Pour M. Quân, la sécurité des chantiers fait l'objet d'une préoccupation particulière de son ministère, qui a élaboré et perfectionné un système de textes juridiques et de règlementations sur la question, ainsi que des critères permettant d'évaluer les conditions de travail des ouvriers. Le nombre d'accidents mortels a tendance à s'accroître ces dernières années sur les chantiers, occupant de 28% à 51% des accidents recensés chaque année pour l'ensemble du secteur.
Expliquant cet état de fait, le ministre a invoqué plusieurs raisons : les inspections réalisées pour veiller à l'application de la nouvelle juridiction demeurent insuffisantes ; les maîtres d'ouvrages, adjudicataires ou employeurs font parfois preuve d'irresponsabilité et d'inconscience ; de même que les ouvriers qui, souvent, négligent les mesures mises en place pour leur propre sécurité. Il faut aussi garder à l'esprit qu'il y a de plus en plus de commandes d'ouvrages imposants, notamment de tours de plusieurs dizaines d'étages, qui nécessitent une technologie, un savoir-faire avancé, et par conséquent un contingent de bâtisseurs qualifiés. Pour illustrer son idée, il a cité le cas du chantier de Keangnam, sur lequel des buildings de 70 étages sont en cours d'érection, et où pas moins de 6 accidents mortels ont été constatés en 6 mois."C'est Keangnam, l'adjudicataire principal et employeur, qui doit en assumer l'entière responsabilité", a-t-il précisé. Il a indiqué par ailleurs une "chose paradoxale" : aucun organisme d'inspection n'a été créé afin de surveiller la bonne application des critères fixés au niveau de district, alors que la majorité des activités de construction se situent au sein des districts ou des communes. "Outre aux niveaux central et provincial, le travail du contrôle doit également être réalisé au niveau local".
Concernant la garantie de la sécurité des immeubles résidentiels et des nouvelles cités urbaines, le ministre a affirmé que les règlementations et les critères étaient toujours scrupuleusement respectés dans le processus de construction. Pourtant, des accidents se sont parfois produits après la mise en service des bâtiments. On peut citer notamment l'incendie qui s'est déclaré dans l'immeuble de 18 étages JSC-34, situé rue Lê Van Luong, à Hanoi, causé en raison de la cheminée construite avec un alliage de plastique et de fibre de verre, un matériau inflammable. "Ce genre d'acte, hautement répréhensible, est regrettable. C'est l'affaire de quelques-uns qui cherchent à tirer un maximum de profit, au détriment de la sécurité", s'est plaint le ministre.
Pour sa part, le ministre de la Police, Lê Hông Anh, a fait savoir qu'en coordination avec le ministère de la Construction, il allait se pencher sur le traitement pénal des infractions constatées concernant le non-respect des critères de sécurité dans la construction. Il s'assurera également que les dispositifs de prévention et de lutte contre les incendies dans les immeubles résidentiels soient mis en place. Pour lui, "il est obligatoire" d'installer des détecteurs de fumée et de mettre en poste une équipe de secours dans les nouveaux bâtiments. Il faut également étendre ces dispositifs aux bâtiments plus anciens, car 70% en sont, pour l'heure, totalement dépourvus.
Nghia Ðàn/CVN