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Un patient sur un brancard à l'entrée de l'hôpital Huashan, le 23 décembre à Shanghaï, alors que la Chine subit une explosion de cas de COVID-19. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Cette décision intervient au moment où la Chine connaît pourtant une flambée de contaminations depuis l'abandon de l'essentiel de ses restrictions sanitaires au début du mois. À compter du mois prochain, seul un test négatif de moins de 48h00 sera exigé pour entrer sur le territoire chinois, a précisé lundi soir 25 décembre dans un avis la Commission de la santé, qui fait office de ministère.
La Chine est la seule grande économie qui continuait à imposer à l'arrivée sur son territoire des quarantaines qui pénalisent le tourisme, même si leur durée avait été réduite ces derniers mois. Elle est actuellement de cinq jours à l'hôtel, suivis de trois jours d'observation à domicile.
La Commission de la santé a indiqué qu'elle ne considérait plus le COVID-19 comme une "pneumonie" mais comme une maladie "contagieuse" moins dangereuse. Selon les autorités, cette nouvelle classification sanitaire ne justifie plus de quarantaines.
La Commission de la santé a par ailleurs évoqué un rétablissement progressif des voyages à l'étranger pour les Chinois, sans toutefois avancer de calendrier. Seuls des déplacements pour raisons impérieuses étaient jusque-là tolérés.
Les frontières du pays restent malgré tout presque totalement fermées aux ressortissants étrangers depuis 2020. La Chine a cessé depuis près de trois ans de délivrer des visas touristiques, tandis que les liaisons aériennes internationales ont été fortement réduites.
Explosion de cas
Depuis 2020, la Chine imposait de strictes mesures, au nom d'une politique dite "zéro COVID" qui a permis de protéger les personnes les plus à risque et celles qui sont peu vaccinées. Le pouvoir a mis fin sans préavis le 7 décembre à la plupart des mesures, sur fond d'exaspération grandissante de la population et d'impact considérable sur l'économie.
Depuis, le nombre de cas explose, faisant craindre une forte mortalité chez les plus âgés, particulièrement vulnérables. De nombreux crématoriums interrogés par l'AFP ont rapporté ces derniers jours un afflux inhabituellement élevé de corps à incinérer. Une situation largement passée sous silence par les médias chinois.
Dépistage COVID-19 dans un hôpital de Pékin, le 26 décembre. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Des hôpitaux sont par ailleurs débordés, tandis que les médicaments anti-grippaux sont plus difficiles à trouver en pharmacie, au moment où le pays apprend à vivre avec le virus. Le président chinois Xi Jinping a ordonné lundi 26 décembre de "bâtir un rempart" contre le COVID-19 et de "protéger" les vies en Chine. Il s'agit de son premier commentaire public depuis l'abandon de la plupart des mesures sanitaires.
"Un rempart"
"La prévention et le contrôle du COVID-19 en Chine sont confrontés à une situation nouvelle avec de nouvelles tâches", a estimé lundi 26 décembre l'homme fort de Pékin. "Nous devons mener une campagne de santé patriotique plus ciblée [...] et bâtir un rempart solide contre l'épidémie", a ordonné Xi Jinping, cité par la télévision d'État CCTV.
Cette levée des restrictions pourrait entraîner la mort d'environ un million de personnes ces prochains mois, selon les estimations de plusieurs études occidentales. La Chine a annoncé dimanche qu'elle ne publierait plus de statistiques sur le COVID. Elles étaient très critiquées en raison de leur total décalage avec l'actuelle vague épidémique qui frappe le pays.
À en croire le bilan officiel, le pays le plus peuplé de la planète n'a enregistré que six morts du COVID depuis la levée des restrictions. Un chiffre largement sous-évalué selon nombre d'experts. Les Chinois constatent ces derniers jours un décalage flagrant entre les statistiques officielles et la contamination d'une grande partie de leurs proches, voire leur décès.
La grande métropole de Canton (Sud), peuplée de 19 millions d'habitants, a ainsi annoncé le report "après le 10 janvier" des cérémonies funéraires. Autre source de controverse : seules les personnes directement mortes d'une insuffisance respiratoire liée au COVID sont désormais comptabilisées comme décédées de la maladie, en vertu d'une nouvelle méthodologie des autorités.
AFP/VNA/CVN