>>Dernière ligne droite avant le déconfinement en France
>>France : des premiers cas de contamination identifiés le 16 novembre
>>COVID-19 : l’état d’alerte prolongé jusqu’au 24 mai en Espagne
Exercices matinaux à Madrid (Espagne), le 9 mai. |
Exercices matinaux à Madrid (Espagne), le 9 mai. Photo : AFP/VNA/CVN |
Bien que la pandémie n’y soit pas endiguée, le Pakistan a de son côté autorisé la réouverture progressive dès ce week-end des commerces. Il faut dire qu’à l’instar de beaucoup d’autres désormais asphyxiés économiquement, ce pays, le cinquième le plus peuplé du monde, s’efforce de relancer l’activité.
Du coup, les Pakistanais se sont pressés sur les marchés samedi 9 mai, nombre d’entre eux faisant leurs courses en prévision de la fête de l’Aïd qui clôt le mois de jeûne du Ramadan, s’astreignant au respect des règles de distanciation sociale. Assouplissement aussi samedi 9 mai au Mali, qui a annoncé la levée du couvre-feu, et dans le nord de l’Allemagne, où la population a eu comme un avant-goût de normalité, en étant à nouveau autorisée à déjeuner au restaurant, en salle ou en terrasse.
"Économiquement, ça a été une catastrophe pour nous", confie Thomas Hildebrand, le gérant du Café Prag, dans la ville de Schwerin, soulagé de pouvoir recommencer à accueillir des clients. Preuve cependant que cela n’est pas sans risques, trois cantons allemands dépassent actuellement le plafond fixé de 50 nouvelles contaminations pour 100.000 habitants.
À cet égard, la chancelière Angela Merkel et les régions ont convenu d’un mécanisme de reconfinement au niveau local si le nombre des cas de COVID-19 repartait à la hausse. Le Premier ministre canadien Justin Trudeau a également appelé à la prudence dans le déconfinement pour éviter un éventuel retour en arrière, se disant inquiet de la situation à Montréal, un important foyer de cette maladie au Canada.
Manifestations en Suisse
En Suisse, où le confinement a pourtant commencé à être allégé il y a deux semaines, des centaines de personnes ont manifesté devant le Parlement à Berne et dans d’autres villes, estimant que les restrictions en vigueur violent leurs droits fondamentaux. Et le coronavirus a contraint la Russie à célébrer sans faste les 75 ans de la défaite des nazis.
Le président russe Vladimir Poutine lors des cérémonies pour célébrer la fin de la Seconde guerre mondiale à Moscou, le 9 mai. |
Après les Champs-Élysées à Paris vendredi 8 mai, la place Rouge est en effet à son tour, le lendemain, restée vide de défilé militaire. Conséquence, c’est un président Vladimir Poutine esseulé qui a déposé une gerbe devant la tombe du Soldat inconnu. Longtemps épargné, son pays compte officiellement quelque 10.000 nouveaux cas de COVID-19 par jour et a dû à son tour renforcer son dispositif pour tenter de freiner la pandémie partie de Chine fin 2019.
Du mieux en France et en Espagne
À l’inverse, avec 80 morts supplémentaires en 24 heures - soit 26.310 au total -, la France a connu samedi 9 mai le plus faible bilan quotidien depuis début avril. Comme l’Italie, la Belgique ou encore la Grèce, la France vit son dernier week-end confiné et, là aussi, une certaine appréhension est de mise.
Une banderole dans les rues de Paris, le 8 mai signifiant que la liberté est toujours de mise. |
"Depuis l’annonce de notre probable réouverture, j’ai la peur au ventre. Sacrée responsabilité de devoir protéger mon équipe et mes clients", reconnaît ainsi Maya Flandin, la directrice d’une librairie à Lyon (Est). Amélioration également en Espagne, l’un des pays les plus frappés par le COVID-19 (qui a jusqu’à présent emporté 26.478 personnes), où, ces dernières 24 heures, 179 patients ont succombé, soit 50 de moins que la veille. Un chiffre par ailleurs très en dessous du pic de 950 morts en un jour enregistré début avril.
Le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez a malgré tout souligné que le nouveau coronavirus restait "à l’affût" deux jours avant que la moitié de ses compatriotes ne passent à une première étape de déconfinement et ne puissent se retrouver aux terrasses des restaurants.
Dans le même temps, les 27 chefs d’État ou de gouvernement des pays membres de l’Union européenne, flanqués des dirigeants des trois institutions de l’UE, ont prôné la solidarité pour sortir "plus forts" de la crise. Et ce à l’occasion de la journée de l’Europe, actuellement le continent le plus touché par la pandémie, avec 1.708.648 cas, dont 155.074 ont été mortels.
"Désastre absolu"
En Chine, une directive a autorisé la réouverture sous conditions de tous les lieux publics : centres commerciaux, restaurants, cinémas, installations sportives, sites touristiques, bibliothèques. Tandis qu’au Royaume-Uni, le Premier ministre Boris Johnson, lui-même rescapé du COVID-19, doit s’exprimer dimanche sur un éventuel assouplissement du confinement, alors que son pays est le deuxième le plus endeuillé du monde par cette maladie (au moins 31.000 morts).
Des écoliers sont contrôlés à l’entrée de leur établissement le 8 mai à Pingdingshan (province du Henan). |
Son gouvernement envisage en revanche d’introduire une quarantaine obligatoire de quatorze jours pour les voyageurs entrant sur le territoire britannique, suscitant l’inquiétude du secteur aérien déjà fortement déstabilisé par la pandémie. Au États-Unis, où ont été recensées le plus de morts (78.320) dues au coronavirus qui y a contaminé 1,3 million de personnes, plusieurs Etats ont commencé à alléger les restrictions. À l’inverse, dans le Nevada, les habitants de Las Vegas s’habituent à vivre dans une ville totalement à l’arrêt.
Barack Obama a quant à lui jugé que la gestion de la pandémie par son successeur Donald Trump était un "désastre chaotique absolu", selon des médias américains. C’est la critique la plus cinglante à ce jour de la part de l’ex-président démocrate.