Comment développer le secteur de la grande distribution ?

Le marché national de la vente au détail, qui dispose d'une marge de développement fantastique, contribue à environ 14% du PIB national et emploie plus de 5 millions de personnes. Jusqu'à maintenant, en dépit de l'arrivée de sociétés étrangères, les entreprises nationales tiennent encore le haut du pavé. Le journal Thoi bao kinh tê Viêt Nam a recueilli des avis d'experts.

* Truong Quang Hoài Nam, chef du Département du marché intérieur, ministère de l'Industrie et du Commerce

Le Vietnam s'intéresse au développement du réseau de grande distribution et s'efforce d'encourager la circulation des marchandises. Ces derniers temps, le pays a mobilisé des capitaux afin d'aménager de nouveaux modèles de vente, par exemple marchés de vente en gros, salles de transaction du café, supermarchés, hypermarchés, etc. Au début de cette année, le Vietnam comptait près de 8.500 marchés de toutes sortes, 445 grandes surfaces, 78 centres commerciaux et environ 2.000 magasins. Le secteur de la vente au détail constitue une partie importante de l'économie nationale. Bien que le pays applique plusieurs règlements dans ce secteur, ceux-ci restent lacunaires et se recouvrent. Les sociétés se heurtent souvent à maintes difficultés en raison d'un cadre juridique plutôt flou, à quoi s'ajoutent des formalités administratives encore complexes.

* Vu Kim Hanh, directrice du Centre de recherche et d'assistance commerciale aux entreprises

Les besoins des consommateurs ruraux en marchandises fabriquées au Vietnam s'avèrent très importants. Pourtant, le réseau de vente au détail ne satisfait qu'à environ 47% de ces besoins. Le programme d'introduction des marchandises vietnamiennes à la campagne, réalisé depuis mars 2009, a montré que les ruraux étaient prêts à utiliser des produits fabriqués par des compagnies vietnamiennes. Ces derniers temps, les entreprises s'intéressent de plus en plus au marché rural. Elles accordent des assistances aux distributeurs, présentent l'image des produits vietnamiens à la campagne. À mon avis, l'État devrait aussi aider les paysans à écouler leurs produits agricoles et à accroître leur niveau de vie. Les entreprises ont besoin quant à elles de politiques favorables à leurs activités en zone rurale.

* Nguyên Thi Lê Hông, directrice général de la Compagnie générale d'industrie alimentaire Dông Nai (Dofico)

Si les producteurs souhaitent pénétrer le marché, ils doivent respecter les règlements de l'État en matière de qualité, de sécurité alimentaire et de protection de l'environnement. Actuellement, les entreprises doivent s'efforcer d'élargir leurs débouchés en coopérant entre elles ainsi qu'avec des distributeurs du pays et de l'étranger. Investir dans les technologies, accroître la qualité du contingent de cadres et du personnel de vente, tout cela est indispensable. À côté de ces efforts, les entreprises ont aussi besoin d'assistances de la part des organes étatiques compétents.

* Nguyên Thành Nhân, directeur adjoint de la chaîne de supermarchés Saigon Co.op

Le marché national de la vente au détail s'avère très attractif et dispose d'une grande marge de progression. Cependant, la concurrence est de plus en plus âpre. À l'heure actuelle, chaque entreprise trace sa propre stratégie de développement, conforme à ses capacités. Selon moi, les entreprises doivent établir de bonnes relations avec les partenaires et les clients en se basant sur le respect mutuel et l'intérêt commun. Je pense que pour accélérer le développement du secteur de la vente au détail, il faut que le Vietnam perfectionne le cadre juridique concerné. L'aménagement du réseau de vente au détail est une autre des priorités, de même que la formation des ressources humaines. En particulier, les entreprises de vente doivent coopérer plus étroitement entre elles pour mieux se développer. Une autre coopération nécessaire, c'est avec les producteurs.

* Pascal Bilaud, directeur général du réseau de supermarchés Big C Vietnam

Big C souhaite une coopération étroite entre les différents acteurs que sont producteurs, distributeurs et organes de gestion pour que les marchandises aient la meilleure qualité possible. Big C applique des règlements clairs vis-à-vis de ses fournisseurs en matière de qualité des produits. Quant aux distributeurs, je pense qu'il faut garantir les critères suivants : bonne qualité, prix compétitifs, services modernes. Nous choisissons en priorité les fournisseurs prestigieux et tous nos produits ont subi des contrôles rigoureux. En particulier, nous nous orientons vers des politiques commerciales dynamiques et nous efforçons de renouveler nos services. Big C s'intéresse aussi aux projets de développement durable.

Phuong Mai/CVN

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