leurs frais en devises, les organisations autorisées individuellement par la Banque d'État à recouvrer des devises.
Quê Anh/CVN