Plusieurs délégués ont exprimé leur souci concernant l'emploi dans ce projet de l'expression "protection stricte" en remplacement de "protection du statu quo", la première étant, selon eux, floue et non concrète. Sur cet amendement, le chef de la Commission de la culture, de l'éducation, de la jeunesse et des pionniers, Dào Trong Thi, a affirmé que la "protection du statu quo" concernait la première zone de protection, celle possédant des éléments originaux constituant le vestige même. Selon lui, cette expression répond aux exigences de restauration et de préservation actuelles.
En cas de construction d'un nouvel ouvrage dans la 1re zone de protection, il faut disposer de documents d'autorisation des autorités pour la reconnaissance d'un tel patrimoine. En revanche, le chef de la Commission de l'économie de l'AN, Hà Van Hiên, était d'accord avec l'amendement susdit car la "protection du statu quo" consiste à conserver le vestige dans son état initial, tout en soulignant toutefois que dans la réalité, avec le temps, nombre de patrimoines n'ont pu conserver leur statu quo. D'un autre côté, une compréhension étroite de cette expression entraîne des difficultés dans la préservation et la restauration des patrimoines.
Autre point discuté concerne la notion "établir les dossiers scientifiques pour les patrimoines immatériels" figurant actuellement à l'Article 18 de la loi qui serait remplacée par celle "faire l'inventaire des patrimoines culturels immatériels". Le chef de la Commission des affaires sociales, Truong Thi Mai, a demandé pourquoi il s'agirait simplement désormais d'un inventoriage des patrimoines immatériels, sans en établir les dossiers scientifiques. Le vice-ministre de la Culture, du Sport et du Tourisme, Trân Chiên Thang, a répondu qu'en réalité, les dossiers scientifiques de plusieurs patrimoines tels que le nha nhac de Huê (musique de cour) ou les gongs du Tây Nguyên (hauts plateaux du Centre), ont été achevés pour être soumis à l'UNESCO. L'établissement d'un tel dossier requérant des années, il suffirait simplement, pour l'inventoriage des patrimoines, de les inscrire sur la liste de protection, l'établissement d'un dossier scientifique n'étant nécessaire que dans un but spécifique, notamment de recherche.
Le chef de la Commission des aspirations du peuple, Trân Thê Vuong, a estimé qu'il était nécessaire d'investir davantage dans l'élaboration de dossiers scientifiques sur les patrimoines, car un simple inventoriage ne répond pas à leurs besoins de préservation, de restauration et de développement.
Quant à la Commission de la culture et de l'éducation, de la jeunesse et des pionniers, elle a proposé de définir des procédures spécifiques pour la reconnaissance et le classement des patrimoines immatériels comme matériels.
Le projet d'amendement de cette loi sera soumis pour approbation à l'AN (12e législature) lors de sa 5e session, prévue en mai prochain.
My Anh/CVN