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Dans la rue Sainte-Catherine à Bordeaux le 9 mai 2020. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
À la veille de cette étape cruciale pour essayer d'enrayer la récession économique, les appels se multiplient contre tout relâchement de l'attention et des gestes de protection.
"Dans ces zones dites vertes, il faut considérer que le virus est là. Il est en embuscade, il circule", a mis en garde dimanche 10 mai le Pr. Anne-Claude Crémieux, infectiologue à l’hôpital Saint-Louis à Paris, après la découverte de foyers épidémiques en Dordogne et dans la Vienne.
"Chacun doit faire un effort pour que le virus ne circule pas par lui", a-t-elle ajouté sur France Info, insistant sur le respect des mesures barrières pour éviter le risque d'un nouveau sursaut du virus qui fait plus de 26.310 morts en France depuis le 1er mars.
L'épidémie a fait 80 morts en 24 heures - dont quatre seulement en établissements spécialisés et Ehpad - soit les plus chiffres les plus bas depuis le 1er avril, selon la Direction générale de la santé. En outre, la pression sur les services de réanimation continue de s'alléger avec un solde négatif de 56 malades en moins.
Mais il reste quand même 2.812 patients souffrant de formes graves du Covid-19 hospitalisés en réanimation. Et l'absence de traitement ou de vaccin incite à la vigilance. "Malheureusement, l'évolution de l'épidémie est extrêmement incertaine à ce jour et c'est l'avenir qui nous permettra de trancher", a encore fait valoir le Pr Crémieux.
Le Pr. Frédéric Adnet, chef des urgences d'Avicenne à Bobigny, en Seine-Saint-Denis, a évoqué une possible "saisonnalité" du coronavirus : pour expliquer "la brutalité de la décrue" dans ce département durement éprouvé.
"Peut-être nous sommes à la fin d'une histoire naturelle d'une épidémie, c'est-à-dire qu'une épidémie régresse pratiquement aussi vite qu'elle est apparue", a-t-il indiqué sur France Inter.
Plages fermées en Corse
Un passant devant la devanture fermée d'un restaurant à Nice, le 9 mai 2020. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Pour marquer cette nouvelle étape à Lille - classée en zone "rouge" - la maire Martine Aubry (PS) a demandé et obtenu une dérogation pour la réouverture dès lundi du plus grand et principal parc de la ville, celui de la Citadelle.
À l'inverse, le maire d'Ajaccio a expliqué sur Twitter que les plages de sa ville resteraient fermées encore "au moins quinze jours" : "j’ai toujours usé de prévoyance. Aujourd'hui, je ne peux opposer à mes principes des injonctions contradictoires qui pourraient s’avérer dévastatrices", justifie Laurent Marcangeli.
Le masque devient dès lundi le sésame obligatoire dans les transports publics. L'État va mettre à partir de lundi 11 mai "10 millions de masques à disposition des opérateurs de transport pour qu'ils les distribuent à leurs usagers", dont 4,4 millions pour la région Ile-de-France, selon le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner.
En region parisienne, l'afflux de passagers dans le métro et réseau ferré emprunté par des millions de personnes sera régulé avec une attestation obligatoire de l'employeur pour circuler aux heures de pointe.
La Maire de Paris, Anne Hidalgo, envisage de recourir à la "circulation alternée" si le trafic automobile est "trop intense" à partir de lundi 11 mai, annonce-t-elle au Journal du Dimanche. "Il en va de la santé des Parisiens et des habitants de la métropole", fait-elle valoir.
Inquiétudes
L'apparition d'un foyer en Dordogne, après une réunion familiale organisée à l'issue d'obsèques célébrées dans les règles avec moins de vingt personnes, et d'un autre dans un collège de la Vienne après une réunion de préparation de la rentrée sonnent l'alerte.
Capucine, élève d'une école de mode fabrique un masque à Paris, chez elle le 8 mai 2020. |
"C'est vraiment l'illustration de ce que l'on ne souhaite pas vivre dans les trois semaines, c'est-à-dire: relâchement, réunions familiales (...) voisins-voisines...", a relevé le préfet de la Dordogne Frédéric Périssat.
Ces craintes semblent largement partagées par les millions de personnes qui s'apprêtent à reprendre le travail lundi 11 mai : 53% disent avoir personnellement plus peur pour leur santé ou celle de leurs proches que des conséquences économiques de la crise, selon un sondage Ifop pour le cabinet de conseil No Com dans Le Parisien. Une majorité (58%) considère pourtant la menace de cette crise économique comme supérieure à celle de l'épidémie pour le pays.
Quatre régions (Ile-de-France, Hauts-de-France, Grand Est et Bourgogne-Franche-Comté) et 32 départements au total, dont Mayotte, restent classées "rouge" en raison de la circulation toujours rapide du virus et du risque de saturation des hôpitaux qu'elle entraîne.
Mais même dans les zones classées "vert" sur la carte épidémique, "il faut se garder de penser que tout est réglé", insistent les spécialistes.
S'il devient possible de se réunir à dix (au plus), les déplacements au-delà de 100 km de son domicile restent prohibés sauf motif impérieux et justifiables. L'accès à certaines gares comme à Paris pourra être filtré par les forces de l'ordre.
Autre dossier chaud : la réouverture des écoles, avec des règles sanitaires qui risquent de virer au casse-tête et inquiètent élus locaux et parents.
"85% des écoles sont prévues pour rouvrir lundi 11 mai (...) Un million d'enfants vont retrouver le chemin de l'école, les conditions sanitaires sont réunies", a assuré le ministre de la Santé Olivier Véran.
Le ministre de l'Éducation nationale Jean-Michel Blanquer souhaite que tous les enfants aient pu retrouver "au moins une fois" leur école d'ici à fin mai, déclare-t-il dans une interview au Journal du dimanche.
VNA/CVN