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Des caillots sanguins associés au vaccin AstraZeneca mais le bénéfice l'emporte

Les caillots sanguins doivent être répertoriés comme un effet secondaire "très rare" du vaccin AstraZeneca contre le COVID-19, a reconnu mercredi 7 avril le régulateur européen, tout en estimant que la balance bénéfice/risque restait "positive".

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Un personnel médical manipule des vaccins AstraZeneca dans un centre de vaccination à Bogota, le 7 avril.
Photo : AFP/VNA/CVN

Les autorités sanitaires britanniques ont précisé de leur côté avoir enregistré la mort de 19 personnes ayant reçu l'Oxford/AstraZeneca, sur un total de 79 cas de caillots sanguins identifiés, et sur 20 millions de doses administrées. Elles assurent elles aussi que les avantages de son utilisation demeuraient bien supérieurs aux dangers encourus.
Ce que le laboratoire anglo-suédois AstraZeneca n'a pas manqué de souligner mercredi 7 avril, se fondant à la fois sur les conclusions du régulateur des médicaments au Royaume-uni (MHRA) et de l'Agence européenne des médicaments (EMA).
Pour cette dernière, qui a son siège à Amsterdam, "les caillots sanguins inhabituels associés à des plaquettes sanguines basses devraient être répertoriés comme des effets secondaires très rares" de l'AstraZeneca.
Aucun facteur de risque spécifique comme l'âge, le sexe et les antécédents médicaux n'a été identifié, a noté la directrice exécutive de l'EMA, Emer Cooke.
"Une explication plausible de ces effets secondaires rares est une réponse immunitaire au vaccin", a ajouté Mme Cooke, rappelant que celui-ci est "très efficace" et "sauve des vies".
"Plausible mais non confirmé"
Un lien entre l'AstraZeneca et l'apparition d'une forme rare de caillots sanguins est "plausible mais non confirmé", a pour sa part jugé mercredi l'Organisation mondiale de la santé.
"Des études spécialisées sont nécessaires pour comprendre pleinement la relation potentielle entre la vaccination et de possibles facteurs de risque", ont relevé les spécialistes de l'OMS.
Ils remarquent aussi que ces phénomènes "bien qu'inquiétants sont très rares", plus de 200 millions de personnes ayant reçu ce vaccin dans le monde.
Le comité scientifique supervisant la campagne de vaccination contre le Covid au Royaume-Uni a quant à lui recommandé de limiter l'usage de l'AstraZeneca aux plus de 30 ans quand c'est possible.
"Les adultes âgés de 18 à 29 ans, qui n'ont pas de comorbidité leur faisant encourir un risque plus élevé d'une forme grave de la maladie COVID-19, devraient se voir proposer un autre vaccin COVID-19", a tranché le professeur Wei Shen Lim, du JCVI.
La Belgique s'est également montrée prudente en décidant de réserver l'AstraZeneca aux plus de 55 ans, tout comme l'Italie qui a fixé la limite à 60 ans.
Quant à la région de Castille-et-Leon, dans le Nord-Ouest de l'Espagne, elle a suspendu son utilisation, à l'instar du Danemark.
Plusieurs autres pays de l'Union européenne avaient déjà décidé de ne plus administrer ce vaccin en-dessous d'un certain âge, comme la France et l'Allemagne.
La commissaire européenne à la Santé Stella Kyriakides a à ce sujet appelé les 27
États membres de l'UE à "parler d'une seule voix" sur l'AstraZeneca, afin de ne pas nourrir la défiance.
Le vaccin d'AstraZeneca est l'un des quatre approuvés dans l'UE, avec celui de Moderna, de Pfizer/BioNTech et de Johnson & Johnson dont les livraisons sont attendues pour le 19 avril.
"Quasi-monopole"
Le Royaume-Uni a par ailleurs annoncé qu'il commençait à utiliser le vaccin du laboratoire américain Moderna.

"Nous en avons commandé 17 millions de doses", a tweeté le Premier ministre Boris Johnson.
Aux
États-Unis, la vaccination "est en pleine effervescence", s'est réjoui le président Joe Biden, assurant qu'à partir du 19 avril tous les adultes américains seraient éligibles à la vaccination.
Pays le plus endeuillé en valeur absolue par la pandémie, avec plus de 550.000 morts, les
États-Unis en sont à plus de trois millions d'injections quotidiennes en moyenne sur les sept derniers jours.
Pour autant, le nombre d'infections quotidiennes a recommencé à augmenter et reste à un niveau très élevé (environ 63.000 nouveaux cas par jour), notamment dans le Michigan où le département de la Santé a appelé à "redoubler d'efforts et suivre les mesures pour aider à freiner la propagation du virus".
Pendant ce temps, en Inde, des restrictions supplémentaires sont mises en oeuvre, dont des couvre-feux et des confinements le week-end, pour faire face à un chiffre record de cas de contamination : 115.000 en 24 heures.
Le Qatar instaure lui aussi un nouveau confinement strict après un bond des cas et des décès.
Au Canada, c'est l'Ontario, province la plus peuplée du pays, qui ordonne à ses résidents de rester chez eux à partir de jeudi et ferme ses commerces non essentiels pendant un mois.
Au Brésil, le deuxième pays le plus endeuillé par la pandémie, le combat contre le virus est de plus en plus chaotique : plus de 4.000 personnes sont mortes du Covid-19 pour la seule journée de mardi 6 avril.
L'institut de référence en santé publique Fiocruz a estimé mardi 6 avril "absolument nécessaire" le confinement pour faire face à la saturation des hôpitaux, qui se trouvent dans une situation "critique" dans la plupart des
États.
Mais le président d'extrême droite Jair Bolsonaro l'a exclu : "Il n'y aura pas de confinement national", a-t-il martelé.
Du côté des vaccins, alors qu'Amnesty International a dénoncé le "quasi-monopole" des pays riches dans l'accès à l'immunisation, le Chili a approuvé mercredi l'utilisation en urgence du vaccin chinois CanSino Biologics.
Les grands argentiers des
États membres du G20 ont quant à eux promis une nouvelle prolongation de six mois, jusqu'à fin 2021, du moratoire sur la dette des nations les plus pauvres.
La moitié des quelque 680 millions de doses administrées dans le monde l'ont été dans des pays à "revenu élevé" au sens de la Banque mondiale (16% de la population de la planète), d'après un comptage de l'AFP à partir de données officielles.
Par ailleurs, une étude parue dans le journal The Lancet Psychiatry a montré qu'une personne sur trois ayant surmonté le COVID-19 avait souffert de troubles neurologiques ou psychiatriques dans les six mois.
La pandémie a fait au moins 2.874.984 morts, selon un bilan établi par l'AFP à partir de données officielles.

AFP/VNA/CVN

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