>>Une partie de l'Europe se barricade contre le virus
>>Brésil : décès d'un volontaire des tests du vaccin d'Oxford
La place Saint-Pierre déserte, le 22 octobre au Vatican. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Le continent a dépassé jeudi 22 octobre les huit millions de cas et les 256.000 morts, selon un bilan établi par l'AFP.
Saluée pour sa bonne gestion de la première vague épidémique au printemps, l'Allemagne (près de 9.900 morts) a enregistré près de 11.300 nouveaux cas en 24 heures, un record.
"La situation est devenue globalement très grave", a déclaré jeudi 22 octobre Lothar Wieler, président de l'institut de veille sanitaire Robert Koch (RKI), alors que le ministre de la Santé Jens Spahn est contaminé.
Les autorités ont édicté des interdictions de rassemblement, un canton alpin du Sud est quasi confiné et le masque obligatoire dans certaines rues de Berlin.
"Un nuage de tristesse"
En Irlande, pour espérer "célébrer Noël correctement", selon le Premier ministre Micheal Martin, les mesures les plus dures d'Europe sont entrées en vigueur mercredi 21 octobre à minuit : toute la population est reconfinée pour six semaines, les commerces non essentiels fermés, mais les écoles resteront ouvertes.
Dublin, la capitale irlandaise, avait pris jeudi 22 octobre des allures de ville fantôme. "C'est un peu étrange et poignant", confiait Sunniva O'Flynn, une femme de 57 ans, dans une rue quasi-déserte. "Il y a de nouveau cette sorte de nuage de tristesse, cette impression que la ville est abandonnée".
À Grafton Street, l'une des principales artères commerçantes de Dublin, il n'y avait aucun signe de l'effervescence habituelle. Seuls quelques voyageurs masqués avaient pris place dans les trams d'habitude bondés.
Un médecin s'occupe d'un patient atteint du coronavirus dans l'unité de soins intensifs de l'hôpital universitaire de Strasbourg, le 22 octobre. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Le Pays de Galles sera à son tour confiné vendredi 23 octobre pour deux semaines.
Dans le reste du Royaume-Uni, pays le plus endeuillé d'Europe (44.158 morts), des restrictions plus ou moins sévères touchent 28 millions d'Anglais, dont Londres, et les pubs et restaurants sont fermés en Irlande du Nord.
"L'Europe flambe"
En France, où plus de 41.600 cas ont été diagnostiqués en 24 heures - soit 15.000 de plus que la veille et un nouveau record-, le gouvernement a étendu jeudi le couvre-feu nocturne (21h00 à 06h00), qui concernera à partir de samedi 24 octobre 46 millions de personnes à Paris et dans les principales villes, soit les deux tiers de la population, pour six semaines.
"Les semaines qui viennent seront dures et nos services hospitaliers vont être mis à rude épreuve", a prévenu le Premier ministre Jean Castex, attendant un mois de novembre "éprouvant" et un nombre de morts (déjà plus de 34.000) qui va "continuer d'augmenter".
"Toute l'Europe est en train de flamber", a lancé le ministre de la Santé Olivier Véran.
La République tchèque, qui comptabilise de loin le plus grand nombre de nouveaux cas et de décès pour 100.000 habitants sur les deux dernières semaines, instaure jeudi 22 octobre un confinement partiel jusqu'au 3 novembre : restrictions des déplacements et contacts, fermetures de tous les magasins et services non essentiels.
Chez le voisin slovaque, où les contaminations repartent également à la hausse, le Premier ministre a annoncé jeudi 22 octobre la mise en place d'un couvre-feu partiel de 01h00 à 05h00 à partir de samedi 24 octobre. En journée, les déplacements seront restreints à certains cas particuliers.
La Belgique a opté pour le couvre-feu nocturne et la fermeture des cafés et restaurants pour un mois, les autorités parlant d'une situation "bien pire" qu'au printemps. La ministre des Affaires étrangères Sophie Wilmès est en soins intensifs.
Dans le nord de l'Italie, la Lombardie, poumon économique et région la plus touchée du pays, impose un couvre-feu nocturne à partir de jeudi 22 octobre pour trois semaines. La Campanie, dans le sud, suivra vendredi 23 octobre.
Les deux principales villes de Grèce, Athènes et Thessalonique, seront elles aussi soumises à un couvre-feu nocturne à partir de samedi.
"Fatigués, contaminés, malades"
Pays le plus pauvre de l'UE, la Bulgarie a décidé jeudi 22 octobre de rendre le masque obligatoire dans les espaces extérieurs animés. Le ministre de la Santé, Kostadin Anguelov, s'est alarmé de la situation du personnel médical : "Ils sont tous fatigués, une grande partie d'entre eux sont contaminés, malades, certains sont en réanimation. Nous avons besoin d'aide".
Des soldats installent un hôpital de campagne de 500 lits pour les malades du COVID-19 à Prague, le 22 octobre. |
La situation continue aussi de s'aggraver en Espagne (34.366 morts), devenue le premier pays de l'UE, et le sixième au monde, à dépasser le million de cas de coronavirus. Les autorités espagnoles ont imposé dans l'urgence de nouvelles restrictions, avec le bouclage partiel d'une dizaine de nouvelles villes, dont Saragosse, et de certaines régions.
D'autres pays européens ont battu jeudi 22 octobre des records de contaminations : le Danemark (+760 nouveaux cas, pour 6,8 millions d'habitants), la Croatie (+1.563) dont le gouvernement s'inquiète d'un grand nombre de "micro-foyers", la Bosnie (+999)...
Record de contaminations également au Portugal où trois communes du Nord, soit 150.000 personnes, devront se reconfiner totalement vendredi 23 octobre, et les déplacements entre communes seront interdits dans tout le pays pour la fête de la Toussaint, du 30 octobre au 3 novembre.
La Slovénie a annoncé jeudi 22 octobre une semaine de nouvelles restrictions à partir de samedi 24 octobre : centres commerciaux, restaurants et hôtels notamment seront fermés et seul un tiers des transports en commun fonctionnera.
"Les mesures seront similaires à celles en vigueur au printemps", a déclaré à la presse le Premier ministre Janez Jansa.
Sur le front de la lutte contre la maladie, l'antiviral remdesivir progresse, l'Agence américaine des médicaments FDA lui ayant accordé une autorisation permanente pour les malades du COVID-19 hospitalisés.
Gilead a annoncé avoir reçu l'autorisation pour le médicament, sous la marque Veklury, soulignant que c'était le seul traitement spécifique contre le COVID-19 ainsi autorisé après une procédure de vérification plus rigoureuse et définitive.
Au Brésil, un volontaire pour les tests d'un vaccin est mort de complications liées au COVID-19.
Ce médecin de 28 ans avait participé aux tests du vaccin élaboré par l'université d'Oxford contre le COVID-19 au Brésil. Il s'agit du premier décès d'un volontaire prenant part aux tests d'un des nombreux essais de vaccin en cours dans le monde.
La pandémie a fait au moins 1.133.136 morts dans le monde depuis fin décembre, selon un bilan établi par l'AFP jeudi 22 octobre.
AFP/VNA/CVN