>>Coronavirus : le point sur la pandémie dans le monde
Une salle d'observation post-injection vaccinale au stade Robert-Poirier à Rennes, le 7 avril. |
D'une part, les indicateurs de l'épidémie ne cessent d'augmenter. Près de 31.000 malades du COVID-19 étaient hospitalisés mercredi 7 avril (30.904), ce qui n'était plus arrivé depuis fin novembre, pendant la deuxième vague.
Parmi ces patients, 5.700 sont en service de réanimation, bien au-dessus du pic de la deuxième vague (4.900 mi novembre) et de moins en moins loin de celui de la première (7.000 en avril 2020).
Environ 97.700 personnes sont mortes du COVID depuis le début de l'épidémie, il y a plus d'un an.
En parallèle, la vaccination progresse, à un rythme encore insuffisant mais qui est appelé à s'accélérer.
Pour l'instant, 3,4 millions de personnes ont été vaccinées (deux doses) et 6,4 millions ont reçu uniquement leur première injection. L'accélération attendue commence à se voir dans les chiffres : 1,8 million d'injections ont été réalisées pendant les sept premiers jours d'avril, sur un total de 13,2 millions depuis le 27 décembre.
90% des adultes vaccinés ?
Le gouvernement compte sur davantage d'approvisionnements ce mois-ci, avec plus de 12 millions de doses attendues, et vient d'ouvrir de grands centres de vaccination, dont le Stade de France.
En outre, de premiers vaccins BioNTech-Pfizer fabriqués en Allemagne ont été mis en flacons sur le sol français mercredi 7 avril, dans l'Eure-et-Loir, par le sous-traitant Delpharm. Toutes ces doses ne seront cependant pas réservées aux Français mais réparties en Europe.
Après les trois à quatre semaines de fermeture des établissements scolaires qui viennent de débuter, "on pense qu'on aura bien freiné le virus un peu partout et on aura accéléré la vaccination. Cela nous permettra d'être dans une situation plus confortable", a espéré mardi 7 avril le président Emmanuel Macron, participant à un cours en visioconférence d'une classe de 3e.
Mais "situation plus confortable" ne veut pas dire retour à la vie d'avant.
Selon des modélisations de l'Institut Pasteur, il faudrait que 90% des adultes soient vaccinés en France d'ici le 1er septembre pour espérer un retour à une vie normale, sans mesure de contrôle (ou 59% dans l'hypothèse plus optimiste où la contagiosité du variant anglais serait moindre que redouté).
Or, selon la dernière enquête de Santé publique France fin mars, les intentions de vaccination étaient au mieux de 79%, pour les plus de 65 ans, tombant à 36% pour les 18-24 ans.
L'objectif de 90% d'adultes vaccinés semble donc lointain, d'autant que les craintes d'effets indésirables avec le vaccin AstraZeneca-Oxford ont entraîné une désaffection chez une partie de la population.
L'Agence européenne du médicament (EMA) a estimé mercredi 7 avril qu'une forme spécifique de caillots sanguins pouvait bien être répertoriée comme effet secondaire "très rare" du vaccin AstraZeneca, tout en estimant que les bénéfices l'emportent sur les risques.
Horizon mi-mai
Certains experts jugent par ailleurs que les vaccins ne suffiront pas à eux seuls à mettre fin à l'épidémie.
"Tout miser sur la vaccination est un pari (très) risqué", a assuré mercredi 7 avril sur Twitter l'épidémiologiste Antoine Flahault.
Il plaide pour une stratégie de "circulation minimale du virus", comme dans certains pays d'Asie ou d'Océanie.
Des mesures strictes y sont prises dès que des cas apparaissent, combinées à un contrôle drastique des foyers d'infection (tester, tracer, isoler), mais la vie normale peut se poursuivre dans les zones où le virus ne circule pas.
La France, elle, enchaîne de longs mois de restrictions. Restaurants, bars et lieux culturels restent désespérément fermés et des interdictions de déplacement sont en vigueur depuis cette semaine, pour une version allégée du confinement du printemps 2020.
"Il y aura des assouplissements pour cet été, et oui, les commerces vont rouvrir là, à partir de mi-mai", a promis Emmanuel Macron, cité par le journal Le Parisien/Aujourd'hui en France. Pour autant, "on va rouvrir moins vite que le 11 mai dernier".
Toujours dans cette optique de retour à une vie (plus) normale, le gouvernement travaille sur un processus de sortie de l'état urgence sanitaire. Un projet de loi est attendu le 28 avril en Conseil des ministres et autour du 10 mai à l'Assemblée nationale, a appris l'AFP auprès de sources parlementaires.
Par ailleurs, l'exécutif maintient sa volonté de fermer les écoles le moins possible. En attendant, élèves et parents se débattaient toujours mercredi avec des ralentissements dans les cours à distance, au lendemain de bugs liés à des serveurs défaillants et des cyberattaques. Le parquet de Paris a d'ailleurs ouvert une enquête sur une série d'attaques informatiques contre la plateforme du Cned (Centre national d'enseignement à distance).
AFP/VNA/CVN