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La défense du Venezuela, orchestrée autour de son gardien Wuilker Farinez et du défenseur Yordan Osorio, a muselé les attaquants du Brésil, le 18 juin à Salvador. Photo: AFP/VNA/CVN |
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Lors de la deuxième journée de la phase de groupes, qui s'est achevée vendredi 21 juin, aucune des trois nations les plus titrées du tournoi -l'Uruguay (15), l'Argentine (14) et le Brésil (8)- ne l'a emporté. Le Brésil, pays-hôte, s'est pris les pieds dans le tapis contre le Venezuela, sortant du terrain sous les huées après un 0-0 frustrant à Salvador.
L'Argentine de Messi, qui était sous pression après sa défaite 2-0 face à la Colombie, n'a pas su réagir contre le Paraguay (1-1) et se retrouve obligé de gagner dimanche 23 juin contre le Qatar pour éviter une élimination humiliante au premier tour. Même l'Uruguay, qui avait fait forte impression lors de son premier match contre l'Équateur (4-0), a été tenu en échec par une surprenante équipe japonaise (2-2).
"Nous avons su jouer d'égal à égal et nous avons résisté à leur pression. Je suis fier de mes joueurs", a déclaré le sélectionneur nippon Hajime Moriyasu. Seuls le Chili, double tenant du titre, et la Colombie de James Rodriguez sont parvenus à gagner leurs deux premiers matches.
Mais les Colombiens ont eu toutes les peines du monde pour battre le Qatar, en toute fin de rencontre, grâce à un but de la tête de Duvan Zapata. Le champion d'Asie, qui participe pour la première fois au tournoi en tant que nation invitée, avait déjà montré des ressources impressionnantes en arrachant le nul (2-2) face au Paraguay après être mené 2-0.
"Nous voulons produire du jeu, mes joueurs ont la qualité pour", a expliqué l'entraîneur espagnol du Qatar, Feliz Sanchez, qui tente d'imposer un style de jeu inspiré de celui FC Barcelone, où il travaillait jusqu'en 2006, au centre formation de La Masia.
La joie des Japonais après le but de Koji Miyoshi (de face) contre l'Uruguay en Copa America, le 20 juin à Porto Alegre. |
Le Japon mise aussi sur un football offensif, même s'il a débarqué au Brésil avec une équipe privée de la plupart de ses cadres et considérablement rajeunie, avec 14 des 23 joueurs qui n'avaient jamais été appelé auparavant. L'objectif principal est de préparer les JO-2022 à Tokyo, pour lesquels les sélections masculines ne peuvent utiliser que trois joueurs de plus de 23 ans.
Lors du premier match, contre le Chili, double tenant du titre, les Samouraï Bleus ont péché par naïveté, battus 4-0 alors qu'ils s'étaient créé de nombreuses occasions. Jeudi 20 juin, contre l'Uruguay, les nippons ont joué leur va-tout et ont été récompensés: ils ont mené deux fois au score et auraient même pu l'emporter si l'arbitre leur avait accordé un pénalty qui semblait évident en seconde période.
"Rien n'est écrit"
Dans un autre style, le Venezuela, seul pays d'Amérique du Sud n'ayant jamais participé à une Coupe du Monde, a montré une étonnante progression ces dernières années, battant même l'Argentine de Messi 3-1 en amical, en mars dernier.
La clé du succès des Vinotinto: une rigueur défensive à toute épreuve et une capacité à s'adapter à l'adversaire avec une grande intelligence tactique, le fruit de l'excellent travail du sélectionneur Rafael Dudamel. C'est ainsi que les Vénézuéliens ont conservé toutes leurs chances de se qualifier pour les quarts, avec deux matchs nuls 0-0, contre le Pérou et surtout contre l'ogre brésilien.
Oscar Tabarez, vénérable sélectionneur de l'Uruguay, aux commandes de la Celeste depuis 2006, a apprécié. "Beaucoup de gens disent que le Brésil a eu plus de possession de balle, mais personne n'a parlé du grand travail défensif du Venezuela. On dirait que s'est un sacrilège de bien défendre", a déclaré El Maestro, 72 ans.
"Personne n'a vu la Ligue des Champions, ces résultats que personne ne prévoyait? Rien n'est écrit avant que le match ne soit joué".