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COVID-19 : rebond en Europe, mais pas nécessaire un "verrouillage

Malgré des chiffres de contamination en forte hausse, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a estimé jeudi 20 août que la pandémie de COVID-19 pouvait désormais être gérée en Europe sans verrouiller à nouveau la société dans son ensemble.

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Photo prise le 20 août de l'aire de réception du Centre de traitement du coronavirus de la Jaffestrasse à Berlin
Photo : AFP/VNA/CVN

La préparation des autorités et les connaissances accumulées ces derniers mois devraient le permettre, ont estimé l'OMS et le Fonds de l'ONU pour l'enfance (UNICEF), qui ont également appelé les gouvernements africains à favoriser la réouverture des écoles fermées depuis près de six mois, en prenant des mesures pour éviter la propagation du virus. "Les fermetures d'écoles sans précédent et prolongées dans le but de protéger les élèves contre la COVID-19 leur causent d'autres préjudices", ont estimé les deux agences onusiennes.

Les chiffres de nouveaux cas de contaminations en 24 heures publié jeudi 20 août en France, en Italie, en Allemagne ou encore en Espagne sont inquiétants et montrent un rebond de la pandémie, souvent à la faveur des vacances, de fêtes et de déplacements. En Espagne, 7.039 nouveaux cas se sont déclarés. En France, le chiffre était de 4.771 nouveaux cas, une progression inédite depuis mai. En Allemagne, ce sont 1.707 nouveaux cas qui ont été dépistés alors qu'en Italie, le ministère de la Santé a fait état de 845 nouveaux cas.

"Manière et manière de faire la fête"

Dans tous ces pays, les jeunes, souvent peu malades voire asymptomatiques, ont été désignés comme les principaux vecteurs de ces nouvelles contaminations. "Je comprends que les gens veuillent faire la fête. Mais il y a manière et manière de faire la fête", a déclaré le directeur du centre d'alertes sanitaires pour l'Espagne, Fernando Simon.

"Tous ceux qui ont de l'influence sur la population doivent participer à la prise de conscience (...) Je crois qu'il y a beaucoup d'+influenceurs+ en Espagne avec une visibilité très grande qui peuvent aider à contrôler l'épidémie", a-t-il précisé. Pour le professeur Massimo Galli, responsable du département des maladies infectieuses au prestigieux hôpital Sacco à Milan (Italie), "les voyages sont aussi une source de problèmes. Je ne veux pas avoir l'air de celui qui en a après les jeunes, mais certains épisodes m'ont frappé, par exemple celui de ces neuf jeunes rentrés (positifs, ndlr) de Croatie".

Interrogé sur les raisons de cette hausse des cas, le Pr Galli a estimé que "la fin du confinement s'est traduite par un sentiment excessif de fausse sécurité (...) Nous devons faire attention, sinon nous allons nous retrouver face à une situation extrêmement difficile". En Allemagne, la chancelière Angela Merkel a déclaré que "le doublement des (nouveaux) cas" observés en moyenne chaque jour "dans toute l'Allemagne ces trois dernières semaines" constitue une "évolution qui ne devrait pas se poursuivre mais que nous devrions au contraire juguler".

Un concierge pousse un chariot à Bangkok (Thaïlande), le 20 août.
Photo : AFP/VNA/CVN

Cette situation a conduit Berlin à déclarer pratiquement toute l'Espagne et les côtes de la Croatie - des destinations prisées des vacanciers allemands - zones à risque et à imposer tests et quarantaines au retour. En France, le ministre de l'Education Jean-Michel Blanquer a toutefois exclu un report généralisé de la rentrée scolaire, même si des "exceptions locales" pourront être envisagées.

Face à ce rebond, qui est enregistré dans bien d'autres pays, les restrictions se multiplient. L'épidémie a fait au moins 788.242 morts depuis fin décembre, selon un bilan établi jeudi 20 août par l'AFP à partir de sources officielles. Le tourisme en Europe n'est pas facilité par la pandémie, et les croisières ne font pas exception.

Le premier navire de croisière à avoir repris la mer en Méditerranée a expulsé une famille de touristes italiens pour avoir quitté en cours de route une excursion organisée. La famille a ainsi violé le règlement anti-COVID du navire et s'est vue refuser de remonter à bord à Naples. L'Ukraine a elle aussi enregistré 2.134 nouveaux cas de coronavirus et 40 morts jeudi 20 août, un "record" selon les autorités pour qui la situation "s'est substantiellement aggravée".

Des Brésiliens portent le masque de protection à Sao Paulo.
Photo : Xinhua/VNA/CVN

Au Maroc, de sévères mesures de restriction ont été mises en place jeudi 20 août à Casablanca et Marrakech, les capitales économique et touristique du pays. En Amérique latine, la Colombie, 4e pays le plus touché après le Brésil, le Mexique et le Pérou, a franchi le seuil du demi-million de cas. La pandémie a fait s'envoler les rêves de millions d'adolescentes latino-américaines, privées de la fête de leurs quinze ans, une tradition de passage à l'âge adulte encore très ancrée dans la région. Ces jeunes filles ne peuvent espérer vivre leur "quinceañera", sorte de "bal des débutantes" célébré en famille et en grande pompe à l'occasion de leur anniversaire, avant 2021.

"Perspectives raisonnables" d'obtenir un vaccin

Alors que les recherches s'accélèrent pour trouver un vaccin, la Commission européenne a annoncé jeudi 20 août avoir réservé 225 millions de doses du potentiel vaccin contre le COVID-19 de l'Allemand CureVac. C'est le quatrième accord de ce type trouvé par l'UE avec des laboratoires. Pour le président français Emmanuel Macron, il existe des "perspectives raisonnables" d'obtenir un vaccin "dans les prochains mois".

"Je le dis et c'est très important, au moment même où l'on a plusieurs vaccins qui sont en phase III, nous avons des perspectives qui sont raisonnables d'avoir un vaccin dans les prochains mois", a-t-il affirmé. "Cela ne va pas régler les problèmes des prochaines semaines, mais des prochains mois", a ajouté Emmanuel Macron, se félicitant de la coordination européenne dans le recherche du vaccin.

AFP/VNA/CVN

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