>>COVID-19 : huit décès en Iran, des pays voisins ferment leur frontière
>>Xi Jinping participe à une réunion sur la coordination du contrôle du COVID-19
Du personnel médical transfère un patient soupçonné d'être porteur du coronavirus à l'hôpital de Cheongdo, le 21 février en République de Corée. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Inquiets de la multiplication en Iran des cas (43 au total) et des décès (huit), l'Arménie, la Turquie, la Jordanie, le Pakistan et l'Afghanistan ont fermé leur frontière ou restreint les échanges avec ce pays. Ces mesures sont présentées comme temporaires.
Lors d'une réunion du G20 en Arabie saoudite, la directrice du Fonds monétaire international (FMI), Kristalina Georgieva, a estimé que "le virus COVID-19, une urgence sanitaire mondiale, a perturbé l'activité économique en Chine et pourrait mettre en péril la reprise" de l'économie mondiale.
Le virus, apparu en décembre dans la ville chinoise de Wuhan, a tué 2.442 personnes et en a contaminé quelque 77.000 en Chine continentale, hors de laquelle il a touché une trentaine de pays et territoires y faisant 26 morts.
Le Professeur Devi Sridhar, responsable du programme de Gouvernance sanitaire à la Faculté de médecine d'Édimbourg (Grande-Bretagne), a pour sa part estimé que "l'OMS et ses États membres doivent maintenant réfléchir à passer d'une stratégie d'endiguement à une stratégie d'atténuation, c'est à dire la réduction des impacts négatifs de la poursuite de la transmission" du virus.
Vendredi 21 février, le patron de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, avait déjà tiré la sonnette d'alarme : "Au moment où nous parlons, nous sommes encore dans une phase où il est possible de contenir l'épidémie". Mais la "fenêtre de tir se rétrécit".
Pèlerinage en Israël
Le coronavirus constitue "la plus grave urgence sanitaire" à frapper la Chine depuis la fondation du régime communiste en 1949, a déclaré dimanche 23 février le président Xi Jinping, tout en reconnaissant "des lacunes" dans la réponse à l'épidémie.
Face à la propagation rapide de la maladie, le président sud-coréen Moon Jae-in a décidé de relever "au plus haut" le niveau d'alerte. Selon lui, l'épidémie de COVID-19 est "à un tournant décisif. Les prochains jours seront cruciaux".
Avec 161 nouveaux cas de contamination annoncés lundi matin 24 février, le total s'élève désormais à 763, dont plus de la moitié dans la secte Shincheonji d'inspiration chrétienne. Sept personnes ont succombé à la pneumonie virale depuis son apparition dans le pays, selon les autorités sanitaires.
Prendre la température à l'aéroport international Najaf, le 21 février en Iran. |
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Dépassant désormais le foyer d'infection du paquebot Diamond Princess au Japon, la République de Corée compte le plus grand nombre de malades sur son sol, après la Chine.
Dix-huit des membres de la secte diagnostiqués positifs rentraient d'un pèlerinage en Israël où deux cas ont été déclarés et où de nouvelles mesures d'interdiction d'entrée ont été prises pour lutter contre le virus.
En Italie, une femme âgée, atteinte d'un cancer et qui avait contracté le coronavirus, est morte dimanche 23 février, ce qui porte à trois le nombre de décès dans ce pays qui compte 149 personnes contaminées.
En Italie, environ 52.000 personnes ont passé dimanche 24 février leur première journée dans des zones de confinement instaurées en Lombardie et Vénétie, dans le nord du pays. Une première en Europe, après celles décrétées il y a un mois exactement, le 23 janvier, pour les 11 millions d'habitants de Wuhan, ville du centre de la Chine où a pris naissance en décembre l'épidémie de pneumonie virale.
Le président de la Vénétie a annoncé que les festivités du Carnaval de Venise, qui devait se terminer mardi 25 février, étaient annulées à partir de dimanche 23 février ainsi que toutes les manifestations sportives de la région.
Le trafic ferroviaire entre l'Italie et l'Autriche passant par le col du Brenner a par ailleurs été arrêté en début de soirée dimanche 23 février, comme l'a indiqué la Compagnie autrichienne de chemin de fer ÖBB, avant de reprendre autour de minuit.
Un train reliant Venise à Munich (Sud de l'Allemagne) est resté bloqué à la frontière en raison de deux cas suspects de coronavirus. Fausse alerte finalement : les tests médicaux se sont révélés négatifs, fausse alerte finalement.
La France aussi se prépare à une possible "épidémie" de Covid-19, selon le ministre de la Santé Olivier Véran, qui se dit "attentif à la situation en Italie" et estime "très probable" la possibilité de nouveaux cas en France.
Comme l'Italie, l'Iran a pris des mesures drastiques après avoir enregistré 15 nouveaux cas, portant à 43 le nombre total de personnes contaminées. Trois nouveaux décès sont à déplorer, soit huit au total. La République islamique a annoncé samedi 22 février la fermeture des établissements éducatifs dans 14 provinces, y compris Téhéran.
Des personnes portent le masque de protection contre le COVID-19, le 20 février à Fukuoka (Japon). |
Risque d'expansion
En Chine, le bilan a atteint dimanche 23 février 2.442 morts après l'annonce de 97 décès supplémentaires, tous sauf un dans la province centrale du Hubei, berceau du virus.
Le ministère de la Santé a aussi fait état de 648 nouveaux cas de contamination, ce qui porte à environ 77.000 le total national.
Mais c'est l'expansion en dehors du pays qui avive les inquiétudes.
L'Organisation mondiale de la santé (OMS) redoute "le potentiel de dissémination du COVID-19 dans les pays dont les systèmes de santé sont plus précaires", a averti son directeur général Tedros Adhanom Ghebreyesus.
C'est le cas de nombreux pays africains dont les infrastructures sanitaires et le personnel médical sont mal préparés pour affronter l'épidémie. Pour l'instant, sur le continent, seule l'Égypte a enregistré un cas confirmé de contamination.
Une étude publiée vendredi 21 février par le centre des maladies infectieuses de l'Imperial College de Londres "estime qu'environ les deux tiers des cas de COVID-19 sortis de Chine sont restés indétectés au niveau mondial".
Et les précautions manquent parfois : le Japon a confirmé dimanche 23 février que le virus avait finalement été diagnostiqué chez une ex-passagère du Diamond Princess, rentrée chez elle par le train mercredi après avoir été considérée comme un cas négatif.
Plus d'une vingtaine d'anciens croisiéristes étrangers sont dans le même cas.
AFP/VNA/CVN