Coronavirus : inquiétude de l'OMS, l'Italie ferme des lieux publics dans une dizaine de villes

Les lieux publics ont été fermés vendredi 21 février dans onze villes italiennes après la découverte de nouveaux porteurs du coronavirus tandis que l'Organisation mondiale de la santé s'est inquiétée de l'absence de "lien épidémiologique clair" dans des cas apparus en dehors de la Chine.

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Dans un hôpital de Pékin (Chine), le 21 février.
Photo : AFP/VNA/CVN

À Genève, le patron de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a en outre tiré la sonnette d'alarme : "Au moment où nous parlons, nous sommes encore dans une phase où il est possible de contenir l'épidémie". Mais la "fenêtre de tir se rétrécit", a-t-il averti, déplorant le manque de soutien financier international.

Le tout sur fond de multiplication des foyers de la maladie, avec un premier cas confirmé au Liban et en Israël, deux morts supplémentaires en Iran (quatre au total), un doublement du nombre des personnes atteintes en République de Corée et quelque 500 prisonniers contaminés en Chine.

Signe de la nervosité croissante, magasins, bars, écoles, églises, stades, bibliothèques et autres lieux publics ont été fermés pour une semaine dans 11 villes du nord de l'Italie après que 16 personnes supplémentaires eurent été testées positives, dont six au moins ont vu leur cas confirmé.

Cette décision a été prise par le ministère de la Santé après qu'un premier foyer autochtone italien a été identifié à Codogno, près de Lodi, avec la transmission du virus à 14 personnes.

Dans cette zone située à environ 60 km au sud-est de Milan, plus de 50.000 personnes ont été placées en semi-confinement à domicile.

"Nous demandons en gros aux habitants de rester chez eux dans les zones touchées par l'épidémie", a expliqué le ministre de la Santé, Roberto Speranza.

L'OMS inquiète

Une femme portant un masque de protection dans une rue de Shanghai (Chine), le 21 février.

L'OMS est particulièrement préoccupée par l'apparition de cas en dehors de Chine "sans lien épidémiologique clair, tels que les antécédents de voyage et les contacts avec un cas confirmé".

"Nous voyons que la situation évolue", a souligné le Dr Sylvie Briand, la directrice du département Préparation mondiale aux risques infectieux à l'OMS : "Non seulement le nombre des cas augmente mais nous voyons aussi différents modèles de transmission dans différents endroits".

L'OMS refuse pour l'instant de parler de pandémie, mais considère qu'il y a "des épidémies différentes, montrant des phases différentes", a-t-elle expliqué.

L'agence spécialisée de l'ONU a à cet égard annoncé la nomination de six envoyés spéciaux, parmi lesquels David Nabarro, l'ancien coordonnateur de l'ONU pour Ebola au moment de l'épidémie qui toucha l'Afrique de l'Ouest entre fin 2013 et 2016.

Soulignant une fois de plus les mesures "sérieuses" prises par la Chine pour contenir l'épidémie dans la province de Hubei et notamment dans la ville de Wuhan, où est apparu en décembre le nouveau coronavirus, le patron de l'OMS a appelé les "autres pays" à être également "très, très sérieux".

L'épidémie a déjà fait plus de 2.200 morts et a contaminé plus de 75.000 personnes en Chine et plus de 1.100 ailleurs dans le monde.

Si le nombre des nouveaux cas quotidiens en Chine a baissé pendant quatre jours consécutifs, il est reparti à la hausse (au moins 889, contre 673 la veille), a annoncé vendredi 21 février le ministère de la Santé.

Plus de 50 millions d'habitants du Hubei sont pourtant placés en quarantaine.

Par ailleurs, si plusieurs États ont interdit l'entrée des voyageurs en provenance de Chine et de nombreuses compagnies aériennes ont suspendu leurs vols vers ce pays, cela n'a pas empêché l'émergence de nouveaux cas ailleurs dans le monde.

Polémique au Japon

En République de Corée, leur nombre a presque doublé vendredi 21 février, pour le deuxième jour d'affilée, portant le total à plus de 200, dont quelque 120 membres de "l'Église Shincheonji de Jésus", une secte chrétienne, dans la ville de Daegu (Sud-Est).

Au Japon, la polémique enflait vendredi 21 février autour du bateau de croisière Diamond Princess, placé en quarantaine dans la banlieue de Tokyo à Yokohama et qui reste le plus important foyer de contagion hors de Chine.

Deux ex-passagers australiens, initialement testés négatifs à leur descente du navire, ont été déclarés porteurs du virus à leur retour dans leur pays.

De quoi alimenter les interrogations sur les procédures des autorités sanitaires japonaises, qui ont permis cette semaine à des centaines de passagers prétendument non infectés de débarquer.

Face au risque de contamination, des États continuent d'évacuer leurs ressortissants : un troisième avion affrété par la France a ainsi rapatrié vendredi 21 février 28 Français et 36 citoyens d'autres pays de l'Union européenne piégés à Wuhan.

Situation "complexe"

Les participants à une réunion du Parti communiste chinois (PCC) présidée par le chef de l'État Xi Jinping ont souligné que le "pic (de l'épidémie) n'était pas encore atteint" et que la situation restait "complexe" dans le Hubei.

À Pékin, où la situation semblait jusque-là sous contrôle, les autorités ont par ailleurs fait état vendredi 21 février de 36 personnes testées positives à l'hôpital Fuxing.

Mais surtout, de nombreuses prisons sont touchées : 200 détenus et sept gardiens ont contracté le virus à Jining dans la province du Shandong (Est) et 34 cas ont été signalés dans un établissement du Zhejiang (Est). Dans le Hubei, des contaminations massives ont été enregistrées dans une prison pour femmes (230 cas) et un centre pénitentiaire (41 cas).

Si les Chinois reprennent progressivement le chemin du travail, leur pays tourne encore largement au ralenti, la plupart des commerces, restaurants et écoles restant fermés.

Nouvelle encourageante toutefois : même si l'OMS n'espère pas de vaccin opérationnel d'ici à au moins un an, la Chine a annoncé que ses chercheurs pourraient réaliser fin avril de premiers essais sur l'homme.

AFP/VNA/CVN

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